Si la problématique de sous-effectif des personnels paramédicaux et des cadres de la santé existait avant la crise de mai 2024, cette dernière l’a aggravée. Afin de contrebalancer cette pénurie, "les employeurs publics et les organisations syndicales ont émis un accord unanime" pour instaurer une bonification d’ancienneté et une prime de stabilité. Ces mesures cherchent à "fidéliser le personnel, encourager les retours sur le territoire, stabiliser les effectifs et renforcer l’attractivité de la profession", met en avant le gouvernement, qui les adoptées lors de sa séance hebdomadaire, mercredi 30 juillet.

Valoriser l’expérience professionnelle

La bonification d’ancienneté vise notamment à valoriser l’expérience professionnelle des agents recrutés avant 2017, un dispositif qui n’existait à l’époque de leur recrutement et dont ils n’ont donc pas pu bénéficier. Concrètement, les fonctionnaires pourront prétendre à un avancement d’échelon. Pour cela, ils devront en faire la demande dans un délai de 6 mois à compter de l’entrée en vigueur de la délibération, relever d’un des corps identifiés comme pénuriques, et exercer effectivement leur métier. La bonification sera octroyée aux agents recrutés avant le 31 octobre 2024 et qui justifient d’au moins deux années d’activité professionnelle avant le recrutement dans le corps actuel.

Les infirmiers spécialisés (Iade et Ibode) qui sont devenus cadres de santé via la promotion interne devront également justifier d’une expérience professionnelle de deux ans.

Majoration indiciaire

Les fonctionnaires qui en font la demande peuvent se voir attribuer 50 points d’indice nouveau majoré (INM) pour les catégories A et 25 pour les catégories B. Cette prime de stabilité est instaurée dans l’attente d’une refonte intégrale des grilles indiciaires. Les agents la conserveront lors de leur reclassement dans les nouvelles grilles.

Les métiers concernés

Plusieurs corps pénuriques sont concernés par ces mesures : les médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes du cadre de la santé ; cadres de la santé ; infirmiers anesthésistes, de bloc opératoire, puéricultrices et en soins généraux ; manipulateurs radio ; masseurs kinésithérapeutes ; orthophonistes ; psychomotriciens ; techniciens de laboratoire et sages-femmes (uniquement pour la prime de stabilité).