- AFP | Crée le 05.05.2025 à 09h11 | Mis à jour le 05.05.2025 à 13h47ImprimerAprès la Fête du cerf et de la crevette à Boulouparis samedi matin, Manuel Valls s’est rendu à Maré, dimanche 4 mai, où il a déclaré : "l’aspiration à la souveraineté est légitime, celle à rester Français aussi". La solution est donc "le pari de l’intelli Photo A.-C.P.Alors que la reprise des discussions sur l’avenir de l’archipel est prévue aujourd’hui dans un contexte tendu, sous la forme d’un conclave à Bourail, le ministre des Outre-mer a affiché dimanche 4 mai, en déplacement à Maré, sa volonté d'"achever la décolonisation de la Nouvelle-Calédonie" en continuant de plaider pour le "vivre-ensemble". Des propos qui n’ont pas manqué de faire réagir.
La Nouvelle-Calédonie est une terre de symboles, et Manuel Valls l’a bien compris. Dimanche 4 mai, c’est donc aux îles Loyauté, à Maré, terre natale de Yeiwéné Yeiwéné, indépendantiste kanak tué en même temps que Jean-Marie Tjibaou le 4 mai 1989 par un extrémiste lui reprochant d’avoir signé l’accord de paix de Matignon-Oudinot, que Manuel Valls s’est rendu.
"Le pari de l’intelligence"
En cette date anniversaire, une centaine de personnes s’est rassemblée au mémorial qui abrite la tombe de Ye Ye (Yeiwéné Yeiwéné). "Il est mort parce qu’il avait eu le courage de faire le choix du destin commun et de la paix. L’acceptation des autres, c’est ce qui a guidé les accords de Matignon et de Nouméa", signés respectivement en 1988 et 1998, souligne l’ancien Premier ministre. Et de lancer : "Moi, je crois que l’eau et l’huile se mélangent", en référence aux propos de Sonia Backès lors de son allocution le 14 juillet 2024. Un message envoyé aux Loyalistes, branche la plus radicale des non-indépendantistes, qui ont menacé de quitter les discussions vendredi 2 mai, estimant que l’accord proposé par Manuel Valls était trop favorable aux indépendantistes. Et alors que le ministre réunit ce lundi à huis clos – et normalement pendant trois jours jusqu’à mercredi – indépendantistes et non-indépendantistes pour tenter de leur faire signer un accord sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie.
"L’eau et l’huile se mélangent" : la phrase sera répétée plusieurs fois au cours du déplacement à Maré, durant lequel Manuel Valls a assuré que l’État avait bien l’intention "d’achever la décolonisation de la Nouvelle-Calédonie. L’aspiration à la souveraineté est légitime, celle à rester Français aussi, alors comment faire ? Eh bien, il faut faire le pari de l’intelligence". Une référence, cette fois, au leader indépendantiste Jean-Marie Tjibaou : c’est en ces termes qu’il parlait des accords de Matignon, signés par Michel Rocard, dans lesquels était inscrite la notion de "vivre-ensemble", pour laquelle Manuel Valls avait plaidé lors d’un précédent déplacement dans le nord de l’archipel en février.
Manuel Valls s'est recueilli devant la tombe de Yeiwéné Yeiwéné, à Maré. Photo Ministère des Outre-mer"Il y a ceux qui passent et ceux qui restent"
Si le ministre est venu aux Loyauté, ce n’est pas un hasard : les îles sont à une écrasante majorité indépendantistes et bien représentées dans les instances décisionnelles de ce camp. Elles n’ont en revanche pas ou très peu été touchées par les violences de l’an dernier. "La Calédonie est une pirogue, et les Loyauté en sont le balancier, ce sont elles qui apportent l’équilibre", explique Pierre Ngaihoni, ancien maire de l’île, à la table de la Fête de l’avocat, temps fort de la vie locale, où déjeune Manuel Valls avec des Maréens. Visiblement conquis, ils ont accompagné tout le déplacement de chants traditionnels et de petits cadeaux : ignames, chapeaux et couronnes tressées, et avocats bien sûr.
À Nouméa, les réactions aux propos de Manuel Valls, accusé de promouvoir un statut d'"indépendance-association" avec la France, comme l’avait fait en 1985 le délégué du gouvernement en Nouvelle-Calédonie Edgard Pisani, ne se sont pas fait attendre. "Il y a ceux qui passent et ceux qui restent. En 1985 Pisani est passé, nous sommes restés. En 2025, nous, nous resterons, d’autres passeront, leurs idées avec eux", a répliqué Sonia Backès sur les réseaux sociaux, assurant cependant que les Loyalistes seront bien présents à la table des négociations lundi. À une date elle aussi symbolique, puisque c’est le 5 mai 1998 qu’avait été signé l’accord de Nouméa.
Manuel Valls s’est rendu à Maré dimanche 4 mai, où il a appelé à faire le "pari de l’intelligence" concernant l’avenir de la Nouvelle-Calédonie. Photo Ministère des Outre-merMERCI DE VOUS IDENTIFIER
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