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    Nouvelle Calédonie
  • Baptiste Gouret | Crée le 22.10.2025 à 05h00 | Mis à jour le 31.10.2025 à 17h08
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    Le Karaka, un navire de 68 mètres d’une capacité de chargement de 1 900 tonnes, arrivera dans les eaux calédoniennes d’ici la fin de l’année. Photo CMI
    La Compagnie maritime des îles s’apprête à recevoir le Karaka, un nouveau bateau d’une capacité de 1 900 tonnes de marchandise, afin de sécuriser la desserte des îles Loyauté et de l’île des Pins, assurée depuis un an et demi par un seul navire, mais aussi pour relancer les échanges avec le Vanuatu, stoppés en 2015.

    Un nouveau navire va faire son apparition, en décembre, au port autonome de Nouméa. Construit à Bornéo, en Malaisie, le Karaka, un "landing craft" long de 68 mètres et capable de transporter 1 900 tonnes de marchandises et 800 tonnes de carburants, a été commandé en novembre 2024 par la Compagnie maritime des îles. Après moins d’un an de construction, il s’apprête à rejoindre les eaux calédoniennes. "Il va nous permettre de sécuriser la desserte des îles Loyauté et de l’île des Pins", explique Thomas Quiros, directeur de la CMI. Actuellement, elle est assurée par un seul navire, l’Isan, l’autre bâtiment de la CMI aux dimensions proches du Karaka.

    Trois rotations par semaine

    Un fonctionnement en flux tendu qui s’explique par la disparition, en 2023 et 2024, des deux autres compagnies chargées de la desserte des îles en Nouvelle-Calédonie, la Société de transports des îles (Stiles) et Transweb, liquidées en raison de difficultés financières et de nombreux impayés, notamment auprès du Port autonome. "En réalité, quand on était trois compagnies, on fonctionnait déjà beaucoup seuls", indique Thomas Quiros, en évoquant des "pannes, des arrêts techniques et des manques de personnel" réguliers sur les deux navires exploités par les anciennes compagnies.


    Thomas Quiros, directeur de la Compagnie maritime des îles. Photo CMI

    Depuis qu’elle gère seule la desserte, la CMI a doublé ses équipages et s’est réorganisée pour augmenter son nombre de rotations. L’Isan dessert désormais trois îles par semaine : Lifou, Maré et, une semaine sur deux, Ouvéa ou l’île des Pins. "Mais si on a une panne sur l’Isan, ça pourrait poser un sacré problème", reconnaît Thomas Quiros. L’arrivée du Karaka devrait donc fiabiliser les liaisons.

    Surtout, ce nouveau navire offre des perspectives de développement régional à la compagnie. "Nous allons rouvrir la ligne vers le Vanuatu", annonce Thomas Quiros. Les premières rotations devraient avoir lieu en janvier, à hauteur d’un aller-retour par mois.

    Baisse de 20 % du fret maritime

    "De nombreuses entreprises calédoniennes cherchent à exporter vers le Vanuatu, nous allons leur fournir l’outil", explique le directeur de la CMI. Les autorités vanuataises ont exprimé leur satisfaction à l’annonce de la réouverture des liaisons avec la Nouvelle-Calédonie, stoppées en 2015 en raison des difficultés que rencontraient déjà les trois compagnies de l’époque pour organiser la desserte. "Nous avons été reçus par le ministre de l’Océan lors de notre dernière visite, nous rencontrerons le Premier ministre vanuatais à la fin du mois. Nous sommes très attendus", ajoute Thomas Quiros. Cette nouvelle liaison répond également à l’idée du gouvernement calédonien de se tourner vers le Vanuatu pour offrir de nouvelles opportunités économiques aux entreprises locales. Début octobre, une délégation vanuataise a été reçue à la CCI afin de nouer des premiers contacts.


    Avec ce nouveau bâtiment, la Compagnie maritime des îles va pouvoir rouvrir la ligne vers le Vanuatu. Photo CMI

    Pour la CMI, ce nouveau marché pourrait permettre de compenser les pertes liées à la baisse du fret depuis les émeutes de mai 2024. L’absence de touristes sur les îles et la baisse du pouvoir d’achat a entraîné une diminution de l’ordre de "20 %" du volume de fret transporté en un an et demi. "Pour l’île des Pins, ça atteint même 50 %, souligne Thomas Quiros. Parallèlement, nos charges augmentent. On essaie d’être résilients." L’ouverture de la ligne vers le Vanuatu devrait toutefois permettre à l’armateur d’engager une dizaine de salariés supplémentaires.

    Quid du projet Havannah 2 ?

    Le 10 mai 2024, Thomas Quiros, directeur de la CMI, était à Singapour pour signer le contrat du Havannah 2, un navire grande vitesse (NGV), destiné à desservir en fret, mais également en passagers, les îles Loyauté et l’île des Pins, afin de remplacer le Betico 2. Trois jours plus tard, la crise insurrectionnelle éclatait en Nouvelle-Calédonie. "On a tout arrêté", raconte Thomas Quiros. Depuis, plus rien. Ce projet souhaité par Jacques Lalié, ancien président de la province des Îles, afin de confier à un opérateur privé le soin d’assurer la desserte de passagers jusqu’ici opérée par la Sudîles, n’a pas avancé.

    Ce qui n’a pas empêché la CMI d’avancer ses pions. "On a fait plusieurs propositions de desserte de passagers exclusivement, sachant qu’il y a beaucoup moins de besoins depuis la crise." Pour l’heure, ni l’exécutif provincial ni le gouvernement n’ont donné suite.

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