- A.F.P. | Crée le 28.06.2025 à 11h22 | Mis à jour le 28.06.2025 à 11h23ImprimerCette photo, prise le 1er novembre 2017, montre le suspect Takahiro Shiraishi, le visage caché sous ses mains, alors qu’il est transporté au parquet depuis un commissariat de police de Tokyo. Photo : Archives AFP - STRUn condamné à mort, surnommé le "tueur de Twitter", a été exécuté par pendaison ce vendredi 27 juin, au Japon, première application de la peine capitale depuis juillet 2022 dans le pays. Cet homme de 34 ans avait assassiné et démembré neuf personnes rencontrées en ligne. À son domicile, la police avait découvert 240 morceaux de restes humains cachés dans des glacières et des boîtes à outils.
Takahiro Shiraishi, 34 ans, a été pendu pour avoir tué neuf personnes, dont huit femmes, après les avoir contactées via le réseau social Twitter, désormais appelé X.
L’homme visait les internautes qui évoquaient des projets suicidaires en ligne en leur disant qu’il pouvait les aider, et même mourir à leurs côtés.
Le ministre de la Justice, Keisuke Suzuki, a précisé, ce vendredi, lors d’une conférence de presse à Tokyo, que les crimes de Takahiro Shiraishi, commis en 2017, incluaient notamment "vol, viol, meurtre… destruction et abandon de cadavre".
"Les neuf victimes ont été battues et étranglées, tuées, volées, puis mutilées. Des parties de leurs corps ont été dissimulées dans des boîtes, d’autres jetées dans une décharge", a expliqué Keisuke Suzuki.
Selon lui, l’assassin a agi "pour satisfaire égoïstement ses désirs sexuels et financiers", par des meurtres qui ont "profondément choqué et inquiété la société".
"Après une réflexion approfondie, j’ai ordonné son exécution", a-t-il conclu.
Maison de l’horreur
Après les avoir attirées dans son petit appartement de Zama, dans la grande banlieue sud-ouest de Tokyo, Shiraishi avait tué ses victimes et démembré les cadavres.
Le 31 octobre 2017, la police avait découvert chez lui une véritable maison des horreurs : 240 morceaux de restes humains cachés dans des glacières et des boîtes à outils, saupoudrés de litière pour chat pour tenter de masquer les odeurs de putréfaction. Ciseaux, couteaux, scie et divers outils de menuiserie avaient également été retrouvés à son domicile.
La police l’avait finalement arrêté alors qu’elle enquêtait sur la disparition d’une jeune femme de 23 ans, dont le frère avait pu se connecter à son compte Twitter. Il avait remarqué sur la plateforme des échanges avec un compte suspect. Lequel s’était avéré être l’un de ceux qu’utilisait Shiraishi pour se présenter comme un "bourreau professionnel".
Il avait été condamné à mort en 2020 pour les meurtres de ses neuf victimes, âgées de 15 à 26 ans. Lors du procès, ses avocats avaient plaidé pour la perpétuité, estimant que ses victimes avaient exprimé des pensées suicidaires sur les réseaux sociaux, et avaient ainsi consenti à leur mort.
Le tribunal n’avait pas retenu cet argument, jugeant que l’affaire a "provoqué une grande anxiété dans la société", et l’avait ainsi condamné à la peine de mort par pendaison, seule pratique utilisée au Japon pour la peine capitale. Il avait renoncé à faire appel.
"La dignité des victimes a été piétinée", avait déclaré le magistrat, ajoutant que l’assassin s’en était pris à des personnes "psychologiquement fragiles".
Environ 100 condamnés à mort
Ce fait divers avait choqué le Japon, pays où le taux de criminalité est très faible, et avait également eu un fort retentissement à l’international. L’affaire du "tueur de Twitter", comme la presse nippone l’a surnommé, avait ravivé au Japon des débats sur le contrôle des réseaux sociaux ainsi que sur le suicide et sa prévention. Le Japon a le plus fort taux de suicide parmi les pays industrialisés du G7.
Environ 100 prisonniers condamnés à mort attendent actuellement l’exécution de leur peine et parmi eux 49 ont demandé un nouveau procès, a précisé vendredi le ministre Keisuke Suzuki.
La loi japonaise stipule que les exécutions doivent avoir lieu dans un délai de six mois après l’épuisement de toutes les voies de recours.
Dans les faits, les condamnés restent souvent des années, voire des décennies, dans l’attente de leur exécution, dans des conditions d’isolement strict.
Le Japon et les Etats-Unis sont les seuls pays du G7, à appliquer encore la peine de mort, habituellement pour des personnes condamnées pour de multiples homicides.
Les autorités justifient son maintien par le soutien dont elle jouit parmi la population, malgré les critiques venues de l’étranger, en particulier des organisations de défense des droits humains.
La dernière exécution au Japon remontait à juillet 2022, avec la pendaison de Tomohiro Kato, condamné pour avoir tué sept personnes en 2008 à Akihabara en fonçant sur la foule avec un camion avant de poignarder des passants.
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