- A.F.P. | Crée le 19.06.2025 à 07h10 | Mis à jour le 19.06.2025 à 07h20ImprimerChristian Tein a tenu une conférence de presse avec ses avocats, ce mercredi 18 juin. Photo : AFP / Gabriel BouysLe leader indépendantiste et président du FLNKS Christian Tein, tout juste libéré après un an de détention provisoire, a espéré mercredi 18 juin, lors d’une conférence de presse, une sortie "par le haut" de la crise, estimant avoir toujours eu une "démarche pacifique" et appelant la France à ne pas "galvauder sa parole".
"J’ai toujours contesté l’ensemble des charges qui me sont reprochées", lance d’emblée le président du FLNKS, Christian Tein, lors d’une conférence de presse organisée à Montpellier, en présence de ses avocats. Il s’agit de sa première prise de parole depuis sa sortie, le 12 juin, de la prison de Mulhouse-Lutterbach (Haut-Rhin),
Poursuivi dans le cadre de l’enquête sur les émeutes qui ont éclaté en 2024, le leader indépendantiste, à l’époque chef de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), reste mis en examen pour vol en bande organisée et association de malfaiteurs, a précisé Me Florian Medico.
Il est également placé sous statut de témoin assisté pour complicité de tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique et provocation directe au groupement armé suivi d’effets.
"Un an à l’isolement"
Revenant sur son arrestation et son transfert dans l’Hexagone, où il a passé "près d’un an à l’isolement", Christian Tein a pudiquement évoqué "un moment difficile à passer", rappelant avoir été gardé à vue puis transféré "menotté": "Ce n’était pas possible, au XXIe siècle, pour un grand pays de lumières tel que la France", a-t-il observé, au sujet de son "premier voyage en Métropole".
Revenant sur son combat politique, le leader de 57 ans a expliqué avoir toujours agi dans "le cadre fixé par l’accord de Nouméa" de 1998, qui a transféré progressivement des compétences à la collectivité et permis l’organisation de trois référendums d’autodétermination entre 2018 et 2021.
Mais si ces trois scrutins ont vu la victoire du non à l’indépendance, le dernier, boycotté par les indépendantistes, est resté contesté, aboutissant, avec la cristallisation des divisions entre loyalistes et indépendantistes autour d’un projet de réforme du corps électoral calédonien, à ces émeutes de mai 2024, qui ont fait 14 morts et près de 240 milliards de francs de dégâts.
"Un beau gâchis"
"C’est un beau gâchis", "je suis terriblement triste pour mon pays", a insisté le dirigeant, élu à la tête du FLNKS durant sa détention : "J’étais, comme tout le monde, déconcerté", a-t-il raconté, évoquant ce matin où il s’est réveillé "avec l’insurrection dans les quartiers de Nouméa".
Mais "il n’a jamais été question de sacrifier des vies", a-t-il assuré, mettant en cause les "charges" des forces de l’ordre "contre les jeunes": "Et puis malheureusement après ça, c’est un peu comme ce qui s’est passé dans vos quartiers, ça s’est enchaîné".
Interrogé sur son éventuelle participation aux discussions qu’Emmanuel Macron souhaite organiser début juillet à l’Élysée avec les responsables calédoniens, Christian Tein a rappelé qu'"une convention du FLNKS est prévue le 28 juin, pour décider dans quel cadre les discussions doivent se poursuivre".
"On ne peut pas répéter tous les 30 ans la même chose"
"Si je suis là tant mieux", a-t-il reconnu, répétant que "jamais il ne s’est considéré être irremplaçable". Mais "il faudra qu’on trouve les voies pour sortir par le haut. On ne peut pas répéter tous les 30 ans la même chose", a-t-il poursuivi, désireux, "avec le gouvernement français, de se projeter et de […] fixer une voie vers la pleine souveraineté" du Caillou.
Appelant à la "désescalade" et à "ramener de la sérénité", le leader indépendantiste a regretté, durant cette crise, "l’entêtement de certains membres du gouvernement à amener ce dossier dans le mur", sans donner de noms : "La parole que la France elle donne, elle a de la valeur, mais j’ai l’impression que ces derniers temps on a galvaudé la parole de la France", a-t-il accusé.
"Ils sont innocents"
Plus direct, Me Roux a rappelé, lui, les propos du ministre de l’Intérieur de l’époque, Gérald Darmanin, aujourd’hui ministre de la Justice, qui avait traité Christian Tein et ses camarades "de mafieux et de voyous": "de telles injures étaient totalement inappropriées".
Une certitude en tout cas pour les avocats du militant kanak : le dossier judiciaire de leur client est "vide" et son innocence devra être "intégralement reconnue". "Il n’y a pas besoin d’amnistie. Ils sont innocents", a martelé Me Roux.
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