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    Nouvelle Calédonie
  • Baptiste Gouret | Crée le 22.02.2024 à 16h28 | Mis à jour le 22.02.2024 à 16h28
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    Entouré des élus locaux et de Marie Guévenoux (à droite), ministre déléguée aux Outre-mer, le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti a présenté le projet d’un nouveau centre pénitentiaire, à Ducos. Photo Baptiste Gouret
    Pour son deuxième jour de déplacement sur le Caillou, le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti a dévoilé les contours du projet de centre pénitentiaire, situé à Ducos, et censé remplacer dans les prochaines années le Camp-Est une prison aux "conditions de détention et de travail indignes".

    Deux panneaux de présentation, c’est tout ce qui attendait les trois ministres, jeudi matin, à leur arrivée en baie de Koutio-Kouéta. Difficile alors de se projeter sur ce terrain vague d’1,3 hectare de la province Sud. C’est pourtant ici que s’érigera bientôt le nouveau centre pénitentiaire de Nouméa. Quand exactement ? "Je ne suis pas capable maintenant de vous donner un calendrier, mais je serai vigilant à ce que ça se fasse rapidement", a promis le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti.


    Laurent Ridel, directeur national de l’administration pénitentiaire et ancien directeur du Camp-Est de 1996 à 1999, et le garde des Sceaux, lors de leur visite du Camp-Est. Photo Baptiste Gouret

    "Tout a été signé, on est désormais dans le dur, pas sur des promesses évanescentes." La future prison, située à Ducos, disposera d’une capacité de 600 places. Un projet entièrement financé par l’État, pour un budget total de 60 milliards de francs. "C’est le plus gros investissement de l’État en Nouvelle-Calédonie", note le garde des Sceaux. "La question d’un nouveau centre pénitentiaire, on y réfléchit depuis 15 ans, mais on butait sur l’absence de terrain. C’est un frein qui est enfin levé", s’est félicité Laurent Ridel, directeur national de l’administration pénitentiaire.

    Cinq par cellule au Camp-Est

    Ce projet représente surtout l’occasion d’en finir avec le Camp-Est. Depuis plusieurs années, l’État est régulièrement condamné par la justice concernant le sort réservé aux détenus dans l’établissement de Nouville, insalubre et sous-dimensionné. Les trois ministres ont d’ailleurs pu constater par eux-mêmes l’état de l’actuelle prison, et notamment de ses cellules. Ils ont par ailleurs échangé avec trois détenus, après avoir rencontré le personnel pénitentiaire.


    La prison de Nouville compte 230 cellules pour plus de 600 détenus. Dans cette cellule, ils peuvent être jusqu’à cinq détenus. Photo Baptiste Gouret

    La prison de Nouville compte actuellement 605 détenus pour une capacité de 414 places (391 en ce moment en raison de la réfection d’un bâtiment). Certains d’entre eux sont entassés à cinq dans des cellules prévues pour deux. "Nous y avons vu des conditions de détention indignes, et des conditions de travail tout aussi indignes pour les personnels pénitentiaires", a réagi le ministre de la Justice après sa visite, assurant vouloir y "mettre un terme".

    Avec le nouveau centre pénitentiaire de Ducos, le territoire comptera 720 places de prison pour 270 000 habitants, en comptant les 120 de Koné. En proportion, "c’est trois fois plus qu’en Métropole", fait remarquer Laurent Ridel. De quoi considérer que la Nouvelle-Calédonie disposera bientôt des "meilleures structures pénitentiaires de France", selon le garde des Sceaux.


    Sonia Backès a présenté au ministre les premières études menées sur ce terrain de Ducos, mis à disposition par la province Sud pour recevoir la future prison. Photo Baptiste Gouret

    Le nombre de surveillants doublé

    Les conditions de détention devraient ainsi largement s’améliorer : les 600 détenus seront répartis dans 550 cellules, contre 230 au Camp-Est. Ces derniers profiteront également d’un site dans lequel les activités proposées seront nombreuses, quand ceux de Nouville sont "livrés à l’oisiveté". Le futur établissement devra également "laisser une place au travail pénitentiaire" en s’appuyant sur le tissu économique de Ducos, a affirmé Éric Dupond-Moretti. "Je veux, à chaque fois que c’est possible, que les détenus sortent avec un contrat de travail, un diplôme…"

    Les effectifs pénitentiaires, eux aussi, seront gonflés. Le nombre de surveillants, établi à 127 aujourd’hui, va être doublé.

    Si aucun calendrier précis n’a été dévoilé, le chantier de la future prison prendra plusieurs années. En attendant, le Camp-Est va continuer d’accueillir de nouveaux détenus dans des conditions déplorables. "On va mettre en place ce que l’on peut", a répondu, un peu évasif, le ministre de la Justice, interrogé sur les solutions immédiates à apporter à la prison de Nouville. "Il y a des travaux en cours au Camp-Est, corrige Laurent Ridel. Toutes les cellules vont être rénovées, c’est déjà fait pour une vingtaine d’entre elles."


    Éric Dupond-Moretti a salué les surveillants du Camp-Est. Ils sont actuellement 127, un nombre qui doit doubler avec l’ouverture, dans les prochaines années, du futur centre pénitentiaire. Photo Baptiste Gouret

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