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    Nouvelle Calédonie
  • Anthony Tejero | Crée le 23.05.2024 à 10h16 | Mis à jour le 24.05.2024 à 19h37
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    Depuis onze jours, de nombreux habitants de l’agglomération vivent dans des quartiers dévastés. Photo Anthony Tejero
    Les Nouméens rencontrés ce jeudi matin, quelques minutes avant l’arrivée du président de la République, ont bien du mal à comprendre cette visite, qu’ils estiment trop prématurée au vu des tensions encore vives dans le pays. De tous bords politiques, ils sont nombreux à craindre un nouvel embrasement à la suite de ce déplacement. Certains espèrent tout de même que ce déplacement permettra de renouer le dialogue entre les politiques locaux.

    Si les avis divergent sur la pertinence de la venue d’Emmanuel Macron en ce onzième jour d’émeutes sur le Caillou en vue de "renouer le dialogue", une chose est sûre, ce matin dans les rues de Nouméa, la visite présidentielle ne suscite guère d’enthousiasme. À l’image d’Irène 64 ans, de nombreux Calédoniens craignent que ce déplacement ne ravive encore plus les tensions dans le pays. "Je ne suis pas d’accord. Il faut laisser encore du temps pour que les choses se calment et s’apaisent, confie cette loyaliste originaire de Lifou. Je serais contente d’accueillir le président de la République, mais pas dans ces conditions. Venir aujourd’hui, c’est très inquiétant. Ça me fait peur et la situation est déjà suffisamment angoissante comme ça."

    "Ça ne peut pas être un mal"

    Certains voient tout de même d’un bon oeil cette visite : "Ça ne peut pas être un mal. Espérons qu’il puisse renouer le dialogue avec nos politiques, glisse Roland, 60 ans, des Portes-de-Fer. C’est un déplacement légitime, ne serait-ce que pour se rendre compte de la situation car il va en falloir des milliards pour tout reconstruire et nous aurons besoin de la France."

    Un avis loin de faire l’unanimité auprès de certains Nouméens, qui estiment qu’Emmanuel Macron "n’est pas le bienvenu" sur le Caillou. "Il n’a pas sa place ici. Il vient, il parle, il repart. Il ne fait que ça parler, lâchent Mireille, 35 ans et Rose, 45 ans, des tours de Magenta, qui ne se revendiquent "ni pour, ni contre" l’indépendance du pays. Ces violences que l’on subit, c’est aussi la responsabilité de son gouvernement qui n’a pas assez écouté les revendications du peuple. C’est chaud et ça pète vite où l’on vit. On craint que sa venue aggrave notre situation. C’est trop tôt."

    "C’est trop tôt… ou trop tard"

    Même son de cloche chez ces militants "pour Kanaky". "Déjà qu’il est mal vu, je crois que ça va réénerver tout le monde. Quand on voit la détermination des jeunes sur le terrain pour l’indépendance, ce n’est pas le bon moment. C’est trop tôt… ou trop tard, estiment Alebate, 25 ans, et Nicolas, 31 ans, de Bélep, qui ne croient plus aux responsables locaux. Nos politiques, dans les deux camps, ne sont bons qu’à parler derrière des micros et des caméras, alors qu’ils devraient aller sur le terrain pour appeler à l’apaisement. Ils défendent leurs intérêts, donc ce n’est pas Macron qui changera quoi que ce soit, sauf s’il lâche ce projet de dégel du corps électoral. Mais on va quand même le laisser parler, écouter ce qu’il a à nous dire."

    Ce ne sera pas le cas de Pauline, 24 ans, originaire de Houaïlou, qui "se fiche de la politique". "J’ai soutenu le mouvement contre le dégel électoral uniquement pour garder cette reconnaissance du peuple kanak, qui a été rendu minoritaire. Donc selon moi, c’est normal, qu’il garde un peu plus de poids dans les urnes. Après, je ne suis ni pour l’indépendance, ni pour le maintien de la France. Je me fiche de la politique et je ne crois pas qu’Emmanuel Macron puisse faire évoluer ces clivages entre les élus."

    Toujours est-il, certains Calédoniens, notamment les représentants du monde économique, attendent de pied ferme le président de la République qu’ils rencontreront lors de cette visite express d’une journée.

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