fbpx
    Pacifique
  • Outremers360° avec AFP | Crée le 17.06.2025 à 05h00 | Mis à jour le 17.06.2025 à 05h00
    Imprimer
    Malgré la décision de justice, l’avocat du Camica (Conseil d’administration de la mission catholique de Tahiti) estime que l’affaire n’est pas terminée : "le volet pénal suit son cours puisque l’acte de notoriété n’a pas été annulé, mais déclaré de nul ef Photo DR / Outremers360°
    Le tribunal foncier de Papeete, en Polynésie française, a déclaré de "nul effet" un acte de notoriété acquisitive sur les îles Actéon, des atolls situés dans l’archipel des Tuamotu, et dont l’Église catholique revendiquait la propriété. Explications avec notre partenaire Outremers360°.

    Le groupe Actéon est un archipel inhabité de quatre atolls qui se trouve dans les Tuamotu, en Polynésie française. Le site appartient, depuis les années 1950, à deux SCI (société civile immobilière) détenues par des Paumotu (habitants des Tuamotu) des îles voisines, mais dont le Camica (Conseil d’administration de la mission catholique de Tahiti) revendiquait la propriété par usucapion, un mécanisme juridique permettant de devenir propriétaire d’un bien après 30 ans d’occupation continue et paisible.

    "Multiples irrégularités"

    Pendant trois décennies, le Père Joël Aumeran a organisé des campagnes de nettoyage, de plantations et d’exploitation des cocoteraies à Actéon, qui profitaient aux Paumotu ou à d’anciens détenus. Il poursuivait ainsi le travail entrepris par un autre prêtre avant lui. En 2019, le Camica avait fait dresser un acte de notoriété acquisitive par un notaire de Papeete pour obtenir la propriété des atolls.

    Mais, le tribunal foncier l’a jugé entaché de "multiples irrégularités" et déclaré "de nul effet". Cette démarche de l’Église avait indigné les Paumotu qui s’estimaient propriétaires légitimes. "Honte à l’Église de s’être comportée ainsi, c’est très bas d’avoir agi comme ça. Ils se sont appropriés les sept îles, dont trois étaient exploitées, mais par les Paumotu, pas par l’Église", a déclaré à l’AFP Astrid Brander-Hoffmann, descendante d’un coprahculteur qui a travaillé plusieurs années sur ces atolls.

    "L’affaire n’est pas terminée"

    Les deux SCI, auxquelles la Polynésie avait cédé les îles Actéon, ont été dissoutes mais non liquidées et les derniers copropriétaires sont décédés en 2024. Un liquidateur judiciaire va donc répartir les parts de SCI dissoutes entre les descendants de leurs propriétaires.

    La Polynésie, qui contestait elle aussi, comme les ayants droit des SCI, l’acte de notoriété acquisitive, n’a pas non plus eu gain de cause. "Le volet pénal suit son cours puisque l’acte de notoriété n’a pas été annulé, mais déclaré de nul effet, donc il appartient au Camica d’apporter des preuves complémentaires et l’affaire n’est pas terminée", a précisé Arcus Usang, avocat du père Joël Aumeran. L’archevêché de Papeete n’a pas souhaité commenter cette affaire.

    Les îles Actéon ont la particularité d’abriter un oiseau endémique en danger d’extinction, la gallicolombe érythoptère, dont la population totale est estimée à 200 individus par l’association ornithologique Manu.

    MERCI DE VOUS IDENTIFIER
    X

    Vous devez avoir un compte en ligne sur le site des Nouvelles Calédoniennes pour pouvoir acheter du contenu. Veuillez vous connecter.

    J'AI DÉJA UN COMPTE
    Saisissez votre nom d'utilisateur pour LNC.nc | Les Nouvelles Calédoniennes
    Saisissez le mot de passe correspondant à votre nom d'utilisateur.
    JE N'AI PAS DE COMPTE

    Vous avez besoin d'aide ? Vous souhaitez vous abonner, mais vous n'avez pas de carte bancaire ?
    Prenez contact directement avec le service abonnement au (+687) 27 09 65 ou en envoyant un e-mail au service abonnement.
  • DANS LA MÊME RUBRIQUE
  • VOS RÉACTIONS