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    Nouvelle Calédonie
  • Baptiste Gouret | Crée le 14.05.2024 à 08h59 | Mis à jour le 14.05.2024 à 20h50
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    La priorité du Premier ministre Gabriel Attal est "de rétablir l'ordre" au plus vite. Photo AFP
    De l’Assemblée nationale aux réseaux sociaux, les responsables politiques ont été nombreux à s’exprimer sur les émeutes survenues en Nouvelle-Calédonie, condamnant unanimement ces actes de violence. En fin de journée, le Sénat coutumier a lancé un appel au calme à la jeunesse, tandis que le président de l’UC, Daniel Goa, a demandé aux jeunes de cesser toute exaction. Le Premier ministre a également pris la parole déclarant que la priorité de l'Etat est de rétablir l'ordre.

    Gabriel Attal : "La violence n'est jamais justifiée ni justifiable"

    "La violence n’est jamais justifiée ni justifiable", a estimé le Premier ministre, Gabriel Attal, mardi à propos des violences. "La priorité, évidemment, pour nous, c’est de rétablir l’ordre, le calme et la sérénité", a-t-il ajouté en marge d’un déplacement en Savoie (est). Gabriel Attal, pressé par trois de ses prédécesseurs de reprendre la main sur ce dossier piloté historiquement par Matignon, a aussi assuré qu’il "serait au rendez-vous […] pour avancer dans le dialogue" dans ce dossier très sensible.

    Sonia Backès déplore le racisme anti-Blancs

    La présidente de la province Scud a dénoncé mardi les "insultes racistes" de ceux qui ont incendié la maison de son père à la Vallée-du-Tir. "S’il n’a pas été attaqué parce qu’il était mon père, il a au moins été attaqué parce qu’il était Blanc", a affirmé Sonia Backès, interrogée sur BFMTV. "Pendant cinq heures, il a été insulté, caillassé, ils l’ont vu, ils savent qui il est", a-t-elle ajouté, déplorant des "insultes racistes".

    "Il y a une incompréhension pour cette génération […] d’entendre des gens qui leur disent de rentrer chez eux alors qu’ils sont là depuis quatre-vingts ans, nés ici pour la plupart et qu’ils n’ont pas d’ailleurs", a souligné l’ex-secrétaire d’Etat. "A écouter les indépendantistes, on devient des étrangers dans notre propre pays et c’est particulièrement triste."

    "L’avenir ne peut pas se bâtir dans la guerre", selon Daniel Goa

    Le président de l’Union calédonienne, Daniel Goa, a diffusé un communiqué ce mardi soir. Pour lui, les violences de ces deux derniers jours sont la preuve de "la détermination de nos jeunes de ne plus se laisser faire par la France", expliquant que ces derniers "ont pris le relais sur le terrain et la situation risque d’empirer". Toutefois, Daniel Goa demande à la jeunesse de "garder son calme, faire preuve de patience et cesser toute exaction, tous pillages qui ne nous honorent pas. Ce n’est pas cela la dignité et la liberté." Le président de l’UC poursuit : "L’avenir de notre pays ne doit pas s’écrire avec le sang de nos jeunes, car la France pour rester et continuer à piller nos ressources, n’hésitera pas à les sacrifier", or "il n’y a pas de sacrifice utile". "J’appelle au calme toutes nos bases et j’appelle à la responsabilité chacune de nos structures politiques mais aussi les clans et les familles qui doivent rappeler à l’ordre et tenir leur jeunesse. L’avenir ne peut pas se bâtir dans la guerre", conclut Daniel Goa.


    Le président de l’UC, Daniel Goa, a appelé la jeunesse à cesser toute exaction. Photo Thierry Perron

    Appel au calme du Sénat coutumier

    Dans un communiqué diffusé en fin de journée, le Sénat coutumier a adressé "à la jeunesse" un appel solennel pour un retour au calme. "Il est impératif que la jeunesse fasse preuve de retenue et de civisme, et privilégie le dialogue et la concertation pour exprimer ses revendications et ses aspirations légitimes." Le Sénat coutumier s’adresse également aux responsables politiques locaux, les enjoignant de reprendre les discussions "dans un esprit de respect mutuel et de recherche de solutions partagées" afin de trouver un accord localement.

    A la SLN, les organisations syndicales "extrêmement choquées"

    Les organisations syndicales de l’usine de Doniambo se disent particulièrement choquées du "déferlement de violence" survenu lundi soir dans le Grand Nouméa. "Unanimement, nous condamnons sans réserve et avec force toutes les attaques aux personnes et aux biens et nous restons solidaires de toutes les victimes des exactions qui ont lieu depuis 48 heures." Par ailleurs, les syndicats assurent mettre tout en œuvre pour préserver l’usine et toutes les mines. "La SLN est aujourd’hui l’exemple vivant d’un vivre-ensemble réussi, grâce à la solidarité, à l’unité de tous les salariés et à leur tolérance les uns vis-à-vis des autres. Nous appelons tous nos collègues et tous nos sous-traitants à maintenir cette unité, qui fait la force de la SLN, malgré les circonstances très difficiles que nous subissons."

    Le sénateur Naturel appelle à "l’apaisement des esprits"

    Georges Naturel, sénateur de Nouvelle-Calédonie, a condamné "avec la plus grande fermeté" les exactions commises ces deux derniers jours sur le Caillou. "J’appelle les calédoniens à l’apaisement des esprits, car seule la paix civile permettra un nouvel accord", poursuit l’homme politique, avant de demander aux responsables indépendantistes d’en faire autant, déplorant que ce ne soit "malheureusement pas le cas à cette heure". "Aucune violence, aucune lutte armée n’est tolérable en démocratie !"

    "Une nuit d’émeutes urbaines intolérable" pour Calédonie ensemble

    Par voie de communiqué, les élus du groupe Calédonie ensemble condamnent fermement les actes de violence perpétrés la nuit dernière et ce mardi. "Aucun des prétextes politiques invoqués pour justifier ces faits de délinquance et de vandalisme ne saurait légitimer ces agissements", indique le parti présidé par Philippe Gomès. Le groupe exprime également son soutien aux forces de l’ordre et demande aux responsables indépendantistes ainsi qu’aux autorités coutumières de ramener le calme dans le pays. Les élus espèrent par ailleurs que ces derniers saisiront la main tendue d’Emmanuel Macron, qui a proposé de réunir les deux partis à Paris pour négocier. "Renoncer au dialogue, c’est renoncer au consensus, c’est renoncer à la paix."

    Devant les députés, Metzdorf apporte son soutien aux forces de l’ordre

    En plein examen du projet de réforme constitutionnelle, Nicolas Metzdorf est monté à la tribune de l’Assemblée nationale pour soutenir un texte dont il est rapporteur. Après une nuit d’émeutes survenue à Nouméa, le député calédonien a mis de côté son discours imprimé pour s’exprimer sur les violences et apporter son soutien "aux gendarmes et aux policiers", notamment les 35 blessés.

    "Mais aussi à ceux qui résistent, qui ont passé la nuit enfermés chez eux par la peur, à qui on a demandé de ne pas réagir, a poursuivi Nicolas Metzdrof devant un hémicycle clairsemé. Je voudrais remercier les chefs d’entreprise qui ont tout perdu cette nuit et ceux qui vivent dans les quartiers défavorisés en proie à la violence. Je voudrais aussi remercier la population indépendantiste kanak qui, malgré son opposition à ce texte, n’a pas souhaité la violence. Je condamne bien évidemment ceux qui l’ont appelé de leurs vœux et devront répondre de leur appel à la violence."

    Les manifestants "ne passent pas par la démocratie", fustige Darmanin

    C’est également à la tribune de l’Assemblée nationale que le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, s’est exprimé sur la nuit qu’a connue la Nouvelle-Calédonie. "J’ai une pensée pour les policiers […] et singulièrement pour les gendarmes, dont on évacue en ce moment même les familles menacées de mort par des manifestants qui ne passent pas par la démocratie, mais par la violence, le tir à balles réelles, l’intimidation et les menaces de mort", a fustigé Gérald Darmanin devant les députés.

    "J’espère que chacun sur ces bancs condamnera (ces violences), quelles que soient ses opinions politiques, et protégera nos gendarmes et leurs familles qui servent la République", a ajouté le ministre.


    Scène de désolation et de violences à l’entrée de Nouméa au niveau du rond-point Berthelot. Les responsables politiques ont été nombreux a condamné ces actes de violence. Photo DR

    Une "violence sans limite", condamne Sonia Backès

    La présidente de la province Sud s’est exprimée tard, lundi soir, sur les réseaux sociaux, pour déplorer une "guérilla urbaine" menée par une partie des indépendantistes "en instrumentalisant des gamins qui mettent le feu au grand Nouméa". Sonia Backès en a profité pour demander aux Calédoniens de rester chez eux. "Cette nuit, le dégel du corps électoral sera examiné à l’Assemblée nationale. Et ensuite viendra le temps de la justice : les commanditaires de ces actions devront répondre de leurs actes."

    "C’est leur propre pays qu’ils cassent", regrette Virginie Rufffenach

    La cheffe du groupe Rassemblement a elle aussi choisi la voie des réseaux sociaux pour condamner les exactions commises dans la nuit. "Une violence minable qui pille, détruit, brûle une Nouvelle-Calédonie que nos anciens de toutes origines, ont construite et développée à la sueur de leur front avec patience et abnégation", a accusé Virginie Ruffenach. La responsable politique a également voulu saluer les Calédoniens "qui ont eu à subir ces exactions et j’ai de la peine pour chacun d’entre eux, surtout quand il s’agit de personnes vulnérables, personnes âgées, enfants ou encore de chefs d’entreprise et de salariés dont l’outil de travail a été saccagé."

    "Enfin, aux auteurs de tels actes je veux dire que c’est leur propre pays qu’ils cassent ! Notre pays ! C’est facile de casser ! Construire c’est autre chose ! Aujourd’hui, cette violence les dessert et dessert la Calédonie et surtout elle n’empêchera pas l’avancée de la démocratie pour notre pays."

    Des "actions terroristes" pour Philippe Blaise

    "La CCAT a déclenché ce soir une vague terroriste de destructions, incendies, pillages, caillassages dans tout le grand Nouméa, opérés principalement par des jeunes encadrés par des délinquants habituels", a accusé Philippe Blaise. Face à la saturation des services de pompiers, de police et de gendarmerie, le premier vice-président de la province Sud a convié les Calédoniens à "s’organiser de façon solidaire pour surveiller leurs rues, informer les forces de l’ordre, signaler les auteurs et se protéger contre ceux qui essaieraient de les menacer chez eux. Des comités existent déjà. Je suis à disposition de ceux qui souhaitent s’informer."

    Philippe Blaise poursuit, dans sa publication sur les réseaux sociaux, dénonçant la stratégie de la CCAT d’envoyer des adolescents délinquants en première ligne "dans l’espoir d’un drame" afin d’en faire "des martyrs". "Ces actions terroristes nous confortent dans l’idée que le combat mené par la CCAT n’est pas un combat pour la justice, la paix ou la défense du peuple, mais une lutte par tous les moyens pour asservir les Calédoniens. Ce soir ce qui s’est passé ne peut que renforcer notre détermination à nous battre pour faire triompher la démocratie et la liberté contre ses ennemis."


    Au rond-point de l’Eau-Vive, tout les objets alentour ont fini au feu, même les caddies. Photo Anthony Tejero


    Emeutes à Nouméa, ce mardi 14 mai. Photo Anthony Tejero

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