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    Nouvelle Calédonie
  • J.-F.G. | Crée le 03.07.2018 à 04h25 | Mis à jour le 03.07.2018 à 05h45
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    Le 5 juin 2014, après une après-midi arrosée dans le restaurant Monsieur Bœuf, sur la baie de l’Orphelinat, Guy Tamaï décédait d’un arrêt cardiaque après avoir subi une série de coups, à quelques mètres du restaurant. photo Thierry Perron
    Justice. Après avoir été condamné à 10 ans de prison voilà six mois, Seleone Tuulaki est revenu devant une cour d’assises en reconnaissant avoir asséné un coup de pied mais en réfutant s’être acharné sur Guy Tamaï.

    «J'ai fait appel pour avoir un procès équitable. On n'est pas allé au bout des choses lors de mon premier procès. » Seleone Tuulaki, 47 ans et ancienne figure montante du RDO, tout du moins semblait-il le vouloir, est revenu dans le box des accusés, hier. Six mois après avoir été reconnu coupable de la mort de Guy Tamaï, secrétaire général de l’UPM (Union progressiste en Mélanésie), le 5 juin 2014 Baie-de-l’Orphelinat lors d’une beuverie, et condamné à dix ans de réclusion criminelle, il ne veut pas que le dossier soit clôturé ainsi.

     

    Les témoins se carapatent

    Il souhaite que toute la lumière soit faite sur ce qui devait être un pot dans le restaurant Monsieur Bœuf pour fêter l'arrivée d'Anthony Lecren au gouvernement, mais qui s'est soldé, dans les brumes de l'alcool, par la mort d'un homme sur un trottoir, loin de la lumière.

    Pourtant, au grand dam de ses avocats, Me Jacques Loye et Me Sevane Garrido-Lucas, plusieurs éléments clés nécessaires pour aller « au bout des choses » ont été perdus en cours de route. Comme la possibilité de questionner à la barre le seul témoin oculaire de la scène, qui a quitté la Calédonie avant le premier procès et qui reste introuvable.

    Comme l'absence de deux témoins hier matin. Le premier pour raison médicale… Le second, Roch Pidjot, qui n'a pas daigné venir et qui s'est vu délivrer un mandat d'amener. Comme ensuite l'incroyable désistement, du jamais-vu confirment les magistrats, d'un témoin ayant prévenu les secours le soir du drame et qui, hier matin, a trouvé le temps trop long dans la salle des témoins et a décidé de quitter l'enceinte du tribunal sans prévenir…

    Pas évident, dès lors, de partir sur de bonnes bases. Mais l'accusé ne se démonte pas. A la demande du président de la cour, il parle de lui, de sa vie, de son parcours professionnel et de ses obtentions de diplôme.

    « Puis j'ai eu envie de la politique (...) J'avais quelque chose à donner, j'avais besoin de faire de la politique », explique-t-il.

     

    Le procès d’une enquête

    « J'ai le sentiment qu'il y a beaucoup de vent dans votre discours », lui lance l'avocat général, Christian Pasta, après avoir mis en avant les ambiguïtés et inexactitudes sur son curriculum vitae, mais également de nombreux témoignages le qualifiant d'être potentiellement violent sous l'empire de l'alcool. Un accusé qui, pour la première fois montre de vrais signes de nervosité.

    A ses côtés, ses deux avocats s'indignent. La personnalité de Tuulaki est accessoire. Le vrai problème, c'est l'enquête. Pourquoi aucune perquisition n'a été réalisée au domicile du suspect de l'époque ? Comment se fait-il qu'aucune blessure n'ait été constatée sur les mains de Seleone Tuulaki, qu'aucune trace de sang n'ait été retrouvée sur ses vêtements ou encore que si peu de témoins, alors que cela s'est produit Baie de l'Orphelinat, n'aient été contactés ? « J’ai l’impression que vous faites le procès des enquêteurs », déclare un policier à la barre. « Des enquêteurs, pas du tout, contre Me Garrido-Lucas. D’une enquête, absolument. » Il y a certes des aveux. Mais ils sont loin de coller à la réalité des coups. « Je lui ai donné un coup de pied, J'en assume les conséquences. Mais je le réaffirme, je ne l'ai pas roué de coups ! » Sans jamais le dire, l'accusé assure au final qu'il n'est pas le seul à avoir frappé. Mais, si cela est vrai, qui d'autres alors ? Ce matin, les autres participants de à beuverie se retrouveront. Tous seront alors interrogés par la cour, l'avocat général, les conseils des parties civiles mais également ceux de la défense d’un homme qui ne semble pas prêt à vouloir payer seul pour ce drame.

     

     

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