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    Nouvelle Calédonie
  • Baptiste Gouret | Crée le 24.05.2024 à 17h25 | Mis à jour le 24.05.2024 à 19h35
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    Le trajet pour arriver jusqu’aux magasins est souvent périlleux. Photo Baptiste Gouret
    Pour pallier le manque de transporteurs, le gouvernement a pris la main sur le réapprovisionnement des commerces, notamment dans le nord de l’agglomération. Ce vendredi, un premier convoi de camions réquisitionnés a pris la route pour desservir des magasins de Païta et de Dumbéa Nord. Un trajet semé d’embûches. Reportage.

    Dans le Grand Nouméa, aucun trajet n’est simple ces derniers jours. Encore moins lorsqu’il s’agit de livrer plusieurs tonnes de denrées alimentaires de la capitale jusque dans les autres communes de l’agglomération. Les services du gouvernement l’ont bien compris.

    Depuis jeudi, l’exécutif prend en charge le réapprovisionnement alimentaire des commerces encore intacts du Grand Nouméa. Une nécessité pour faire face à l’inactivité d’une grande majorité des sociétés de transport depuis le déclenchement des émeutes. "On vient s’appuyer sur un réseau déjà en place" et se substituer à des grossistes "qui n’ont plus les moyens humains" de procéder aux livraisons, explique Jérémie Katidjo-Monnier, membre du gouvernement.

    Un itinéraire sécurisé

    Quatre camions ont été réquisitionnés et vont désormais réaliser des tournées quotidiennes pour alimenter les magasins ouverts.

    Ce vendredi matin, les agents de la cellule mise en place par le gouvernement briefent les membres du convoi alimentaire, dans la cour du haut-commissariat.


    Le gouvernement a réquisitionné quatre camions pour procéder au ravitaillement alimentaire des magasins du Grand Nouméa. Photo Baptiste Gouret

    La priorité, c’est l’itinéraire. Les services élaborent un parcours avec les dernières informations dont ils disposent, en s’assurant d’éviter aux chauffeurs les axes impraticables ou pas sécurisés. Pour faciliter le trajet, dix magasins à desservir ont été identifiés dans une zone comprise entre Païta et Dumbéa nord.

    Avant ça, le convoi fait un premier arrêt à Ducos, chez un grossiste, pour charger le camion frigorifique en produits. Dans ce vaste entrepôt, les salariés s’activent pour remplir les 9 m3 dont dispose le semi-remorque, sous l’œil d’un directeur vigilant et inquiet. Au milieu d’un quartier ravagé par les incendies et les pillages, "c’est un miracle qu’on soit encore là", lâche-t-il sous couvert d’anonymat. Ici, pas question d’attirer l’attention d’éventuels émeutiers. Même si la survie du dock ne doit pas grand-chose à la discrétion. Depuis le déclenchement des violences, "on a douze gars qui surveillent l’entrepôt chaque soir". Ils ont, à plusieurs reprises, repoussé des assaillants.


    Les grossistes préparent les commandes des commerçants, en collaboration avec les services du gouvernement. Photo Baptiste Gouret

    "Il nous faudrait un réapprovisionnement par jour"

    Avec le concours des pompiers de l’aéroport de Tontouta, mobilisés par le gouvernement pour aider aux chargements et aux déchargements, le camion est rempli en trente minutes et reprend la route direction Dumbéa nord. Le convoi doit composer avec des axes parfois complètement embouteillés et de larges détours pour arriver à destination. Ça ne suffit pas toujours. À son arrivée dans un quartier du nord de Dumbéa, les débris installés par des habitants pour sécuriser le secteur empêchent d’accéder à la zone de livraison. Le camion finira par faire demi-tour, en attendant que les "voisins vigilants" libèrent l’espace.


    Les magasins de Dumbéa nord et de Païta n’avaient pas été ravitaillés depuis le déclenchement des émeutes, il y a douze jours. Photo Baptiste Gouret

    Direction désormais le sud de Païta, où l’un des derniers commerces protégés par les habitants du lotissement mitoyen nourrit plusieurs milliers de personnes depuis le 14 mai. "Sans nous, ce complexe ne serait plus là", assure Gil, un résident du quartier. Après douze jours sans livraison, l’arrivée du semi-remorque est plus que bienvenue. "On n’a plus du tout de stock", signale le gérant. Depuis plusieurs jours, les bacs de produits surgelés sont complètement vides. Pour autant, pas question de rationner. "Si on impose une limite, les gens vont revenir sans arrêt, ce n’est pas le but", poursuit le propriétaire du magasin. Pour satisfaire l’ensemble des clients, "il nous faudrait un réapprovisionnement par jour", estime ce dernier.

    Aucun rythme de livraison n’a été défini par les services du gouvernement. "On a une vision des stocks de chacun et on fait en fonction. Ceux qui ont le moins de marchandises sont prioritaires", indique Jérémie Katidjo-Monnier.

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