Une litanie de chiffres qui confirment une tendance observée de longue date : les jeunes Calédoniens affichent une consommation particulièrement importante de substances psychoactives (tabac, alcool, cannabis). C’est ce que révèle l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), dans une enquête rendue publique mercredi 30 juillet et réalisée en 2023 auprès de 2 869 jeunes de 17 ans en Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion, Nouvelle-Calédonie et Polynésie française.

Si, dans leur ensemble, ces territoires ultramarins affichent des niveaux d’usage sensiblement inférieurs à ceux de l’Hexagone, la Nouvelle-Calédonie fait systématiquement exception. Ainsi, les jeunes Calédoniens présentent "un niveau de tabagisme quotidien à 17 ans de 24,6 %", indique l’OFDT, contre 5 % en Guadeloupe et 15,6 % en Métropole.

Une tendance marquée chez les filles

D’autre part, l’usage régulier d’alcool y est supérieur à la France hexagonale (11,2 % contre 7,2 %) et en hausse constante depuis 2017. Les alcoolisations ponctuelles importantes répétées (supérieures ou égales à trois épisodes dans le mois d’une consommation d’au moins 5 verres d’alcool en une occasion) y sont également très fréquentes : 30,2 %, contre 13,6 % en France hexagonale. Enfin, plus de neuf jeunes Calédoniens sur dix ont consommé de l’alcool au cours de leur vie (92,3 % contre 80,6 % en France hexagonale). Les Calédoniens sont, en outre, les seuls à voir leurs niveaux d’usage d’alcool s’accroître au cours du temps.

Concernant le cannabis, plus de la moitié des jeunes de 17 ans du Caillou l’ont expérimenté (51,2 % contre 29,9 % en France hexagonale). L’usage dans le mois concerne 29,2 % des Néo-Calédoniens (contre 13,9 % en France hexagonale), et la consommation régulière 7,4 % d’entre eux (contre 3,8 % en France hexagonale). "Les Néo-Calédoniens de 17 ans se caractérisent par des usages d’alcool, de tabac et de cannabis significativement plus élevés qu’en France hexagonale", résume l’OFDT.

Avec la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie est par ailleurs le seul territoire a présenté "des usages durablement élevés, voire en progression sur certains indicateurs", alerte l’Observatoire. Une tendance "particulièrement marquée chez les filles", et qui appelle à "une vigilance renforcée en matière de prévention, d’accompagnement et de réduction des risques".