fbpx
    Nouvelle Calédonie
  • Anthony Tejero | Crée le 06.10.2023 à 09h42 | Mis à jour le 06.10.2023 à 18h53
    Imprimer
    Selon la présidente de la province Sud, après avoir "complexifié" les modalités d’achat de l’alcool, c’est désormais "la volonté d’achat" qu’il faut réussir à limiter. Photo Archives LNC / Thierry Perron
    La présidente de la Maison Bleue, Sonia Backès, a annoncé, ce vendredi, la création d’une convention citoyenne pour tenter d’enrayer le phénomène d’alcoolisation massive qui "fait des ravages" dans le pays. Objectif : donner la parole aux citoyens et prendre en compte leurs idées pour "régler sur le fond" ce problème.

    L’initiative part d’un constat édifiant. Accidents de la route, violences intrafamiliales, vols et cambriolages… En Nouvelle-Calédonie, l’alcool est présent dans près de 80 % des infractions commises. Un "fléau" de l’aveu-même des pouvoirs publics qui ne cachent pas leur impuissance pour enrayer cette tendance.

    C’est pourquoi la province Sud souhaite s’emparer du sujet d’une nouvelle manière, en lançant une convention citoyenne sur la place de l’alcool dans le pays.

    En clair, ce dispositif permettra de réunir dix citoyens volontaires issus de la société civile, qui pourront rencontrer des experts, des acteurs de la santé publique et des débits de boissons afin de se pencher sur ces consommations massives et, ensuite, émettre des recommandations. Le but : favoriser les échanges et les confrontations d’opinions, en vue d’enrichir le débat et d’adapter les prises de décisions et les actions des collectivités.

    "Un problème sociétal"

    " En Nouvelle-Calédonie, ça fait bien de boire et même de faire boire son enfant. On a un vrai problème de relation à l’alcool. L’État répond par la répression, nous, on a répondu avec la création des bottle-shop et de la présentation de la pièce d’identité en essayant de complexifier l’acte d’achat, mais ça n’a pas réglé le problème de fond", estime Sonia Backès, la présidente de la Maison bleue, qui compte ainsi faire de la province un "territoire d’expérimentation d’actions". "Il s’agit de faire participer les citoyens car c’est un problème sociétal. Je me dis que, peut-être, les citoyens auront des idées que les collectivités n’ont pas eues et que l’on pourra ensuite les mettre en œuvre."


    Sonia Backès et Louis Le Franc ont présenté, vendredi matin, à la presse, les contours de la future convention citoyenne sur l’alcool. Photo A.T.

    Les citoyens intéressés peuvent candidater sur le site internet de la province Sud, jusqu’au 27 octobre, à 16 heures. Un tirage au sort sera ensuite organisé pour assurer "une plus grande représentativité" de la société. Les dix personnes retenues intégreront le comité de gouvernance (également composé de représentants du haussariat, de la Maison bleue, de l’Association française des maires, du Sénat coutumier, des autorités religieuses, etc.)

    En parallèle, une consultation publique sera ouverte en ligne afin que l’ensemble de la population puisse faire part de ses remarques et ses propositions. La restitution et les conclusions de ces travaux devraient quant à elles être présentées d’ici avril 2024.

    "Inverser cette courbe mortifère"

    Une initiative à laquelle s’associe l’État qui déplore des chiffres "en hausse très importante", cette année, sur les violences et les délits commis sur fond d’alcool.

    "En zone gendarmerie, sur 31 000 contrôles déjà opérés en 2023, on note une augmentation de 25 % de personnes en imprégnation alcoolique, déplore le haussaire, Louis Le Franc, qui rappelle l’hécatombe que l’alcool a en partie causée sur les routes l’an passé. Nous avons un nombre de morts excessivement important. 70 personnes ont perdu la vie rien qu’en 2022, avec une moyenne d’âge des victimes de 31 ans. Il s’agissait surtout des jeunes de la côte Est et du nord de la province Sud."

    Une alcoolisation massive qui entraîne bien des conséquences et "coûte cher" aux collectivités. "C’est le dénominateur commun à toutes les violences. C’est une chaîne, jusque dans les hôpitaux, avec de nombreux blessés, parfois graves, et cela participe à la saturation des urgences, poursuit Louis Le Franc. Ce sujet doit concerner tout le monde, dont les autorités coutumières et religieuses. On compte sur leur implication pour relayer ces messages et changer l’allure de cette courbe mortifère. Elle doit s’infléchir."


    L'alcool a fait partie des principales causes d'accidents mortels en 2022. Infographie Patricia Crezen

    MERCI DE VOUS IDENTIFIER
    X

    Vous devez avoir un compte en ligne sur le site des Nouvelles Calédoniennes pour pouvoir acheter du contenu. Veuillez vous connecter.

    J'AI DÉJA UN COMPTE
    Saisissez votre nom d'utilisateur pour LNC.nc | Les Nouvelles Calédoniennes
    Saisissez le mot de passe correspondant à votre nom d'utilisateur.
    JE N'AI PAS DE COMPTE

    Vous avez besoin d'aide ? Vous souhaitez vous abonner, mais vous n'avez pas de carte bancaire ?
    Prenez contact directement avec le service abonnement au (+687) 27 09 65 ou en envoyant un e-mail au service abonnement.
  • DANS LA MÊME RUBRIQUE
  • VOS RÉACTIONS