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    Pacifique
  • Glenda Kwek/AFP | Crée le 16.07.2018 à 03h45 | Mis à jour le 16.07.2018 à 03h47
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    Paul Delprat, souverain de la principauté de Wy, dans la banlieue nord de Sydney. Photo AFP
    Australie. Elles ne sont pas reconnues par le gouvernement, mais ce dernier les laisse généralement vivre leur vie paisiblement, tant que les impôts sont toujours versés.

    Allongé sur son canapé dans sa robe brodée, une couronne dorée sur la tête et un tigre blanc en peluche à ses pieds, Paul Delprat a tous les attributs du monarque. A 76 ans, il est le prince autoproclamé de la principauté de Wy, une micronation qui occupe son domicile de Mosman, dans la banlieue nord de Sydney. Des micronations, entités qui ont proclamé leur indépendance mais ne sont reconnues par aucun gouvernement, existent dans le monde entier. L’une des dernières en date, Asgardia, a été proclamée fin juin par Igor Ashurbeyli, un ingénieur informaticien et homme d’affaires russe qui s’est déclaré président de cette « nation de l’espace » utopique.

     

    Mépris de l’autorité

    « Pour moi, c’est une passion, c’est une installation artistique », raconte Paul Delprat, directeur d’une école des Beaux-Arts. Un immense tableau qui le représente en grand apparat, accompagné de son épouse et de ses enfants, trône au-dessus de sa tête. « Mon artiste préféré c’est Rembrandt, il adorait se déguiser. Dans un monde où nous n’avons pas réglé nos différences, l’art est un langage international. La philosophie de Wy c’est “Vivre et laissez vivre, et surtout, riez si vous le pouvez?? ». Son royaume rempli de divers objets historiques et monarchiques est né, comme d’autres micronations, à la faveur d’un différend avec les autorités.

    Empêché pendant plus de dix ans par la municipalité de construire une allée pour garer son véhicule, le prince de Wy a fait sécession de Mosman en 2004. Au lieu de provoquer le courroux des autorités, il est devenu une célébrité locale, s’attirant des fans admiratifs jusqu’au Japon. La popularité des micronations en Australie s’explique en partie par la tolérance des autorités envers ces minuscules fiefs, à condition toutefois qu’ils payent leurs impôts. Mais le dédain des Australiens envers l’autorité - c’est même une source de fierté nationale - alimente aussi le phénomène, explique George Williams, professeur de droit constitutionnel à l’Université de Nouvelle-Galles du Sud. « En Australie, il y a un courant assez fort de gens qui veulent faire un pied-de-nez aux autorités. Il y a une tendance franc-tireur ici, l’idée qu’on peut s’amuser avec ça. »

    John Rudge, Grand duc du Grand-Duché d’Avram dans l’île méridionale de Tasmanie, a frappé sa propre monnaie en 1980 après avoir rédigé une thèse de doctorat sur la création d’une banque centrale. Le gouvernement qui contestait l’emploi du mot « banque » sur ses billets a porté plainte contre lui, même si les poursuites ont fini par être abandonnées.

     

    Message aux vrais pays

    La plus ancienne micronation de l’immense pays, la principauté de Hutt River, en Australie Occidentale, a elle été fondée en 1970 par Leonard Casley après une dispute avec le gouvernement de l’Etat sur des quotas de blé. Le prince Leonard, propriétaire de 75 km2 de terres agricoles, soit deux fois la taille du territoire chinois de Macao, a été condamné en 2017 par la justice à payer trois millions de dollars australiens d’impôts (230 millions de francs). Malgré tout, la principauté devenue attraction touristique rapporte une coquette rente à son propriétaire, selon la presse australienne.

    D’autres micronations profitent de leur statut pour répandre la bonne parole sur la bonne gouvernance.

    George Cruickshank, alias l’Empereur George II, a fondé l’Empire de l’Atlantium avec ses cousins quand ils étaient encore adolescents car ils étaient horrifiés par la « confrontation » des blocs pendant la Guerre froide.

    L’empereur George II, 51 ans aujourd’hui, a édifié un bâtiment gouvernemental, un bureau de poste et même une pyramide sur son terrain agricole de moins d’un kilomètre carré à 300 kilomètres au sud de Sydney. Sur le site de location Airbnb, George Cruickshank présente son Empire comme le seul pays à louer dans le monde - au tarif de 100 dollars australiens la nuit - et se sert de sa célébrité pour défendre ses idées progressistes et mondialistes dans le monde entier.

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