- Baptiste Gouret | Crée le 14.06.2024 à 12h54 | Mis à jour le 14.06.2024 à 12h54ImprimerJean-Marc Burette, secrétaire général de l’Usoenc, entouré d’Alexis Falematagia, du Soenc Nickel, et de Francisco Sione, secrétaire général adjoint, lors d’une conférence de presse organisée ce vendredi au siège du syndicat, à Ducos. Photo Baptiste GouretLes représentants syndicaux se sont sentis "méprisés" par le président de la République, qui ne les a pas reçus lors de sa visite éclair du 23 mai. Ils ont finalement été entendus par la mission économique les 29 et 31 mai. L’occasion de formuler des propositions pour sortir de la crise, notamment en faveur d’une refondation du modèle économique calédonien.
Salle comble, ce vendredi matin, au deuxième étage du siège de l’Usoenc. Les membres du bureau ont tous fait le déplacement pour cette première conférence de presse depuis le début de la crise. "C’est une des premières fois qu’on se revoit", explique Jean-Marc Burette, secrétaire général du syndicat, avant de demander à tous d’observer une minute de silence en hommage aux familles endeuillées. Un mois après le déclenchement des émeutes, les représentants de l’Usoenc ont décidé de s’exprimer sur la crise en cours. Plus question, pour l’Union syndicale, de faire de la figuration dans la gestion des conséquences économiques et sociales "colossales" qui touchent déjà les entreprises et leurs salariés. "On ne pouvait pas rester sur le bord de la route", lance Jean-Marc Burette.
"Forme de mépris"
Il a pourtant fallu batailler pour être écouté en haut lieu. "On a été complètement oubliés", regrette Alexis Falematagia, chef de section du Soenc Nickel. Lors de sa visite éclair sur le territoire, le 23 mai, Emmanuel Macron n’a pas accordé d’entrevue aux organisations syndicales, à l’inverse des représentants du patronat reçus au haut-commissariat. Les syndicats l’ont vécu comme "une forme de mépris". "Dans ce genre de période, on doit être intégrés et invités aux réunions, exige Alexis Falematagia. Les syndicats sont sur le terrain, ils sont les porte-voix des salariés, on doit être là pour apporter des mesures concrètes et répondre à leurs besoins."
La mission économique, nommée par l’État, a finalement reçu l’ensemble des syndicats de salariés les 29 et 31 mai. Pour l’Usoenc, ce fut l’occasion de lister une série de propositions adressées au ministère de l’Économie. A commencer par la création d’une "cellule de gestion de crise" intégrant l’ensemble des partenaires sociaux et la réalisation d’une "cartographie des entreprises touchées" et des emplois concernés. "C’est important de donner de la visibilité avec des données précises et consolidées, pense Jean-Marc Burette. Aujourd’hui, chacun y va de son chiffre, mais il faut être sérieux, et surtout il ne faut pas que les entreprises cèdent à la panique", demande le secrétaire général, inquiet d’éventuels licenciements "par précaution". Alors que le projet de pacte nickel semble renvoyé aux calendes grecques, l’Usoenc souhaite également que soit mise en place une cellule spécifique à la filière nickel "pour assurer les financements" en attendant de nouvelles discussions politiques.
Diversifier l’économie
Le syndicat demande par ailleurs à l’État d’accentuer ses efforts financiers, jugeant le fonds de garantie "insuffisant" et le financement du chômage partiel, à parts égales avec la Nouvelle-Calédonie, irréaliste. "Le pays fait face à un besoin immédiat et ne peut pas traverser seul cette crise. Quel est le message de l’État ? Qu’il ne veut plus nous aider ?", s’interroge le secrétaire général de l’Usoenc.
Plus largement, l’Union syndicale voit dans cette crise l’occasion de réfléchir à un nouveau système économique pour la Nouvelle-Calédonie. "On est resté à une économie de comptoir, il nous faut une diversification pour devenir indépendants économiquement", juge Alexis Falematagia.
Les émeutes ont aussi mis en lumière "les nombreuses inégalités" de la société calédonienne et les difficultés à "insérer les jeunes en échec scolaire". "Il y a 600 jeunes qui sortent chaque année du système scolaire sans formation. Prenez ce chiffre sur dix ans et vous retrouvez tous ceux qui sont dans la rue depuis un mois, lâche Judicaël Eschenbrenner, du Soenc Fonction publique. Il faut absolument prendre en compte cette jeunesse et la placer au centre de toutes nos décisions."
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