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    Pacifique
  • AFP | Crée le 30.04.2025 à 18h45 | Mis à jour le 30.04.2025 à 18h46
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    Le Premier ministre australien Anthony Albanese, le président des États-Unis Joe Biden et le Premier ministre britannique Rishi réunis lors d’une conférence de presse pendant un sommet de l’Aukus, en mars 2023, à San Diego en Californie. Photo AFP / Jim Watson
    Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, et alors que les élections fédérales se tiennent ce samedi 3 mai, l’Australie se met à douter de l’Aukus, ce pacte militaire scellé en 2021 avec Washington et Londres, censé juguler l’influence de la Chine dans le Pacifique.

    Cette alliance tripartite, l’Aukus, annoncée en 2021 comme un pacte de sécurité ambitieux visant à partager des technologies de défense avancées en vue notamment de contrer l’influence grandissante de la Chine, fait pourtant toujours consensus bipartisan entre le Premier ministre sortant de gauche Anthony Albanese et son rival conservateur Peter Dutton. Même si Anthony Albanese a qualifié de "geste indigne de la part d’un ami" les droits de douane de 10 % imposés par le président américain. Reste que pour l’ancien chef de gouvernement conservateur australien Malcolm Turnbull (2015-2018), "Aukus est un accord calamiteux, si injuste pour l’Australie".

    Anthony Albanese défend l’Aukus

    À l’époque, ce fut un véritable coup de poignard infligé à Paris, trahi par Canberra qui avait alors brutalement annulé un méga contrat pour 12 sous-marins conventionnels français qui auraient été construits en Australie. À la place, Aukus prévoit la fourniture à partir de 2040 d’une flotte de sous-marins furtifs à propulsion nucléaire d’un coût total sur 30 ans de 370 milliards de dollars australiens (24 800 milliards de francs). Le contrat perdu par le français Naval Group aurait coûté quatre fois moins cher. La Chine, grande rivale des États-Unis et de ses alliés dans le Pacifique, avait alors dénoncé ce pacte militaire tripartite comme une menace sur sa sécurité nationale.

    En campagne pour les élections législatives du 3 mai, Anthony Albanese a défendu l’Aukus. Le Premier ministre a nié tout retour en arrière en matière de défense et considéré que l’impétueux Donald Trump, qui a déclenché une guerre commerciale contre le reste du monde, y compris ses alliés, ne déchirerait pas un pacte militaire qui "est dans l’intérêt des États-Unis". Et même si l’Aukus est l’œuvre du prédécesseur honni de Donald Trump, le démocrate Joe Biden.

    De même le candidat conservateur Dutton, qui n’a "jamais rencontré" Donald Trump, a assuré lors d’un débat électoral mi-avril que l’Australie "faisait confiance aux États-Unis". "Nous avons toujours été aux côtés de l’Amérique dans chaque conflit. C’est une relation exceptionnelle", a-t-il souligné.

    Une confiance en berne

    Mais des critiques redoutent que les chantiers navals américains mettent des années à construire les sous-marins pour l’Australie, alors qu’ils peinent déjà à fournir la marine américaine. Ce qui a fait dire à un autre ex-Premier ministre, Paul Keating (1991-1996), que le "gouvernement (australien) s’est vendu aux États-Unis". De fait, depuis que Donald Trump a bouleversé en 100 jours l’ordre économique et géopolitique mondial, la confiance de l’opinion publique australienne en son "meilleur ami" américain est en berne.

    "La méfiance des Australiens est en forte hausse", résume Ryan Neelam, qui dirige une enquête annuelle de l’institut Lowy sur la politique étrangère du géant d’Océanie. Seulement 36 % des Australiens interrogés font confiance aux États-Unis, soit une chute de 20 points depuis l’investiture de Donald Trump. Du jamais-vu en 20 ans, selon Ryan Neelam, qui y voit une "forte désapprobation des nombreuses politiques" menées par le milliardaire américain ultraconservateur.

    Michael Green, à la tête du centre d’études australien sur les États-Unis, reconnaît qu’il existe de "l’angoisse en Australie quant à savoir si l’Aukus peut survivre à Trump, car rien ne semble sacré pour lui". Cet ancien conseiller à la Sécurité nationale en Australie ne pense toutefois pas que "l’administration Trump va dévier de sa route après que tant d’efforts ont été déployés" pour maintenir cette alliance indéfectible, de la Seconde Guerre mondiale aux guerres en Irak.

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