- Radio 1 Tahiti | Crée le 01.10.2025 à 14h22 | Mis à jour le 01.10.2025 à 14h28ImprimerLook Up Space utilise des radars en forme de "rampe de skate". Photo LookupSpaceLa start-up française Look up Space, qui s’est fixée pour mission de surveiller les millions d’objets et débris en orbite et aider à "sécuriser l’accès à l’espace", est sur le point de lancer la construction, à Tahiti, de deux radars d’une quarantaine de mètres, soit un investissement de plus 700 millions de francs. Une implantation serait envisagée en Nouvelle-Calédonie, rapporte notre partenaire Radio 1 Tahiti.
Look up Space, une start-up française spécialisée dans la sécurité et la sûreté spatiales, s’implante en Polynésie française. Michel Friedling, son cofondateur, ancien général de l’Armée de l’Air et premier Commandant de l’Espace français, a lancé la société depuis Toulouse avec l’ancien chef du service de surveillance spatiale du Cnes (Centre national d’études spatiales). Sa mission ? Surveiller, cartographier, et donc sécuriser l’espace et ses nombreux objets.
12 000 satellites en orbite autour de la terre
À l’heure où le "trafic spatial" explose et que les satellites sont omniprésents, le monde "manque de capacités pour apprécier ce qui se passe dans l’espace". Les données restent parcellaires et essentiellement américaines. Ce n’est pas un hasard si Look up Space est aidé par l’État et l’Union européenne, pour son rôle notamment en termes de souveraineté. D’autant que le trafic croît très rapidement. "En 2019, il y avait 1 800 satellites actifs en orbite autour de la Terre. Aujourd’hui, il y en a plus de 12 000. Et ça ne va pas s’arrêter, parce qu’avec le déploiement des grandes constellations comme Starlink, mais aussi celle de Jeff Bezos, Amazone Kuiper, et puis Iris2 de l’Union Européenne et les Chinoises… On pense qu’on aura entre 50 000 et 100 000 satellites dans l’espace en 2030", explique le CEO de Look Up Space. Ce qui entraîne davantage de risque de collision entre satellites, ainsi que la présence de débris spatiaux, principalement des satellites en fin de vie ou déjà désagrégés ou des étages de fusées abandonnés lors d’un tir, qui peuvent endommager en les percutant d’autres satellites. L’idée, avec les radars, est de mieux voir ces débris afin de déterminer plus précisément où ils se trouvent, "calculer les risques de collision et donc les éviter", ajoute Michel Friedling.
Développer un centre d’opérations à Tahiti ?
Le cofondateur de Look Up Space souhaite "déployer un réseau mondial de ces capteurs, de façon à mieux détecter" les débris. Après la Lozère, dans l’Hexagone, la Polynésie est le prochain site d’implantation sur la liste, avec deux grands capteurs en forme de pistes de skateboard d’une quarantaine de mètres de long chacun, qui doivent être construits côte à côte, pour gagner en précision et en efficacité sur les mesures, sur les hauteurs de Papenoo. Les discussions sur le sujet durent depuis un an, et Michel Friedling espère repartir en fin de semaine avec un contrat signé, de façon à pouvoir lancer au plus vite un chantier qui doit durer un an et demi à deux ans. Coût total de l’opération : plus de 4 milliards de francs, dont 716 millions directement investis en Polynésie. "On est là pour 20, 30 ans ou davantage. Il y aura de l’investissement récurrent en coût de fonctionnement, l’entretien, la maintenance du site, ce qui représente des emplois. À terme, on réfléchit à développer ici un centre d’opération, en plus de celui de la Métropole, avec un décalage horaire qui est parfait pour assurer une continuité de nos opérations de surveillance de l’espace. Cela veut dire de la formation, des compétences… J’ai presque envie de dire que ça fait rentrer la Polynésie dans l’ère spatiale, elle va quelque part devenir une sentinelle avancée de l’espace."
Bientôt en Nouvelle-Calédonie ?
Si le fenua est le premier territoire d’outre-mer concerné, il n’est pas le seul. Look Up Space prévoit d’autres implantations à Saint-Pierre-et-Miquelon, en Guyane française, à La Réunion et en Nouvelle-Calédonie. Toutes sur le territoire français. "Plus simple" au niveau réglementaire, "plus sûr", mais surtout plus cohérent avec "l’ADN de la souveraineté" de cette start-up, qui prend aussi garde à ne pas faire entrer de fonds non européens dans son capital. Et Michel Friedling de conclure : "Notre mission, c’est de rendre l’espace sûr et durable pour notre génération et pour les générations futures. Et la Polynésie va y participer directement".

Michel Friedling, cofondateur de Look up Space, envisage des implantations dans plusieurs autres territoires ultramarins, dont la Nouvelle-Calédonie. Photo Radio 1MERCI DE VOUS IDENTIFIER
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