- Propos recueillis par Anthony Tejero | Crée le 07.11.2025 à 17h21 | Mis à jour le 29.11.2025 à 17h33ImprimerDamon Fepulea’i, réalisateur néo-zélandais du film Red, White and Brass, est né à Auckland, d’un père samoan et d’une mère d’origine européenne. Photo Anthony TejeroLe réalisateur néo-zélandais Damon Fepulea’i est l’invité d’honneur de la première édition de Récif, le Festival de cinéma dédié aux films du Pacifique et émergents, officiellement lancé ce vendredi 7 novembre, dès 18 heures, au centre culturel Tjibaou. Son film Red, White and Brass sera diffusé en sa présence à Nouméa, mais aussi à Bourail, Voh, Pouembout et Koné. Rencontre.
Vous êtes l’invité d’honneur d’un festival qui se lance. Que ressentez-vous ?
Je me sens très heureux et excité. C’est ma première fois en Nouvelle-Calédonie et c’est un véritable honneur d’être ici pour la première édition de ce festival.
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C’est votre premier long métrage de fiction. À quoi peuvent s’attendre les Calédoniens qui vont venir le découvrir ?
Ça se passe en 2011. Le film parle d’un groupe de fans de rugby qui veulent absolument voir le match entre la France et Tonga lors de la Coupe du Monde, mais qui n’ont pas les moyens d’acheter des billets. Ils disent donc à la mairie qu’ils ont une fanfare disposée à jouer avant le match. Sauf qu’ils ont complètement menti. Personne ne sait jouer d’un instrument et ils ont seulement quelques mois pour apprendre à jouer ensemble. C’est donc l’histoire de cette dynamique d’un groupe de gens (originaires de Tonga) qui apprennent ensemble et, bien entendu, c’est assez amusant.
Grâce à Recif, ce film est sous-titré en français pour la première fois. Cela vous permettra-t-il de toucher un autre public et d’autres marchés, d’autres festivals ?
C’est vraiment excitant d’avoir des sous-titres français. Je pense que cela va en effet ouvrir ce film, ne serait-ce qu’aux territoires francophones du Pacifique.
Il y a un grand élément français dans l’histoire, parce que c’est l’équipe de rugby française que Tonga affronte. Je pense qu’il y a une passion commune pour le rugby et ça peut aider à connecter les spectateurs au film. Ce n’est pas seulement l’histoire de Tonga, le film a aussi cette connexion française.
Est-ce que ce film, qui immerge le spectateur au cœur de la communauté tongienne, peut rayonner dans d’autres îles du Pacifique où les communautés sont justement très importantes ?
Il y a beaucoup de similitudes entre la culture tongienne et d’autres communautés du Pacifique. Cette histoire va résonner auprès des gens d’autres nations insulaires, car je pense qu’il peut y voir des similitudes avec leur vie : l’importance de la famille, de Dieu, de la culture, etc.
La différence avec les Tongiens, c’est qu’ils ont ce qu’on appelle dans le film, un "extra". Ce qui les rend uniques par rapport aux autres îles du Pacifique, c’est qu’ils n’accepteront pas le non comme une réponse, et qu’ils n’acceptent donc pas de se résigner. Ils vont toujours tout faire pour chercher des solutions. Étant Samoan, c’était intéressant en tant que réalisateur d’explorer ce que c’est d’être Tongien, car au-delà de nos similitudes, chaque île ou chaque pays du Pacifique est très spécifique.
Et justement qu’attendez-vous de vos rencontres avec le public calédonien et plus généralement de ce pays où vous venez pour la première fois ?
Mon frère a vécu ici il y a quelques années, il était consul de Nouvelle-Zélande, donc il m’a raconté un peu la Calédonie et je connais de petites choses sur le pays. Je suis très enthousiaste à l'idée d’explorer ce que ça signifie d’être Calédonien, parce que j’ai vécu dans beaucoup d’îles du Pacifique, et je suis toujours fasciné par les différences et les similitudes entre chaque pays.
Montrer le film aux Calédoniens est une opportunité de se connecter avec les gens d’ici, de pouvoir parler avec des gens différents et d’en apprendre plus sur la culture et sur le pays et les gens. J’aimerais aussi en profiter pour apprendre un peu le Français.
Tous ces festivals, comme Recif, c’est aussi une façon de faire voyager les films auprès de publics plus larges.
Avec la mondialisation de la culture et face aux géants que sont Hollywood ou Bollywood, est-il difficile aujourd’hui de faire exister les productions du Pacifique, même néo-zélandaises ou australiennes, ailleurs que dans la région ?
Le monde, comme le cinéma, change beaucoup. Grâce au streaming et à Internet, il y a beaucoup plus d’opportunités pour que les films voyagent et pour que plus de gens les voient. Davantage de plateformes sont disponibles, y compris pour les films du Pacifique. Par ailleurs, tous ces festivals, comme Recif, c’est aussi une façon de faire voyager les films auprès de publics plus larges.
Il y a effectivement un appétit des Océaniens de se voir à l’écran. Aujourd’hui, il y a tellement d’émissions de télévision et de films qui parlent du Pacifique que ça crée des opportunités de se voir à l’écran et de raconter les histoires de la région. Ce sont souvent des émissions ou des films emblématiques comme Chief of war (film de Jason Momoa sur l'unification et la colonisation d'Hawaï du point de vue des autochtones, NDLR), qui ouvrent les portes pour raconter les histoires du Pacifique.
Où et quand voir Red, White and Brass ?

Damon Fepulea'i, qui reste une dizaine de jours sur le Caillou, sera présent aux projections à Nouméa, Koné, Voh, Pouembout et Bourail.Nouméa : Centre Culturel Tjibaou
Vendredi 7 novembre à 19 h (accueil dès 18 heures).
Restauration sur place.
En présence du réalisateur.
Bourail : Cinéma Paul K. Dupré (accès libre)
Mercredi 12 novembre à 18h30.
Restauration sur place.
En présence du réalisateur.
Koné : Centre culturel Pomémie (accès libre)
Jeudi 13 novembre à 18h30.
Apportez vos nattes et oreillers.
Restauration sur place dès 18h00.
En présence du réalisateur.
Voh : Auditorium du centre culturel (accès libre)
Vendredi 14 novembre à 17h30.
Restauration sur place.
En présence du réalisateur.
Pouembout : Château Grimigni (accès libre)
Vendredi 14 novembre à 19h00.
Apportez vos nattes et oreillers.
Restauration sur place dès 18h00.
En présence du réalisateur.
Hienghène : Tribu (lieu à confirmer – plein air – accès libre)
Vendredi 21 novembre à 18h30.
Païta : Dock socio culturel (accès libre)
Samedi 22 novembre à 13h30.
Thio : Soirées du rond-point (plein air – accès libre)
Vendredi 28 novembre à 18h30.
Apportez vos nattes et oreillers.
Restauration sur place.
Ouvéa : Marché de Fayaoué (plein air – accès libre)
Mardi 2 décembre à 19h00.
Apportez vos nattes et oreillers.
Restauration sur place.
Dumbéa : Big up spot (plein air – accès libre)
Mercredi 3 décembre à 18h45 : accueil dès 18h15.
Apportez vos nattes et oreillers.
Restauration sur place.
La Foa : Cinéma Jean-Pierre Jeunet (accès libre)
Samedi 13 décembre à 17h30.
Note
Tout ce qu’il faut savoir sur Recif, du 7 novembre au 13 décembre, dont la programmation, sur le site Internet www.recif.nc/fr/et sur la page Facebook dédiée au festival. Les séances en salle de cinéma sont payantes, toutes les autres sont offertes.
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