- Anne-Claire Pophillat | Crée le 12.03.2025 à 17h41 | Mis à jour le 26.03.2025 à 15h20ImprimerChristopher Gygès, porte-parole du gouvernement, et Alcide Ponga, président de l'exécutif collégial, ont annoncé, mercredi 12 mars, le vote du débat d'orientation budgétaire en séance du gouvernement. Photo A.-C.P.Le débat d’orientation budgétaire de la Nouvelle-Calédonie, voté par le gouvernement en séance collégiale ce mercredi 12 mars, va être présenté aux élus du Congrès vendredi. Le document, élaboré dans un contexte "compliqué", prévoit, entre autres, une trajectoire de réduction des dépenses publiques et l’absence de hausse de la pression fiscale cette année.
Le débat d’orientation budgétaire (DOB) vient de passer une première étape, ce mercredi 12 mars, en séance collégiale du gouvernement, où il a été voté à l’unanimité, annonce Christopher Gygès, porte-parole, lors du point presse l’après-midi. Le DOB, qui doit être examiné par les élus du Congrès vendredi 14 mars, est l’étape préliminaire à l’examen du budget, prévu à la fin du mois. Il vise à présenter les différents scénarios possibles pour les trois ans à venir.
D’emblée, Alcide Ponga, président du gouvernement, rappelle le contexte particulier dans lequel le document a été élaboré, "extrêmement compliqué, et qui ne résulte pas seulement du mois de mai. Mai est juste venu nous appuyer un peu plus la tête dans l’eau". Conséquence, "sans l’aide de l’État, on ne pourrait pas s’en sortir", poursuit Alcide Ponga, faisant référence à l’enveloppe d’1 milliard d’euros (120 milliards de francs) prévue pour la Nouvelle-Calédonie. Presque la moitié (46 milliards) doit servir à rembourser les prêts et les avances remboursables perçus en 2024. "Le reste doit aider à boucler un budget qui tienne sur l’année. Sans cela, on aurait été contraints de faire des coupes sombres partout."
Suppression d’une centaine de postes et optimisation des moyens
Le DOB a été réalisé en fonction d’un cap qui a été tenu, estime Christopher Gygès, celui de réduire le train de vie. "Un travail de baisse des dépenses publiques a été effectué et va continuer. Par ailleurs, il n’y aura pas de hausse de la pression fiscale." Le sujet des économies "peut faire peur", relève Alcide Ponga. Mais, le président de l’exécutif ne mâche pas ses mots. "Si on ne fait rien, on se plante collectivement, c’est certain." Il a donc été décidé de suivre une "trajectoire de diminution des dépenses", afin d’atteindre, d’ici quelques années, "une voilure presque normale".
La grande question reste de quelle façon. Sur le sujet, les discussions se poursuivent avec les différents acteurs, dont les syndicats, concernant notamment la valeur du point d’indice et le gel des avancements. En revanche, ce qui est sûr, c’est que certains départs ne seront pas remplacés. "Nous sommes déjà dans une phase de réduction du nombre de postes avant de parler de baisser les rémunérations", insiste Christopher Gygès. Plus d’une centaine est concernée cette année. L’autre axe consiste à renforcer l’optimisation des moyens des établissements publics et des directions. "Les collectivités ont déjà réalisé environ 2,5 milliards de francs d’économies en 2024."
Qu’en est-il des 5 % de baisse des dépenses publiques évoquée par l’État comme condition du versement d’une seconde tranche du prêt de 120 milliards ? Là aussi, des pourparlers sont en cours avec Bercy, assure Christopher Gygès. "Les travaux doivent permettre d’affiner ce qui peut être réalisé."
Relancer l’économie
Des mesures de relance économique sont également prévues, ajoute le porte-parole, précisant que le gouvernement est parvenu à "dégager une enveloppe dédiée aux investissements équivalente à celle de 2023". Elle était alors de 7 milliards de francs. Et puis, il y a les 24 milliards destinés à la reconstruction des bâtiments publics. "Des outils à actionner rapidement, appuie Alcide Ponga. Là où nous sommes compétents pour relancer la machine et arrêter de mendier à la nation."
Christopher Gygès, membre du gouvernement en charge de l’économie, milite pour qu’une part importante du prêt de 120 milliards soit décaissée dès cette année afin de permettre le redémarrage, puisque d’après lui, son versement est annoncé sur trois ans. "Il faut que le plus gros soit injecté dès la première année pour éviter de stagner. Il faut pouvoir mettre un coup d’accélérateur."
La trajectoire financière et budgétaire de 2025 à 2027
Dans le document d’orientation budgétaire, le gouvernement envisage la trajectoire pour les trois ans à venir, jusqu’en 2027. Il s’agira, notamment, de maintenir un fonds de roulement suffisant afin de faire face aux obligations et échéances de paiement. Une ligne de trésorerie de 3 milliards de francs sera signée avec la BNC et la BCI pour contribuer à cet objectif. L’exécutif collégial souhaite également dégager de nouvelles marges de manœuvre financières afin d’éviter l’aggravation des dettes cumulées du Ruamm, de soutenir les régimes sociaux ou encore d’accompagner la société Enercal dans le rééquilibrage de ses comptes.
Autres objectifs : contenir l’évolution des dépenses d’assurance-maladie ; financer un plan pluriannuel d’investissement (PPI) 2025/2027 réaliste, afin de relancer l’investissement et soutenir le secteur du BTP ; assurer des dotations suffisantes aux collectivités et établissements publics, et développer les principales filières stratégiques et historiques (nickel) et identifier celles porteuses de développement.
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