Les habitants des Samoa étaient appelés aux urnes vendredi 29 août pour les législatives anticipées, à la suite de la dissolution du Parlement, et après des mois de luttes politiques internes. La Première ministre sortante Fiame Naomi Mata’afa, surnommée "la dame de fer du Pacifique", a dissous le Parlement en mai, après que les députés ont rejeté sa proposition de budget, briguant un nouveau mandat. Son jeune parti, Samoa Uniting Party (SUP) a toutefois perdu les élections au profit du FAST (littéralement "Foi en un Dieu unique de Samoa"), mené par l’homme d’affaires et politique Leuatea Schmidt.

Trois sièges

Ce dernier remporte la majorité des sièges du Parlement (31), loin devant le Parti pour la protection des droits de l’homme (PPDH) de Sa’ilele Malielegaoi, au pouvoir de 1982 à 2021 (13 sièges), tandis que le SUP de Naomi Fiame Mata’afa, pour sa première élection, remporte à peine trois sièges. Enfin, quatre derniers sièges ont été remportés par des candidats indépendants.

Fille du premier Premier ministre des Samoa, ancienne ministre et vice-première ministre sous l’ère du PPDH, Naomi Fiame Mata’afa avait rejoint le FAST, alors nouveau parti d’opposition, en 2021. À sa tête, elle remporte les législatives la même année après une crise institutionnelle, Sa’ilele Malielegaoi refusant de quitter le pouvoir. Naomi Fiame Mata’afa est devenue la première femme à la tête de cet État insulaire de près de 220 000 habitants, ancienne colonie rattachée à la Nouvelle-Zélande.

Anciens alliés politiques

Alliés politiques de 2021 à 2025, Leuatea Schmidt et Naomi Fiame Mata’afa avaient tous deux étés exclus du PPDH de Sa’ilele Malielegaoi en 2020 et 2021. À son arrivée au pouvoir, Naomi Fiame Mata’afa nomme son allié Leuatea Schmidt au ministère de l’Agriculture. Mais, le 10 janvier, la cheffe du gouvernement a limogé son ministre en raison de son inculpation pour faux, harcèlement, diffamation et entrave à la justice (il avait déjà été condamné puis blanchi en 2017). Exclu du gouvernement, il demeure néanmoins président du parti. Certains membres ont condamné son limogeage, demandant en réponse la destitution de la Première ministre. Cette dernière a ensuite révoqué trois autres ministres de son gouvernement qui soutenaient Leuatea Schmidt. En réponse, le FAST a exclu de ses rangs Naomi Fiame Mata’afa et cinq autres membres du gouvernement, et a voté contre son budget en mai, la poussant à convoquer de nouvelles élections.

Désormais au pouvoir, le FAST – conservateur chrétien et libéral – promeut des objectifs très généraux et consensuels : l’égalité des chances, de bons services publics, la reconnaissance de la culture et des coutumes samoanes et la sécurité. "Le peuple samoan a parlé et a décidé de faire confiance à notre parti pour diriger notre beau pays au cours des cinq prochaines années, a déclaré Leuatea Schmidt. Il nous appartient désormais nous, élus, de rassembler nos efforts, de restaurer l’harmonie et la cohésion dans notre société et nos communautés, et de nous concentrer sur la construction et le développement de notre paradis bien-aimé."