fbpx
    Nouvelle Calédonie
  • Jean-Alexis Gallien-Lamarche | Crée le 27.07.2018 à 04h25 | Mis à jour le 27.07.2018 à 05h52
    Imprimer
    L’îlot, fierté des Kunié, est interdit d’accès depuis juin. Officiellement pour des raisons environnementales. PhotoYoshihiro Yamada
    JUSTICE. Depuis juin 2017, l’îlot est interdit au public. Derrière la fermeture de « l’atoll », vitrine de Kunié et moteur de l’activité touristique, une rivalité entre les clans Douépéré et Vakoumé. La justice s’est emparée de l’affaire, hier.

    La réussite attise parfois les jalousies. Fernando Vakoumé et son clan de Gadji en savent quelque chose. À la tête de Mana nautique, pourtant l’une des entreprises touristiques les plus florissantes de l’île des Pins, cette famille n’est pas loin « de licencier des salariés, voire même de déposer le bilan. Une mise à mort professionnelle… », confie Fernando Vakoumé. La situation est serrée : les 88 millions de francs de chiffres d’affaires ont fondu comme neige au soleil depuis juin 2017.

     

    Deux fusillades en 15 jours

    « La société a connu une baisse de 42 % de chiffre d’affaires en fin d’année à cause d’une décision arbitraire », attaque Me Marie-Astrid Cazali, l’avocate du clan, qui a mis le feu aux poudres entre les Vakoumé et Douépéré réunis devant le tribunal correctionnel, hier.

    Cette « décision arbitraire » est celle du grand chef, Hilarion Vendégou. En mars 2016, sous la pression de certains clans de Vao, dont les Douépéré, le maire a décidé de fermer « l’accès » à « l’atoll » Nokanhui, petit bout de sable blanc perdu au beau milieu du lagon. Un bijou de paysage incontournable pour le touriste et sur lequel Mana nautique a bâti sa réputation.

    La raison de la fermeture de l’îlot ? Officiellement pour des motifs environnementaux - « l’îlot a été surexploité, on a vu les dégradations à cause des touristes », résume Robert Douépéré. En coulisse se joue en fait une rivalité entre les deux clans. Cette opposition exacerbée par les jalousies, les rumeurs et les non-dits, s’est soldée par deux épisodes de fusillade en novembre dernier. Un matin, Robert Douépéré a sorti son fusil pour tirer sur le clan adverse au départ d’une excursion en pirogue avec des touristes affolés. L’image tranche avec la quiétude promise par les opérateurs touristiques. Une quinzaine de jours plus tard, au tour des Vakoumé de prendre les armes. Robert Douépéré s’en sortira avec des plombs dans une jambe.

     

    Sentiment d’injustice

    En toile de fond de ce conflit armé, une histoire de gros sous. « Tout s’est envenimé lorsqu’ils ont refusé de vendre la société aux Douépéré », insiste Me Martin Calmet, autre conseil de la famille Vakoumé. « Marcellin Douépéré et le clan ont tout fait pour bloquer l’activité de Mana, raconte Fernando Vakoumé. Les pressions se sont accumulées et tout a pété ».

    Tout au long de l’instruction du dossier, le président du tribunal a cherché à comprendre. À démêler le vrai du faux. À apaiser les tensions, aussi, lorsque le public, venu en nombre au procès, a commencé à monter en pression. « C’est sûr qu’on ne peut pas mettre de côté l’aspect économique dans cette affaire », avoue le magistrat.

    Un sentiment d’injustice a fini par séparer les deux familles. « Plus personne n’exploite l’îlot sauf les Douépéré qui continuent à y pêcher », pestent ceux de Gadji. « Mensonge, tous les clans de Vao chassent à Nokanhui », ripostent les Douépéré, défendus par Me Denis Milliard.

    Les réquisitions du parquet, mesurées, ont fini par apaiser les choses. « On veut la fin du conflit, qu’on fasse la paix », pose un Vakoumé. La décision du tribunal est attendue pour le 9 août.

    jeanalexis.gallien@lnc.nc

    MERCI DE VOUS IDENTIFIER
    X

    Vous devez avoir un compte en ligne sur le site des Nouvelles Calédoniennes pour pouvoir acheter du contenu. Veuillez vous connecter.

    J'AI DÉJA UN COMPTE
    Saisissez votre nom d'utilisateur pour LNC.nc | Les Nouvelles Calédoniennes
    Saisissez le mot de passe correspondant à votre nom d'utilisateur.
    JE N'AI PAS DE COMPTE

    Vous avez besoin d'aide ? Vous souhaitez vous abonner, mais vous n'avez pas de carte bancaire ?
    Prenez contact directement avec le service abonnement au (+687) 27 09 65 ou en envoyant un e-mail au service abonnement.
  • DANS LA MÊME RUBRIQUE
  • VOS RÉACTIONS