Le MNIS, à travers la dissolution de l’Assemblée nationale qui implique une recomposition des parlementaires, estime que "la France, puissance colonisatrice" peut "redevenir un partenaire de la décolonisation et de l’émancipation de notre pays" si la gauche l’emporte aux prochaines élections législatives. Et ce, en "s’affranchissant de plus en plus, du discours néocolonialiste, raciste et anti kanak de la droite loyaliste extrémiste locale qui ne cherche qu’à préserver les privilèges d’un temps révolu."

C’est pourquoi la présidente de ce mouvement, Muneiko Haocas, "s’engage à travailler" aux côtés du nouveau Front populaire, l’alliance des partis de gauche dans l’Hexagone, "pour un avenir commun basé sur le respect mutuel et la coopération."

Dans cette perspective, le MNIS juge "indispensable de poursuivre notre lutte sur le terrain parlementaire" en présentant des candidats nationalistes kanak à ce scrutin, "quelle que soit leur origine ou étiquette politique". Objectif : davantage inclure cette jeunesse "qui s’exprime aujourd’hui dans la rue" et "servir l’essor d’un vivre-ensemble fondé sur le nationalisme kanak inclusif."

"L’unité est notre force"

Dans ce contexte, le mouvement tient "pleinement à favoriser une alliance entre les forces indépendantistes pour renforcer notre unité et notre détermination à bannir définitivement les néocolonialistes, artisans du projet de loi contre le gel du corps électoral. L’unité est notre force et c’est ensemble que nous parviendrons à surmonter les obstacles sur notre chemin vers la souveraineté."

Le MNIS annonce soutenir "fermement" les revendications exprimées lors du dernier comité directeur de l’UC ainsi que celles de la CCCAT et acte ainsi son rapprochement idéologique avec ces deux composantes. "Ces aspirations pour accéder à la souveraineté et au transfert des pouvoirs régaliens résonnent avec notre vision d’une souveraineté inéluctable, à partir de laquelle le lien de partenariat pourra être discuté avec l’État, explique Muneiko Haocas. Le transfert des pouvoirs régaliens est une étape cruciale pour notre autonomie et pour la mise en place d’un système gouverné par l’intérêt général."

"Le FLNKS a failli à sa mission"

Pour autant, le mouvement appelle clairement à un renouvellement de la classe politique, "tous bords confondus" estimant, côté indépendantiste, que la FLNKS est "gangrené par des luttes de pouvoir internes" et a ainsi "failli à sa mission de conduire Kanaky vers la souveraineté." Un constat sévère vis-à-vis du front, qui "reste fermé à une ouverture plus large des différentes composantes indépendantistes", dont le MNIS, qui ne sera donc pas représenté à son 43^e congrès, prévu ce samedi, à la tribu de Netchaot, à Koné.

"Malgré plus de 30 ans d’efforts pour consolider notre vivre ensemble, les progrès réalisés sont insuffisants, comme la crise économique et insurrectionnelle actuelle le démontre, estime Muneiko Haocas. Ce processus passe par le démantèlement de l’économie de comptoir, la gestion prévisionnelle des emplois et compétences locales et la réforme du système social, afin d’orienter la formation de notre jeunesse."

Déjà candidate aux législatives 2022 (où elle avait obtenu 3,4 % des suffrages exprimés dans la deuxième circonscription), Muneiko Haocas estime qu’il est "encore un peu trop tôt" pour savoir si elle repartira en campagne pour ce scrutin.