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    Nouvelle Calédonie
  • Julien Mazzoni | Crée le 21.10.2025 à 16h38 | Mis à jour le 31.10.2025 à 17h04
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    Un dispositif de gendarmerie et de forces de l’ordre, à Ducos. Photo d'illustration Anthony Tejero
    Les rapports 2024 de l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) et de la police nationale (IGPN) reviennent sur la gestion de la crise insurrectionnelle. Enquêtes pour usage des armes, morts en service et absence de délégation permanente de la police des polices… Les deux institutions décrivent un travail de contrôle dans des conditions dégradées.

    Une situation "exceptionnelle" marquée par une adversité "inédite". C’est en ces termes que l’inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) qualifie la crise insurrectionnelle de mai 2024, dans son rapport annuel rendu public il y a quelques semaines.

    Les inspecteurs évoquent "la présence massive d’armes à feu et de groupes coordonnés" et rappellent que deux militaires ont trouvé la mort au cours des opérations de maintien de l’ordre : le gendarme Nicolas Molinari, abattu le 15 mai, et l’adjudant-chef Xavier Salou, "tué accidentellement par un tir ami".

    Pour faire face à cette situation, dix enquêteurs du bureau des enquêtes judiciaires (BEJ), gendarmes des gendarmes, ont été envoyés sur le Caillou, de juin 2024 à janvier 2025.

    Dix usages d’armes dont cinq mortels

    Selon le rapport de l’IGGN, "seize faits ont donné lieu à une action du BEJ, dont dix procédures pour usage des armes par des gendarmes, cinq ayant entraîné la mort". Pour la première fois, une enquête a également porté sur "l’emploi d’un véhicule blindé Centaure et de son armement". Des investigations menées "dans des conditions dégradées, notamment autour de Saint-Louis", précise le rapport.

    L’IGGN souligne que les enquêteurs "ont fait preuve d’une approche humaine et empathique" vis-à-vis des familles des victimes et des militaires mis en cause. À l’échelle nationale, le bureau des enquêtes judiciaires indique avoir traité 175 dossiers en 2024, dont dix-neuf pour usage d’armes à feu mortel. Deux d’entre eux ont eu lieu en Calédonie. Ils font partie des cinq cités ci-dessus.

    Du côté de la police nationale, le directeur de l’IGPN, Stéphane Hardouin, indiquait le 15 octobre que sur les seize décès par arme recensés sur l’ensemble du territoire français par la police des polices, '"un cas s’est situé en Nouvelle-Calédonie et le parquet n’a pas saisi l’IGPN (qui ne dispose pas de délégation permanente)". Le directeur ajoute que l’IGPN travaille désormais avec la direction des affaires criminelles à la création "d’un nouveau dispositif d’observation et d’assistance technique en cas d’usage d’arme létal et lorsque l’IGPN n’est pas immédiatement saisie".

    Absence de délégation permanente en Nouvelle-Calédonie

    À l’échelle nationale, 914 enquêtes judiciaires ont été ouvertes en 2024, dont 38 affaires d’usages d’armes mortels ou blessants (contre 21 en 2023). L’IGPN note par ailleurs une hausse "très nette" de l’usage des armes longues (63 cas contre 17 en 2023), "en particulier liés aux événements dans les outre-mer", allusion explicite aux opérations de maintien de l’ordre sur le Caillou. L’IGPN reconnaît "l’absence de délégation permanente" en Calédonie, qui constitue une limite à sa capacité de contrôle. Un constat que partage, en creux, le rapport de la gendarmerie, qui insiste sur la nécessité de préserver la confiance du public "dans des conditions d’intervention particulièrement dégradées".

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