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    Pacifique
  • AFP | Crée le 12.03.2023 à 16h00 | Mis à jour le 12.03.2023 à 16h01
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    Le président David Panuelo a révélé avoir été suivi par des agents chinois et avoir dû changer de numéro de téléphone à cause d'appels "incessants". AFP
    Le président des États fédérés David Panuelo a accusé la Chine de mener une "bataille politique" dans son pays et de recourir à la corruption et au harcèlement, dans une lettre incendiaire adressée au Parlement.

    "Pour le dire simplement, nous sommes témoins d'une bataille politique dans notre pays", a écrit David Panuelo dans cette lettre obtenue vendredi par l'AFP. Il met les législateurs en garde, détaillant des allégations d'espionnage chinois, de coercition de responsables du gouvernement et des "menaces directes" envers sa sécurité personnelle.

    M. Panuelo avait déjà exprimé des inquiétudes concernant l'influence grandissante de Pékin dans le Pacifique Sud et s'oppose à un accord de sécurité qui pourrait permettre le déploiement de troupes chinoises dans la région.

    Le président va bien plus loin dans cette lettre, avertissant le prochain gouvernement d'une vague de menaces qui risqueraient, selon lui, de transformer la Micronésie en vassal de la Chine.

    Pékin a "démontré une grande capacité à saper notre souveraineté, à rejeter nos valeurs et à utiliser nos responsables élus et expérimentés à ses propres fins", a-t-il fustigé.

    "Menaces directes"

    M. Panuelo a notamment accusé des collègues de son cabinet d'avoir transmis à la Chine des enregistrements de rencontres bilatérales. "Nous sommes soudoyés pour être complices et soudoyés pour garder le silence. Ce sont des mots forts, mais qui décrivent cependant précisément la situation", a-t-il ajouté. "Que dire sinon d'un responsable élu qui reçoit une enveloppe remplie d'argent après un dîner à l'ambassade de la RPC, ou après une inauguration ?", a-t-il poursuivi, faisant référence à la République populaire de Chine.

    Le dirigeant a également dit avoir été suivi par "deux Chinois" lors d'une réunion aux Fidji en juillet, affirmant qu'ils travaillaient à l'ambassade et que l'un d'entre eux avait été identifié plus tard comme un "officier du renseignement" de l'armée chinoise.

    "Pour être clair : j'ai reçu des menaces directes à mon intégrité physique de la part de fonctionnaires de la RPC agissant dans un cadre officiel", a-t-il encore déclaré, expliquant qu'il avait dû changer de numéro de téléphone à cause d'appels "incessants" de l'ambassadeur de Chine, qui essayait de le persuader d'accepter des vaccins chinois contre la Covid. M. Panuelo a aussi révélé avoir eu des discussions avec le ministre des Affaires étrangères de Taïwan à propos d'un accord permettant à son pays de se distancer du financement et du soutien chinois, Taipei proposant de récupérer des projets majeurs actuellement financés par Pékin.

    "Calomnies"

    "Ces calomnies et ces accusations contre la Chine sont totalement contraires aux faits. La Chine les juge totalement inacceptables", a réagi lors d'un point de presse Mao Ning, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

    Le ministère des Affaires étrangères taïwanais a refusé de préciser vendredi s'il avait été en contact avec la Micronésie. Mais il a indiqué qu'il accueillerait favorablement "tout effort visant à développer les relations mutuelles" avec la Micronésie.

    David Panuelo, 58 ans, a échoué à se faire réélire président la semaine dernière et son successeur devrait être désigné par le Parlement en mai. La Micronésie, qui compte à peine 100 000 habitants, est l'alliée de Washington, avec qui elle maintient des liens étroits depuis son indépendance acquise il y a plus de trente ans.

    La concurrence entre les États-Unis et la Chine dans le Pacifique s'est renforcée à mesure que Pékin cherche à étendre son influence dans cette région stratégique.

    Les États fédérés de Micronésie enjambent un carrefour maritime d'importance majeure et se situent au sud-est de Guam, île où les États-Unis sont présents militairement et qui pourrait devenir un territoire clef en cas de conflit à Taïwan.

    REPÈRES

    Coopération militaire franco-britannique

    Le Premier ministre britannique s'est rendu en France vendredi pour un sommet qui a scellé "un nouveau départ" et "une nouvelle ambition" dans les relations franco-britanniques, y compris dans la région de l'Asie-Pacifique. La région "abrite la moitié de la population mondiale, 40 % du PIB mondial et cela va encore augmenter de façon significative", a déclaré Rishi Sunak à l'issue de cette rencontre. "Il est compréhensible qu'aussi bien les Français que nous-mêmes ayons envie d'être des acteurs plus actifs dans la région", a-t-il ajouté, en parlant d'une coopération militaire entre les marines française et britannique dans l'Asie-Pacifique.

    ... et franco-américaine

    Le 8 mars, Emmanuel Macron et le président américain Joe Biden avaient, lors d'une conversation téléphonique, parlé des efforts partagés pour "faire face aux défis posés par la République populaire de Chine à l'ordre international" et discuté de leur "coopération" dans la région Indopacifique, sans toutefois faire d'annonces concrètes.

    Défense : Inde et Australie se rapprochent


    Narendra Modi et Anthony Albanese se sont engagés à accélérer leur coopération en matière de défense.

    Le Premier ministre australien Anthony Albanese et son homologue indien Narendra Modi se sont engagés vendredi à renforcer leurs liens en matière de défense à l'issue d'une rencontre diplomatique. L'Australie et l'Inde, avec les États-Unis et le Japon, font partie du "Quad" (Quadrilateral security dialogue), une alliance stratégique informelle initiée en 2007 puis relancée en 2017 pour contrer l'influence militaire et économique de la Chine dans la région indo-pacifique.

    Au cours de sa visite de quatre jours, M. Albanese a annoncé, à bord de l'INS Vikrant, le premier porte-avions de fabrication indienne, de nouveaux exercices militaires conjoints entre l'Inde et l'Australie. "La coopération en matière de sécurité est un pilier important du partenariat stratégique global entre l'Inde et l'Australie", a déclaré vendredi M. Modi. Le Premier ministre australien a ajouté que des progrès "significatifs" et "ambitieux" avaient été réalisés avec l'Inde en matière de défense. "Nous avons discuté de l'environnement sécuritaire mondial de plus en plus incertain et nous nous sommes engagés à renforcer le partenariat de défense et de sécurité entre l'Australie et l'Inde", a-t-il précisé. M. Albanese accueillera en Australie son homologue indien en mai, à l'occasion de la prochaine réunion du "Quad".

    Parallèlement, les dirigeants américain, britannique et australien se réunissent ce lundi en Californie où est attendu un accord sur les sous-marins qui a échappé à la France, une coopération sans précédent ayant la Chine en ligne de mire. Joe Biden, Rishi Sunak et Anthony Albanese se rencontreront à San Diego, où se trouve l'une des plus importantes bases navales aux États-Unis, pour ce sommet tripartite de leur alliance sécuritaire dite "Aukus", qui vise à partager des technologies militaires. Après 18 mois de délibérations, l'Australie devrait y dévoiler son projet d'acquisition de huit sous-marins à propulsion nucléaire. Selon le journal britannique The Times, il s'agirait de bâtiments sous-marins construits au Royaume-Uni.

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