- Julien Mazzoni | Crée le 04.12.2025 à 16h39 | Mis à jour le 04.12.2025 à 16h47ImprimerLes communes ont vu leurs recettes se contracter brutalement après les émeutes de 2024, relève l'Observatoire des communes 2025, réalisé par l’Agence française de développement (AFD). Photo Julien MazzoniL’Observatoire des communes 2025, présenté ce jeudi 4 décembre par l’Agence française de développement (AFD), montre l’ampleur du choc subi par les communes après les émeutes de 2024. Il met surtout en lumière le rôle indispensable des associations, alors que la contraction des budgets fragilise le service public local. Explications.
Budgets en tension, missions qui s’élargissent, les communes et leurs partenaires associatifs avancent sur une ligne de crête. La présentation de l’Observatoire des communes 2025 par l’Agence française de développement (AFD) ce jeudi 4 décembre a rassemblé élus, associations et partenaires institutionnels autour d’un même constat : la crise de 2024 a profondément reconfiguré les capacités d’action des communes, tout en révélant l’importance stratégique de leurs coopérations locales.
Des recettes en chute libre et des services publics fragilisés
Le document confirme l’ampleur du choc subi par les communes après les émeutes : -14 % de recettes de fonctionnement, un FIP (fonds intercommunal de péréquation) en chute de 24 %, et une épargne brute réduite à 7,3 milliards de francs, soit un quart de moins qu’en 2023. La contraction brutale des recettes a obligé les équipes municipales à agir dans l’urgence et prendre des mesures pour pallier la baisse des recettes. "Certaines communes menaçaient d’être en cessation de paiements", rappelle Pascal Vittori, premier édile de Boulouparis et président de l’Association française des maires, évoquant des contrats non renouvelés et des reports d’investissements qui ont touché l’emploi local et l’activité des entreprises du BTP. En plus des dépenses de fonctionnement, l’investissement s’est lui aussi contracté, avec 13,8 milliards de francs en 2024, un niveau comparable à une année Covid (2021) ou d’élections municipales. Certaines mairies ont réduit le temps de travail des agents, instauré des temps partiels, voire "arrêté temporairement des prestations de services", rappelle Florentin Dedane, maire de Pouébo, comme le transport scolaire ou le service cantine. Le président de l’Association des maires prévient que 2026 s’annonce "compliquée", avec un budget de répartition ciblé à 104 milliards de francs, bien en dessous des 113 -115 milliards des années précédentes.
Un soutien au tissu associatif maintenu
Les communes ont malgré tout continué d’appuyer le tissu associatif. Les subventions directes sont passées de 1 milliard de francs en 2023 à 733 millions en 2024. Mais le soutien public se manifeste également par des aides non financières. "On met à disposition des locaux, du matériel, on propose un accompagnement administratif, on peut former des membres… On dépasse sûrement le milliard", estime Florentin Dedane. Cela constitue un des piliers du fonctionnement associatif, indispensable au maintien de leurs actions.
Les associations, des structures particulièrement touchées par la crise
Les associations ont été parmi les structures les plus touchées par la crise : l’étude menée pour l’AFD sur les conséquences des émeutes de 2024 sur le tissu associatif, dont les résultats ont été rendus en juillet, fait état d’une baisse globale de 18 % de leurs ressources en 2024, dont 42 % sur les subventions publiques et appels à projets. Malgré cela, leur activité n’a pas cessé, ce que souligne l’Observatoire : elles ont continué d’assurer des missions de solidarité, de culture, de jeunesse, de sport et de prévention, souvent en remplacement de services publics locaux affaiblis. Quentin Retali, du Collectif des associations, rappelle que ces structures interviennent précisément là où les collectivités n’ont plus les moyens d’agir : "Les associations relèvent le gant quand il faut remplir des missions de service public sur lesquelles les communes peinent à déployer des dispositifs pertinents." Il souligne aussi leur efficacité économique : dans de nombreux modèles associatifs, un euro public génère un euro de financement complémentaire, ce qui double l’effet des subventions lorsqu’elles existent. Mais cette efficacité repose sur un fort engagement bénévole, parfois jusqu’à la saturation : "Le bénévolat a des limites. À un moment, ça ressemble à de l’esclavage si on ne fait que ça." Le secteur joue également un rôle d’insertion important, en accueillant des jeunes salariés, des personnes en situation de handicap ou des profils éloignés de l’emploi.
Amortisseur social
Face à ces tensions, Quentin Retali juge indispensable de stabiliser le financement public via des conventions pluriannuelles, afin de sortir d’un système où les aides peuvent varier fortement d’une année à l’autre ou en fonction des changements politiques. Sans cette visibilité, prévient-il, le modèle associatif risque de s’épuiser. Pour Thomas de Gubernatis, directeur de l’AFD, les associations constituent un amortisseur social central en matière de cohésion, de précarité ou de jeunesse.
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