- Anne-Claire Pophillat | Crée le 23.07.2025 à 17h13 | Mis à jour le 26.07.2025 à 18h40ImprimerPhilippe Gomès et Philippe Michel, condamnés pour cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire, vont pouvoir continuer de siéger au Congrès et à la province Sud le temps que le Conseil d’État statue sur un recours au fond qu’ils ont déposé. Photo Archives LNC / Baptiste GouretPhilippe Gomès et Philippe Michel, condamnés à cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire dans l’affaire des emplois fictifs, vont pouvoir continuer de siéger au Congrès et à la province Sud le temps que le Conseil d’État juge le recours au fond qu’ils ont déposé.
Condamnés par le tribunal correctionnel à quatre et trois ans de prison ainsi qu’à cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire (c’est-à-dire son application immédiate) le 1er juillet pour leur rôle dans l’affaire des emplois fictifs créés par le parti entre 2014 et 2018 à la province Sud et au Congrès, Philippe Gomès et Philippe Michel devaient laisser leur fauteuil d’élu au sein de ces deux institutions.
À LIRE ÉGALEMENT :
Cela a été acté par un arrêté du haut-commissaire pris le 7 juillet, déclarant les deux cadres de Calédonie ensemble démissionnaires d’office de leurs mandats. Or, et ils l’avaient annoncé le jour de rendu de leur jugement, les deux hommes politiques ont déposé un référé suspension et un recours au fond devant le Conseil d’État en ce qui concerne les peines d’inéligibilité avec exécution provisoire. Dans son ordonnance rendue mardi 22 juillet sur le référé, le Conseil d’État indique qu’il n’a pas lieu d’être, puisque le recours "a eu pour effet de suspendre le caractère exécutoire" de l’arrêté du haut-commissaire.
Un répit
De fait, les deux élus vont pouvoir continuer à siéger dans les deux hémicycles le temps que la haute juridiction statue sur le sujet. Ce qui pourrait prendre plusieurs mois. En conséquence de quoi, le paysage politique ne va pas changer tout de suite au Congrès. Calédonie ensemble, qui allait perdre un de ses six représentants (la suivante de liste Nina Julié, de Générations NC, aurait siégé avec l’Intergroupe Loyalistes) et ainsi ne plus pouvoir constituer de groupe, est finalement préservé pendant quelque temps encore.
Dans un communiqué en date de ce mercredi 23 juillet, les intéressés se félicitent de cette annonce et indiquent également avoir fait appel de la décision du tribunal de première instance, "appel qui est suspensif". Conséquence, "le jugement ne s’applique dans aucune autre de ses dispositions". Et de conclure ne pas douter "qu’à un moment de la procédure, justice nous sera rendue sur ce dossier (en appel ou en cassation)".
Une double rupture d’inégalité, selon Calédonie ensemble
Philippe Gomès et Philippe Michel estiment que le caractère d’exécution provisoire de la peine d’inéligibilité est une double rupture d’inégalité. D’abord parce que les élus de la Nation, députés et sénateurs, "ne peuvent être déclarés inéligibles qu’après avoir épuisé tous les recours", explique Philippe Michel, c’est-à-dire l’appel et le pourvoi en cassation. Or, ajoute le cadre de Calédonie ensemble, les élus du Congrès sont dans "une situation similaire, puisqu’ils votent des lois", donc "pourquoi cela s’applique aux parlementaires nationaux et pas ici ?". L’autre rupture d’inégalité est avec les autres collectivités ultramarines, dont la Polynésie française, poursuit-il, où "les représentants disposent des mêmes prérogatives. Pourquoi la Nouvelle-Calédonie échapperait à cette règle ?".
Ce sujet, Jacques Lalié l’a déjà porté, après avoir été condamné par la cour d’appel, fin 2024, à deux ans d’inéligibilité avec exécution provisoire pour favoritisme, devant le Conseil d’État, que l’ancien président de la province des Îles Loyauté a saisi d’une question prioritaire de constitutionnalité. Le 26 juin, l’institution a transmis le dossier au Conseil constitutionnel, qui a jusqu’à la fin du mois de septembre pour trancher sur le statut des élus du Congrès et dire s’ils peuvent bénéficier des mêmes prérogatives que les représentants nationaux. Ensuite, l’affaire devrait revenir devant le Conseil d’État, qui pourrait se prononcer d’ici la fin de l’année.
MERCI DE VOUS IDENTIFIER
Vous devez avoir un compte en ligne sur le site des Nouvelles Calédoniennes pour pouvoir acheter du contenu. Veuillez vous connecter.X
J'AI DÉJA UN COMPTEJE N'AI PAS DE COMPTE- Vous n'avez pas encore de compte ?
- Créer un nouveau compte
Vous avez besoin d'aide ? Vous souhaitez vous abonner, mais vous n'avez pas de carte bancaire ?
Prenez contact directement avec le service abonnement au (+687) 27 09 65 ou en envoyant un e-mail au service abonnement. -
-
DANS LA MÊME RUBRIQUE
-
VOS RÉACTIONS




Les transports aériensà consulter ici











