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  • Caroline Perdrix / Radio1 | Crée le 04.10.2023 à 08h45 | Mis à jour le 04.10.2023 à 18h47
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    Le président de la Polynésie lors de la réunion de la 4e Commission des Nations Unies, mardi à New York. Photo Moetai Brotherson / FB
    Dix ans après la réinscription, la France a finalement occupé la chaise laissée vide depuis 2013 à la 4e Commission de l’ONU en charge des questions de décolonisation. Moetai Brotherson a prononcé un discours très mesuré. La brève apparition de l’ambassadeur français n’a pas changé le fond : la Polynésie française n’a "aucune place" sur la liste des territoires à décoloniser, et si dialogue il y a, il est entre la France et la Polynésie. Quant aux 41 pétitionnaires qui avaient fait le voyage, il n’est pas certain que leurs discours souvent redondants aient servi la cause. De notre partenaire en Polynésie, Radio1.

    La réunion de la 4e Commission des Nations Unies, en charge de la décolonisation, aura consacré près de trois heures à la question de la Polynésie française. C’est d’abord le président du Fenua qui a pris la parole, commençant par remercier Emmanuel Macron pour avoir enfin permis au représentant permanent de la France aux Nations Unies d’être présent.

    Un avant-propos mesuré qui s’adressait autant à l’État qu’à ses propres troupes. La décolonisation n’est ni un affront, ni le remède à tous les maux, c’est " un exercice d’introspection pour tous. Et surtout, a-t-il déclaré, je ne souhaite ni confrontation ni rupture sous ma gouvernance. "

    Moetai Brotherson a ensuite listé les changements qu’il voudrait voir dans la future résolution de la 4e Commission, qui n’a été modifiée qu’à la marge durant 10 ans. Il demande qu’elle reconnaisse la propriété du peuple maohi sur ses ressources naturelles sous-marines, et qu’elle exclue toute extension de la liste des matières premières stratégiques sur lesquelles la France garde la mainmise. Il demande également que soient mentionnées les répercussions, y compris transgénérationnelles, des essais nucléaires, et qu’un nouveau paragraphe soit ajouté pour préciser le programme de travail éducatif sur la décolonisation, dont Paris et Papeete devront déterminer ensemble le contenu. Il demande enfin, évidemment, que soit retiré l’appel du gouvernement précédent à effacer la Polynésie de la liste des pays à décoloniser puisque le parti indépendantiste est parvenu au pouvoir.

    Une chaise française à demi-vide ou à demi-pleine ?

    Puis c’est l’ambassadeur français auprès des Nations Unies, Nicolas de Rivière, qui s’est exprimé. Une première depuis 10 ans, mais du point de vue de la France, rien n’a changé malgré les dernières élections : "Ce n’est pas la première alternance politique dans ce territoire", a-t-il déclaré. Et si les relations entre l’État et la nouvelle présidence sont bonnes, l’ONU est priée de rester en dehors. La France change de méthode, dit-il, mais elle ne change pas de ligne, et demande à nouveau le retrait de la Polynésie de la liste de l’ONU.

    Une demande de retrait que Moetai Brotherson a qualifié "d’affront à la démocratie". Le représentant français n’a pas manqué de rappeler l’apport financier de l’État à la Polynésie. Pour conclure : "l’État travaille avec les représentants élus du territoire dans un esprit constructif, dans le respect de l’autonomie du territoire mais aussi dans celui de la souveraineté de la France avec laquelle nous ne saurions transiger."

    Nicolas de Rivière a ensuite quitté la salle sans assister aux interventions qui ont suivi.

    Ce ne sont ensuite pas moins de 41 pétitionnaires polynésiens qui ont pris la parole avec, il faut le dire, beaucoup de répétitions, et une théâtralité pas toujours maîtrisée pour certain(e) s. On notera tout de même l’intervention d’Oscar Temaru, qui a dénoncé la "procédure baillon" de l’État à son encontre en référence à l’affaire Radio Tefana. Le maire de Faa’a, que 10 ans d’absence de résultat rendent impatient, voudrait plus d’engagement et moins de langue de bois à l’ONU : "J’exhorte la commission à assumer ses responsabilités. Quelle est la position de la 4e Commission ? Nous n’avons plus le luxe de la procrastination", alors que, dit-il, "la France anesthésie notre démocratie".

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