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    Nouvelle Calédonie
  • AFP | Crée le 23.05.2024 à 11h36 | Mis à jour le 23.05.2024 à 11h36
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    En janvier 1985, François Mitterrand avait également effectué une visite surprise sur le Caillou. Photo Archives AFP
    Alors qu’Emmanuel Macron effectue ce jeudi une visite éclair et surprise en Nouvelle-Calédonie, l’ancien président de la République François Mitterrand en avait fait de même en janvier 1985.

    "Vous partez demain ?", demande le journaliste. "Demain", répète le 16 janvier 1985 François Mitterrand qui vient d’annoncer une visite surprise en Nouvelle-Calédonie, secouée déjà par des émeutes, où il restera douze heures comme prévoit de le faire le président Emmanuel Macron, même si ce dernier a déclaré ce jeudi matin à son arrivée qu’il ne se fixait "aucune limite".

    L’archipel est alors sous état d’urgence depuis une semaine, confronté à une flambée de violences qui s’était intensifiée après la mort d’un jeune Caldoche et du leader du FLNKS (Front de libération nationale kanak et socialiste).

    Dans ce contexte, la ville de Nouméa est "en état de siège", se souvient Alain Christnacht qui était déjà sur place pour épauler le haut-commissaire délégué du gouvernement Edgard Pisani venu avec un plan "d’indépendance-association" pour l’île, très critiqué par les loyalistes.

    Quand il arrive, le président socialiste doit survoler la ville en hélicoptère et reste enfermé dans le haut-commissariat pendant que 30 000 manifestants agitant des drapeaux tricolores sont tenus à distance. Il est accompagné par le ministre de l’Intérieur et de la décentralisation Pierre Joxe.

    Dans un contexte similaire, l’état d’urgence en vigueur depuis une semaine et des violences qui ont fait six morts dont deux gendarmes, Emmanuel Macron a fait savoir mardi midi qu’il s’envolait le soir même avec trois ministres Gérald Darmanin (Intérieur), Sébastien Lecornu (Armées) et Marie Guévenoux (Outre-mer).

    Mais à la différence de François Mitterrand, il emmène trois hauts fonctionnaires familiers du dossier pour "installer une mission" de dialogue.

    Renouer "le fil"

    Il s’agit de "renouer le fil du dialogue" et "mettre autour de la table l’ensemble des acteurs locaux pour avancer vers cet accord politique global", a expliqué le Premier ministre Gabriel Attal en reprenant les mêmes termes que François Mitterrand en 1985.

    "Là où on pouvait craindre que le fil ne fut rompu, celui du dialogue, cela me paraît renoué", avait salué le président socialiste après une visite dans un village kanak et des rencontres à Nouméa avec les forces politiques, économiques et religieuses de l’île.

    Mais quand il quitte l’archipel, François Mitterrand prévient qu’il va tirer "des conclusions très élaborées" de sa visite car "aucune improvisation n’est permise".

    "Tout le monde comprend alors que le projet Pisani est mort", se souvient M. Christnacht qui déplore ensuite une "radicalisation" des idées et de la situation sur le terrain.

    Mardi un conseiller de l’exécutif a évoqué au sujet du déplacement d’Emmanuel Macron une "chorégraphie à la Mitterrand-Rocard".

    D’ailleurs selon Matignon, "le président se rend en Nouvelle-Calédonie pour fixer le cadre et ensuite le Premier ministre pilotera les travaux", alors que plusieurs de ses prédécesseurs pressent l’actuel chef du gouvernement de reprendre directement le dossier, géré depuis 2020 au ministère de l’Intérieur.

    François Mitterrand avait pour sa part souligné en 1985 avoir "pris ce projet en main depuis le premier jour" et partagé avec son Premier ministre Laurent Fabius "ce souci quotidien".

    Michel Rocard n’arrive lui que trois ans plus tard à Matignon, où il forgera les accords du même nom, avant ceux de Nouméa en 1998 sous la houlette de Lionel Jospin.

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