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    Nouvelle Calédonie
  • Cécile Rubichon | Crée le 14.03.2023 à 14h40 | Mis à jour le 15.03.2023 à 08h35
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    Avec Thomas Lahaut, éducateur en activité physique adaptée, les participants apprennent à se remuscler et à se dépenser sans risquer de se blesser. Photo C.R.
    Depuis décembre, elles participent au Programme obésité de proximité (POP), lancé par la province Sud à titre expérimental à Païta. Elles ont accepté de raconter leurs avancées et leurs difficultés. Rencontre lors d’une séance d’activité physique adaptée, à l’Arène du Sud.

    La séance d’activité physique adaptée n’a pas encore commencé mais Malia et Nathalie sont déjà en train de s’échauffer. Avec le sourire. En décembre, avec Lonisa et Fatima, elles ont accepté de se confier sur le parcours de six mois qu’elles et une douzaine d’autres habitants de Païta ont décidé d’intégrer pour "reprendre le contrôle". Elles veulent inciter ceux qui en ont besoin à leur emboîter le pas, mais refusaient d’être prises en photo, par peur de se voir. En janvier, elles ont bien voulu. Maintenant, elles ont la tête haute. Et affirment se sentir en forme.

    Des steps en cuisinant

    "Au départ, j’en ai bavé", raconte Nathalie, 44 ans. Après chaque séance d’activité physique, elle avait des courbatures, parfois des maux de tête. "Maintenant, j’ai même du mal à rester sans rien faire", rit-elle. Les jours de pluie, en cuisinant, elle fait des steps. Elle a perdu près de 10 kg. "Ça fait du bien ! Je ne veux pas retomber là-dedans. À la base je suis quelqu’un de joyeux, de dynamique." "Je me suis laissée aller, les évènements de la vie, le décès du mari." Dépression. Surpoids. Obésité. Le cercle vicieux.

    En trois mois d’accompagnement individuel et collectif par un éducateur en activité physique adaptée, une diététicienne, une psychologue, une infirmière et des médecins, elle commence à retrouver le moral, à s’imposer. "Il ne manque plus que le boulot." Certains participants en ont retrouvé un. Signe de réussite du programme. Il y en a plein d’autres. Pouvoir à nouveau faire ses lacets sans galérer, se baisser, se gratter le dos, cite Thomas Lahaut, l’éducateur.

    Avec sa balance impédancemètre, qui évalue le taux de masse graisseuse et de masse musculaire, Valérie Annel, coordinatrice du programme, a d’autres bonnes nouvelles : graisse, tour de taille et sucre dans le sang ont diminué chez tous les patients suivis. Le plus important pour leur santé. "Regarde mon ventre !", se réjouit Lonisa, 55 ans, qui ne se préoccupe pas trop de la balance. "C’est pas l’essentiel", a-t-elle retenu.

    Changer ses habitudes sans souffrir

    "J’arrive mieux à respirer, je sens que mon corps est plus léger" et niveau moral, "je me sens plus calme. Peut-être le sport, l’effet du groupe" et des fous rires. Elle fait partie de ceux qui se retrouvent en dehors des ateliers pour marcher et papoter. Le plus dur pour elle reste de "résister à la tentation", de se resservir notamment. Surtout en famille. Mais tous les jours, elle fait de l’exercice. Malia aussi. Avec enfants et mari. Ce dernier "a perdu 6 kg !" se réjouit-elle. Et grâce aux économies réalisées en cuisinant plutôt qu’en achetant des plats à emporter, ils entrevoient un voyage à Tahiti. De quoi motiver cette championne du défi podomètre lancé pour "montrer qu’on peut faire beaucoup de choses à pied". Et, c’est l’objectif, changer ses habitudes sans souffrir.

    Repères

    Le programme arrive à Thio et Nouméa

    La première session du programme obésité de proximité, expérimenté par la province Sud à Païta, se termine en juin. Une deuxième, de six mois toujours, débutera en août dans la commune. Deux autres commenceront en juillet, à Thio et à Kaméré. 

    Au centre d'éducation de l'ASS

    L'Agence sanitaire et sociale de Nouvelle-Calédonie (ASS) vient d'ouvrir son centre d'éducation thérapeutique, basé à Nouméa, aux personnes obèses. L'accompagnement dure neuf mois et comprend, comme pour POP, des rendez-vous individuels et collectifs avec un médecin, un infirmier, une diététicienne, une psychologue et un professeur d'éducation physique adaptée. Pour s'inscrire ou plus d'informations : www.santepourtous.nc ; tél. : 26 90 61 ou la page Facebook Santé pour tous.

    L'obésité en bref

    En Calédonie, le surpoids et l'obésité touchent deux adultes sur trois et un enfant sur cinq. L'obésité, qui se caractérise par un surpoids de 30kg, est cause d'hypertension, de diabète, d'arthrose et de nombreuses autres pathologies handicapantes. 

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