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  • Sources The Gardian et L’Obs | Crée le 29.05.2018 à 04h25 | Mis à jour le 29.05.2018 à 07h02
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    Le HTLV-1 touche particulièrement les communautés aborigènes près d’Alice Springs. Photo AFP
    AUSTRALIE. Découvert peu de temps avant le VIH, le HTLV-1 est l’un des virus les plus mortels pour l’homme. Il est en train de décimer la communauté aborigène, rapporte The Guardian. Aucune réponse, de la part des autorités, n’a depuis été apportée.

    Comme beaucoup de virus, le T-lymphotrope humain de type 1 (HTLV-1) se transmet au cours des rapports sexuels, des transfusions sanguines et via l’allaitement maternel. Lorsque le patient est infecté, il risque de développer une forme mortelle de leucémie. Le HTLV-1 provoque, par ailleurs, une inflammation de la moëlle épinière qui conduit à une paralysie, mais il peut aussi engendrer une maladie pulmonaire très virulente connue sous le nom de bronchectasie et d’autres maladies inflammatoires, détaille le journal britannique, The Guardian. Il n’existe à ce jour aucun traitement.

     

    45 % des adultes atteints

    « C’est une maladie extrêmement sévère et l’un des pires cancers. En moyenne, les personnes atteintes meurent dans l’année qui suit le diagnostic », détaille Antoine Gessain, directeur de l’unité d’Epidémiologie et physiopathologie des virus oncogènes de l’Institut Pasteur à Paris, interrogé par L’Obs.

    En Australie, le virus décime la population aborigène. Dans cinq communautés autour d’Alice Springs, dans le Territoire du Nord, plus de 45 % des adultes testés ont le virus, un taux mille fois supérieur à celui des Australiens non autochtones, rapporte le quotidien britannique. « Les personnes touchées ne vivent pas dans les grands centres urbains. Je pense que le gouvernement aurait pris le problème à bras-le-corps si ça se passait à Sydney, analyse, pour The Guardian, le Dr Lloyd Einsiedel, un clinicien spécialisé dans les maladies infectieuses au Baker Heart and Diabetes Institute de l’hôpital d’Alice Springs. Ce sont des gens très pauvres qui vivent dans des zones reculées de l’Australie mais aussi en Papouasie-Nouvelle-Guinée. »

    « Une des grandes caractéristiques du HTLV-1 : son développement, essentiellement sous la forme de foyers. Il y a des régions fortement endémiques, où la maladie se transmet depuis longtemps », renchérit Antoine Gessain.

    En Australie, seul un test sanguin onéreux peut permettre de diagnostiquer la maladie. Pour chaque dépistage, le patient doit débourser quelque 169 dollars (environ 13 000 francs) d’après le quotidien britannique. Une somme qui n’est pas remboursée par le régime d’assurance-maladie de l’Australie (MBS). Le pays ne compte qu’un seul laboratoire consacré au HTLV-1, où les tests sont englobés dans un programme de recherche : les résultats peuvent de ce fait prendre parfois six mois.

    Les virus HTLV-1 et VIH ont été découverts quasiment en même temps, au début des années 1980, par l’équipe de Robert Gallo, un chercheur américain aujourd’hui directeur de virologie humaine à l’école de médecine de l’Université du Maryland. A l’époque, le VIH est une urgence mondiale qui reçoit une attention particulière. Le HTLV-1 est, au contraire, considéré comme asymptomatique.

    « Il est largement temps de s'occuper du HTLV-1, déclarait Robert Gallo, l’année dernière, lors d’une réunion de l’International Global Virus Network à Melbourne. Pourquoi n’y a-t-il pas un vaccin contre HTLV-1 ? Je ne sais pas. Mais a-t-on vraiment cherché à en fabriquer un ? Nous devons faire prendre conscience aux gouvernements de la gravité de cette maladie. Nous pourrions faire beaucoup mieux. Nous devons faire beaucoup mieux. »

     

    L’exemple japonais

    Au Japon, près d’un million de personnes sont diagnostiquées positives. Et chaque année, environ 1 000 d’entre elles meurent de la leucémie. « Là-bas, il s’agit d’un problème de santé publique. Ils ont fait un énorme travail de prévention, indique Antoine Gessain. Ils ont choisi de dépister tous les donneurs de sang et de limiter la transmission de la mère à l’enfant en diminuant l’allaitement. C’est ce que nous faisons actuellement en Guyane, où entre 1 % et 3 % des femmes enceintes sont atteintes. »

    La France métropolitaine compterait seulement quelques dizaines de milliers de personnes atteintes par le HTLV-1.

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