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  • AFP | Crée le 02.05.2025 à 07h34 | Mis à jour le 02.05.2025 à 07h37
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    Des manifestants réunis à Melbourne dans le cadre d’une marche anti-nucléaire. Les élections législatives, prévues le 3 mai, ont relancé le débat sur le nucléaire en Australie. Photo AFP/Saeed Khan
    Alors que le gouvernement d’Anthony Albanese avait promis de faire de l’Australie une "superpuissance" des énergies renouvelables, son rival Peter Dutton martèle qu’il souhaite revenir sur l’interdiction de l’énergie nucléaire à l’approche des élections législatives du 3 mai.

    Critique des investissements du gouvernement sortant travailliste dans les énergies solaire et éolienne, qu’il juge "peu fiables", le candidat conservateur Peter Dutton souhaite mettre fin à plus d’un quart de siècle d’interdiction de l’énergie atomique en Australie. Durant la campagne des législatives, qui se tiendront le 3 mai, il a annoncé un plan de 200 milliards de dollars américains (plus de 176 milliards d’euros) pour construire sept réacteurs nucléaires d’ici à 2050.

    L’Australie possède certaines des plus grandes réserves d’uranium au monde, mais la production d’énergie nucléaire est interdite sur son territoire depuis 1998. M. Dutton envisage aussi une hausse de la production de gaz et l’abandon des objectifs en termes d’énergies renouvelables fixés par le gouvernement travailliste d’Anthony Albanese, ralentissement des projets solaires et éoliens à la clé. Le candidat conservateur souhaite convaincre les électeurs de prendre le virage nucléaire, affirmant que cette énergie serait moins chère et plus fiable que les énergies renouvelables.

    "Je ne me suis pas engagé en faveur de l’énergie nucléaire pour obtenir des votes. Je m’y suis engagé parce que c’est dans l’intérêt de notre pays", a-t-il déclaré lors d’un débat télévisé.

    Option coûteuse

    L’intérêt pour le nucléaire grandit au niveau mondial, à mesure que les pays s’efforcent de réduire leur dépendance à l’égard des combustibles fossiles.

    Trente et un pays, dont les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne, se sont engagés à augmenter leur capacité de production d’énergie nucléaire d’ici à 2050.

    L’organisme gouvernemental australien pour la recherche scientifique (CSIRO) estime que le nucléaire serait pour l’Australie une option 50 % plus coûteuse que les énergies renouvelables. Les centrales nucléaires ne deviendraient par ailleurs opérationnelles que d’ici quinze ans, de même source.

    "Le temps de développement total nécessaire pour le nucléaire signifie qu’il ne peut pas jouer un rôle majeur dans la réduction des émissions du secteur électrique", indique le CSIRO. Le gouvernement d’Anthony Albanese, au pouvoir depuis mai 2022, avait promis de faire de l’Australie une "superpuissance" des énergies renouvelables. Mais il a aussi accordé des permis à de nouveaux projets miniers et des subventions à des industries polluantes.

    En 2023, 35 % de la production d’électricité de l’Australie provenait d’énergies renouvelables, selon des données du gouvernement.

    Divisions

    "Les centrales électriques au charbon sont en train de fermer – et elles ont fait du bon travail pendant longtemps. Mais elles sont vieilles et doivent être remplacées par quelque chose, estime Chris O’Keefe, porte-parole de l’agence gouvernementale pour les énergies renouvelables Clean Energy Council. La meilleure réponse économique pour l’Australie en ce moment est de continuer sur la voie que nous suivons. C’est-à-dire, construire des batteries, des fermes solaires, des parcs éoliens", ajoute-t-il.

    Le problème avec l’énergie nucléaire "est qu’elle ne fournira pas un seul électron avant près de deux décennies", souligne-t-il. Dave Sweeney, analyste en énergie nucléaire auprès de l’ONG Australian Conservation Foundation (Fondation australienne pour la conservation), estime que changer la stratégie énergétique du pays maintenant entraînerait "dislocation et rupture économiques". "Pourquoi changer de cheval en matière d’énergies renouvelables quand vous êtes à mi-chemin ?", interroge-t-il.

    Si le Parti libéral mené par Peter Dutton remporte les élections, il y aura de fortes résistances locales contre la construction de réacteurs nucléaires, prévient en outre M. Sweeney. L’interdiction de l’énergie nucléaire "ne reflète plus les réalités de la technologie des réacteurs modernes ou l’évolution des opinions des Australiens", affirme à l’inverse Kirsty Braybon, universitaire et experte en droit nucléaire pour le lobby Nuclear for Australia.

    Alors que d’autres pays augmentent leur capacité de production d’énergie atomique, l’Australie est "freinée par des interdictions dépassées qui étouffent l’innovation, l’emploi et la possibilité d’un avenir plus propre", estime-t-elle.

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