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    Nouvelle Calédonie
  • Anthony Tejero | Crée le 13.12.2025 à 17h33 | Mis à jour le 13.12.2025 à 17h48
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    Julie et Maud sont tombées sous le charme de cette chienne, pour l’instant dénommée "numéro 36". Photo Anthony Tejero
    C’était une première appelée à se répéter plusieurs fois par an. L’association Animal action organisait, ce samedi 13 décembre, une journée d’adoption des chiens admis à la fourrière intercommunale, à Ducos. Une initiative qui a permis aux visiteurs de se rendre compte de leurs propres yeux des conditions de détention dans cet établissement où le nombre de toutous euthanasiés est passé de 644, en 2020, à 82 cette année, soit une baisse de 87 %. Reportage.

    "Si on peut en sortir un de là, c’est déjà ça." Julie et Maud ne lâchent pas leur regard du box. Derrière les grilles, "le numéro 36", une jeune chienne avec un bandana jaune, leur fait de l’oeil. Et elles n’y sont visiblement pas insensibles. Les jeunes femmes, qui ont déjà trois toutous à la maison, vont très probablement agrandir la famille au terme de leur visite à la fourrière intercommunale, ce samedi matin. Pour la première fois, une journée d’adoption était organisée dans ces lieux, parfois synonymes de fin de vie pour les animaux errants qui ne trouveront pas preneurs. Pour autant, la mauvaise réputation de cet établissement est-elle justifiée ? "Cette initiative, c’est aussi l’occasion de venir voir dans quelles conditions sont détenus les chiens et on les trouve très correctes. C’est plutôt rassurant", glissent Julie et Maud, ravies de constater que seules six boules de poils, qui disposent chacune de leur propre box, sont actuellement gardées à la fourrière.


    Florian, employé à la fourrière, sort tous les jours chaque chien pendant une heure dans ce par de détente récemment créé. De quoi améliorer nettement les conditions de vie des animaux. Photo Anthony Tejero

    "Nous avons réussi à créer un vrai climat de travail avec les équipes pour améliorer les conditions de vie au sein de cette structure. On peut noter la création d’un parc de détente où les chiens sont désormais sortis chaque jour car les maintenir enfermés non-stop, c’est de la maltraitance, explique Virginie Sala, cheville ouvrière de l’association Animal action, à l’initiative de cette première journée d’adoption, qui vise aussi à briser certaines idées reçues. Il y a beaucoup de fantasmes et on entend et lit n’importe quoi sur la fourrière. Là, les gens peuvent se faire un avis par eux-mêmes."

    Les chiens admis en recul de 75 % depuis 2020

    Car si les mauvais traitements réservés aux animaux de compagnie restent encore un véritable fléau sur le Caillou, les mentalités évoluent, y compris dans cet établissement, chiffres à l’appui. Selon le Syndicat intercommunal du Grand Nouméa, qui en est le gestionnaire, le nombre d’animaux placés en fourrière comme celui des chiens "euthanasiés" est en chute libre, passant respectivement de 1 571 à 390 et de 644 à 82, entre 2020 et 2025. Autrement dit, les admissions ont reculé de 75 % tandis que les mises à mort affichent une baisse de 87 % en six ans*.

    "Ces chiffres s’expliquent peut-être par une prise de conscience chez certains propriétaires, mais c’est aussi lié à nos agents qui font plus de travail de terrain lorsqu’ils capturent un chien errant pour tenter de le restituer avant même de l’emmener à la fourrière, estime Olivier Berthelot, le président du SIGN, qui insiste : L’euthanasie est toujours l’ultime choix. Et c’est la raison pour laquelle nos portes sont ouvertes ce matin pour cette journée d’adoption, qui sera appelée à se répéter."

    "Tous les jours, on aide des familles en difficulté"

    Et pour cette première, les bénévoles de l’association n’hésitent pas à qualifier le rendez-vous de "grande réussite" avec deux chiens sur six d’ores et déjà adoptés. Et ce, alors que de nombreux foyers frappés par la crise peinent de plus en plus à s’occuper comme il se doit de leurs animaux de compagnie.

    "Tous les jours, on aide des familles en difficulté. Avec moins de moyens financiers et une population en baisse, il est indéniable qu’il est plus compliqué d’adopter, mais ce qui manque cruellement aujourd’hui, ce sont les familles d’accueil, interpelle Virginie Sala, dont l’association continue, en parallèle, d’intervenir sur des cas de maltraitance animale, toujours prégnants dans le pays. Des gens ont encore des animaux par habitude ou juste parce qu’ils ont, à leurs yeux, une fonction, de garde notamment. Ce n’est pas normal. Une adoption, c’est prendre la responsabilité d’une vie. C’est une douce condamnation à au moins dix ans d’amour. "

    Que se passe-t-il si votre chien est capturé par la fourrière ?


    La fourrière dispose de 48 box qui peuvent accueillir au "maximum" trois chiens.

    La mission de la fourrière intercommunale, composée de huit gardes champêtres, est de lutter contre l’errance animale, plus particulièrement des chiens, pour "garantir la sécurité" dans l’espace public. Les agents patrouillent dans les quatre communes de l’agglomération et peuvent intervenir sur sollicitations de particuliers, comme des mairies ou de la police.

    • Lorsqu’un chien est capturé, les agents tentent d’abord de l’identifier, via une puce ou un collier notamment ou en interrogeant les riverains. Objectif : le rapporter à son propriétaire, moyennant un timbre-amende de 3 500 francs.
    • Lorsque le chien est admis à la fourrière et que le propriétaire vient le récupérer, il devra payer 4 000 francs de frais de capture, 2 000 francs pour le traitement antiparasitaire et 3 500 francs par jour d’admission, avec un plafond fixé à huit jours, soit un total qui ne peut excéder 34 500 francs.
    • Durant ce délai de 8 jours minimum légal, les équipes continuent de tenter d’identifier l’animal, notamment en postant des photos sur la page Facebook de la fourrière. Si le propriétaire est retrouvé mais refuse de récupérer l’animal, il est mis en demeure de payer les frais et un signalement est fait au procureur de la République pour abandon.
    • Au-delà du délai de 8 jours, les procédures d’adoption sont lancées sur Facebook et en lien avec les associations de protection animale.

    • Enfin, au bout de 2 à 3 mois, ou si l’animal "n’est pas adoptable" car malade ou trop agressif, il est euthanasié.

    Note

    *Les chiffres 2025 sont arrêtés au 13 décembre.

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