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    Nouvelle Calédonie
  • M.D. | Crée le 24.10.2025 à 11h48 | Mis à jour le 31.10.2025 à 17h14
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    Auditionné par la délégation aux outre-mer, l’ancien ministre Manuel Valls a livré sa version au sujet de l’accord de Bougival, signé le 12 juillet 2025 mais rapidement remis en question par le FLNKS. Photo DR
    Auditionné le mardi 21 octobre 2025 par la délégation aux outre-mer de l’Assemblée nationale, l’ancien ministre d’État Manuel Valls a livré son témoignage sur la genèse du projet d’accord de Bougival, signé en juillet entre l’État, les non-indépendantistes et une partie des indépendantistes. Son intervention confirme un point souvent contesté : le texte était bien un "projet" devant être soumis à la validation des organisations du FLNKS.

    "Il y a eu un accord. Et celui qui a signé pour l’État, c’est moi", a déclaré Manuel Valls, mardi 21 octobre, devant les députés. L’ancien ministre des Outre-mer a néanmoins expliqué que la qualification de projet d’accord visait à "laisser aux délégations le temps de consulter leurs bases". Une précision qui conforte la version défendue par les dirigeants indépendantistes. Le document signé à Bougival n’était pas un simple brouillon, mais un accord conditionnel, dont l’entrée en vigueur dépendait de la validation des congrès des différentes composantes du FLNKS.

    Manuel Valls a replacé cet accord dans la continuité de la rencontre de Déva, en mars 2025. " À Déva, c’était l’État associé tout de suite, à Bougival, c’est un processus ", a-t-il expliqué. Processus qui repose sur le transfert progressif des quatre compétences régaliennes – défense, justice, sécurité publique et monnaie – censé offrir une trajectoire graduelle vers une souveraineté partagée.

    Peur persistante au sein de la population

    Il a précisé que c’est l’État qui a proposé ce mécanisme, afin de maintenir une forme d’exercice du droit à l’autodétermination, en l’inscrivant dans le temps plutôt qu’en le réduisant à un scrutin unique. L’ancien ministre a également rappelé, au contraire, que certaines idées souvent attribuées à l’État provenaient en réalité du camp loyaliste. L’idée d’un “État de la Nouvelle-Calédonie” doté d’une double nationalité et d’une reconnaissance internationale possible venait, selon lui, du Rassemblement et des partis loyalistes, et non du gouvernement français.

    Manuel Valls a également insisté sur les chantiers à venir : nom du pays, drapeau, reconnaissance du peuple kanak, composition du futur Congrès. Autant de sujets symboliques qu’il juge essentiels pour "retrouver un récit commun". Constatant une "peur" persistante au sein de la population et le départ d’environ 18 000 habitants depuis le dernier recensement, il a appelé à poursuivre le dialogue "au-delà du juridique", sur le terrain de la mémoire et du politique.

    Des élections qui figeraient le rapport de force

    Sur la question du report des élections provinciales, Manuel Valls estime qu’elle relève avant tout d’une nécessité politique. "Tenir aujourd’hui des élections dans ces conditions, ce n’est pas la question du dégel du corps électoral. Honnêtement, ça ne change rien d’un point de vue électoral. Ça ne change pas les rapports de force", a-t-il déclaré devant la délégation aux outre-mer. L’ancien Premier ministre estime que l’urgence n’est pas de voter, mais de "retrouver les bases d’un accord" avant toute consultation. Dans un climat marqué par les divisions autour de Bougival, il juge qu’un scrutin immédiat ne ferait que figer les fractures existantes.

    Le temps gagné doit, selon lui, permettre aux acteurs politiques de "laisser respirer la discussion" et de reconstruire un consensus avant de repartir aux urnes. Le report, explique-t-il, n’est donc pas un recul démocratique, mais une étape nécessaire pour redonner sens au processus institutionnel et stabiliser la vie politique du territoire.

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