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    Nouvelle Calédonie
  • Par Charlie Réné, Julia Trinson, Esther Cunéo | Crée le 19.09.2018 à 06h44 | Mis à jour le 19.09.2018 à 14h08
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    Dernière ligne droite pour la taxe générale à la consommation, qui entrera pleinement en vigueur le 1er octobre. Les taux définitifs sont fixés : tour d’horizon des prix qui vont grimper ou baisser.

    L’électronique un peu plus chère

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    « 6 % en moyenne » : ce serait d’après les professionnels du secteur, l’augmentation mécanique moyenne du prix des produits électroniques et d’électroménager. Ils seront soumis, à partir du 1er octobre, au taux supérieur de TGC de 22 %. Certes, les taxes actuellement payées à l’import s’élevaient dans la plupart des cas à 27 %, mais elles étaient payées sur le prix CAF (prix à la sortie du bateau) et pas sur la valeur finale. Plusieurs exceptions existent : les hottes et autres gazinières seront par exemple taxées à 11 % et devraient voir leur prix baisser. Les professionnels, pour certains inquiets du mécanisme de remboursement des taxes sur les stocks, assurent qu’ils « respecteront leurs engagements » et répercuteront toutes les baisses de coût aux consommateurs.

    Alimentation, hygiène : baisse générale et exceptions

    C’est un secteur qui pèse dans le pouvoir d’achat autant que dans le ressenti des consommateurs. Chance : l’alimentation, et les produits d’hygiène sont les principaux gagnants de la réforme. « 80 % des familles de produits de grande consommation devraient voir leur prix mécaniquement baisser avec la TGC » ont répété les organisations patronales puis les autorités ces derniers mois. L’estimation - issue d’une étude réalisée par le syndicat des importateurs voilà plus de deux ans - date un peu, mais reste « globalement d’actualité ». D’autant que, début septembre, la plupart des produits alimentaires ont été soumis au taux réduit de 3 % ou exonérés de TGC (beurre, huiles, tomates, oignons, choux verts, salades, carottes, farine, sucre pâtes, riz, lait, eau…). La réglementation des marges, qui ne concerne pas la production locale, promet plus de 10 % de baisse, en moyenne, sur ces produits (et même jusqu’à -20 % sur les produits d’hygiène). Le tout pendant 12 mois. Reste à savoir si ce niveau de prix lui survivra. À noter que d’autres produits alimentaires, taxés à 22 % devraient voir leur prix grimper. C’est le cas des confiseries, produits chocolatés ou biscuits importés… Et surtout les boissons sucrées, en hausse d’une vingtaine de pourcents.

    + 20% sur le tabac, l’alcool en légère hausse

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    L’information tourne en boucle sur les réseaux sociaux : oui, le prix du tabac va de nouveau augmenter au 1er octobre. « La marge des commerçants ne bouge pas, le prix des grossistes non plus, mais la TGC s’ajoute au prix final » note-t-on chez Aldi, grossiste dans ce secteur dont les prix sont fixés par le gouvernement. Les taxes spécifiques au tabac n’étant pour la plupart pas désarmées par la réforme, le taux supérieur de TGC, à 22 % est presque entièrement répercuté sur les prix au détail. « L’augmentation est en fait de 20 à 21 % » précise la régie des tabacs. Les choses sont plus complexes en ce qui concerne l’alcool, qui lui aussi voit ses taxes spécifiques survivre à la mise en place de la TGC. D’après les professionnels, l’alcool importé (alcools forts, vins) devrait augmenter de 5 à 8 % suivant les estimations. Une hausse qui s’ajoute à celles votées en début d’année. L’alcool fabriqué localement, principalement de la bière, a, lui, été retiré de ce taux supérieur pour bénéficier d’un taux réduit (3 %). D’après les producteurs, l’effet « mécanique » de la TGC devrait tout de même engendrer une « légère inflation », certains évoquant une fourchette de 2 à 3 % d’augmentation sur le prix du carton de bière. 

     

    La restauration maintient ses prix et « attend de voir»

    Difficile de se projeter pour l’hôtellerie et la restauration. Diversité des produits, des services… Les calculs « sont particulièrement complexes » pour le secteur. « Tout dépendra de nos fournisseurs, seuls à connaître la structure de prix de leurs produits », expliquent les propriétaires de plusieurs établissements. Dans leurs restaurants comme dans d’autres, les prix à la carte ne devraient pas bouger au 1er octobre. « Mais on attend de voir, ça pourrait aller à la hausse comme à la baisse » prévient un concurrent, qui précise que la règle du désarmement des taxes et de la conservation de la marge sera scrupuleusement respectée. Pas plus de précision dans l’hôtellerie, taxée à 3 %, contre 5 % de TSS jusqu’alors. La restauration, elle, facture au taux spécifique de 6 %. Sauf sur la vente de boissons importées, taxée à 22 %. « Une vraie différence » prévient un professionnel.

    Lunettes ou lentilles ?

    Si les verres optiques, taxés à 3 % à partir du 1er octobre ne devaient pas voir leur prix augmenter, les montures de lunettes sont, elles, taxées au taux supérieur de 22 %. « Bien au-dessus des taxes que nous payions avant », note un opticien qui estime de 5 à 10 % l’augmentation mécanique du prix des montures, qu’elles soient optiques ou solaires. Une paire de lunettes, facturée entre 15 000 et 20 000 francs devrait au final, en cas de conservation de leurs marges par les opticiens, subir une augmentation de 500 à 2000 francs. Seuls les  porteurs de lentilles pourront se réjouir de la TGC : elles seront taxées au taux réduit de 3 % contre près de 30 % pour les taxes désarmées. La baisse de prix devrait être très visible.

    3% de hausse pour le livre : les professionnels inquiets

    Jusqu’à présent concerné par la TGI à 0,25% lorsqu’il était importé, le livre se verra appliquer un taux de TGC de 3 %. Ce qui fait bondir les professionnels du secteur, qui ont lancé une pétition en ligne. Les libraires affichent leur intention d’appliquer la TGC sur leurs prix, contrairement à la TGI qui était absorbée par les libraires indépendants. « Ce n’est pas cohérent avec la réforme qui vise à faire baisser les prix. Le livre est déjà une filière fragile, y appliquer une taxe en plus, c’est atroce », s’emporte Cathie Manné, qui dirige Pacific Book’In, distributeur de livres du Pacifique, ainsi que la librairie spécialisée Calédo Livres. « C’est dramatique de pénaliser ainsi l’accès à la culture », renchérit Auriane Dumortier, présidente de l’Association des éditeurs de Nouvelle-Calédonie, pour qui la décision reflète un manque de vision pour la culture à l’échelle du pays : « Il ne suffit pas de distribuer des subventions, c’est une réflexion globale sur la culture qu’il faudrait avoir ». Exonérer le livre de TGC « ferait peu de manque à gagner et soutiendrait un secteur fragile », estime Jean-Brice Peirano, directeur de la Maison du livre. La loi Lang sur le prix du livre ne s’applique pas en Calédonie, le prix du livre est donc libre, mais pour les livres locaux, les points de vente respectent jusqu’à présent le prix fixé par l’éditeur.

    Médicament : pas de changement… côté patient

    Le taux de TGC de 3 % prévu sur les médicaments devra être absorbé par les pharmacies. Soumises à la fixation du prix public de vente par arrêté gouvernemental, les officines ne pourront pas répercuter cette hausse sur leurs marges. Opération blanche pour les patients, donc, mais coup dur pour les pharmacies. Ces dernières n'étant pas assujetties à la taxe générale à l'importation, elles ne pourront pas compenser cette perte avec des taxes portuaires par exemple pour les trois mois de stock qui leur restent. « Nous devons déjà assumer un ensemble de taxes de l'ordre de 6,37 %, auxquelles viennent désormais s'ajouter les 3 % de TGC jusqu'à décembre », déplore Christophe Delest, président du syndicat des pharmaciens. C'est l'équivalent pour certaines officines, de deux à trois jours de chiffre d'affaires en moins. » 

    Automobile : quelle origine, et quel acheteur ?

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    22%: c’est le taux de TGC applicable aux véhicules - à l’exception des hybrides et électriques, rares sur le Caillou. Un taux qui correspond peu ou prou aux taxes désarmées (TGI, taxe de péage…) par la réforme. Mais les droits de douane, qui varient en fonction de la provenance, auront toujours cours après le 1er octobre, influant sur les prix aux particuliers. Les concessionnaires ont fait leurs calculs : « Globalement, le prix d’une voiture de provenance européenne n’augmentera quasiment pas, on est entre - 0,5% et +1%», précise un professionnel sur la base de ses propres gammes. Celui d’un petit véhicule de provenance asiatique ou américaine, « devrait en revanche augmenter de 2%». Plusieurs exceptions à ces tendances : le prix des pick-up double cabine, qui perdent leur taux réduit de TGI, devrait bondir de 9 à 10%, de même que les 9 places, qui prendront plus de 20% toujours côté particuliers. Les entreprises, déjà exonérées de TGI pour leurs investissements, pourront, elles, déduire la TGC sur les utilitaires et les voitures de moins de 3 millions de francs. Pour au final réaliser une économie de quelques points : aux alentours de 5% sur un fourgon ou une camionnette. 

     

    Repères

    Pas de changement dans les transports

    Le transport en commun sera taxé au taux réduit de 3%. Chez Carsud comme chez Karuïa, le prix du ticket restera inchangé, le SMTU prenant en charge l’éventuelle différence. Dans le réseau Rai, aucune décision n’a pour le moment été votéed le pour modifier le prix du billet. Quant au transport aérien international, il n’est pas concerné par la TGC.

    [MISE A JOUR 19/09] : le transport aérien interieur sera lui touché. Une TGC de 3% sera payée à partir du 1er octobre par les passagers en plus du prix du billet.

    Meubles : moins cher assis que debout 

    Tout dépend de la position : les meubles " assis ", chaises et autres fauteuils bénéficient d’un taux de TGC à 11%, qui implique une baisse mécanique de 10%. Les autres sont taxés à 22%, ce qui doit pousser leur prix à la hausse d’à peu près autant. « Quoi qu’il arrive on respectera nos engagements pour éviter les effets d’aubaine et, dans la mesure du possible, l’inflation, prévient un élu du syndicat des commercants, qui prédit que la concurrence, « forte dans le secteur », viendra lisser  les hausses de prix ».

     

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