Le bilan monte à huit morts après l’éboulement survenu mercredi dans le quartier de Te Honu, à Afaahiti, et qui a emporté deux maisons. Neuf personnes avaient été listées comme potentiellement ensevelies par les autorités, sur la base des relevés d’état-civil correspondant aux deux maisons emportés par l’éboulement. L’une d’entre elles, absente des lieux au moment du drame, s’était signalée aux autorités quelques heures plus tard.

Il avait fallu attendre le milieu d’après-midi, après une longue interruption des opérations de recherches dû à un " glissement de terrain secondaire " qui a mis en danger les secouristes, pour que les premières victimes soient signalées dans les décombres.

Une, deux, puis rapidement quatre, toutes des adultes, toutes déjà décédés. Les corps sont envoyés, par ambulance, vers le Taaone, alors que beaucoup de proches se rendent à la Cellule d’Urgence Médico-Psychologique accueillie par la mairie à Taravao. Beaucoup attendaient encore les confirmations d’identité des victimes, jeudi matin.

"Théâtre mouvant"

Les opérations s’étaient poursuivies malgré la tombée de la nuit, avec toujours sur le terrain une quarantaine de pompiers, venus d’une bonne partie des communes de Tahiti, encadrés par une vingtaine de gendarmes, des renforts militaires, des muto’i, des chiens de recherches et drones de reconnaissance… Des opérations menées toujours sous la menace de nouveaux éboulements : un dispositif de surveillance, à terre et par drone, du " théâtre mouvant " que constituent les gravats et la falaise instable, est mis en place. Et des éclairages, provenant pour certains de société d’évènementiel qui se sont portées volontaires, s’ajoutent pour assurer les opérations nocturnes. Trois corps supplémentaires sont retrouvés avant minuit et demi. Le dernier le sera, comme l’avait annoncé Polynésie la 1ere, à 4h35. Le parquet confirme donc " que les huit personnes recherchées ont toutes été retrouvées décédées. Il s’agit de trois femmes, quatre hommes et une fillette de trois ans ".

" Aucun élément ne laisse présager à la présence d’autres victimes dans les gravats ", ajoute la procureure de la République, Solène Belaouar. Sur l’antenne de Radio1 à 6 heures, le colonel Lhot, directeur adjoint de la protection civil, confie son " soulagement " mais précise que les opérations ne sont pas entièrement levées. Les pompiers et spécialistes doivent assurer la surveillance de la falaise, qui menace de nouveaux éboulements d’autres habitations. Il faudra aussi, bien sûr, terminer l’excavation des centaines de tonnes de terres et les ruines des maisons sinistrées.

Dans un communiqué, le ministère des Outre-mer annonce l’envoi au fenua de deux experts géologues et deux conseillers techniques depuis l’hexagone, pour renforcer les équipes du laboratoire local, associé aux opérations depuis mercredi matin.