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  • AFP | Crée le 02.09.2025 à 09h53 | Mis à jour le 02.09.2025 à 09h53
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    Les manifestations, qui visent notamment à demander la réforme du Parlement indonésien, sont les plus massives et violentes depuis l’arrivée au pouvoir de Prabowo Subianto en octobre. Photo AFP / Timur Matahari
    Des milliers de personnes ont manifesté lundi 1er septembre dans plusieurs villes d’Indonésie. L’armée s’est déployée dans la capitale Jakarta après de violents troubles qui ont fait six morts ces derniers jours.

    Quelque 500 manifestants se sont rassemblés en début d’après-midi, lundi, devant le Parlement national à Jakarta, sous la surveillance de dizaines de soldats et des policiers avant de se disperser en début de soirée sans incident. Le président Prabowo Subianto avait averti peu avant que les manifestations doivent se terminer avant le coucher du soleil.

    À Gorontalo, sur l’île des Célèbes, des affrontements ont opposé des manifestants à la police, qui a riposté à coups de gaz lacrymogènes et de canons à eau. À Bandung, sur l’île de Java, des manifestants ont lancé des cocktails Molotov et des pétards sur le bâtiment du conseil provincial. À Palembang, sur l’île de Sumatra, une manifestation a réuni plusieurs milliers de personnes. Des centaines d’autres se sont rassemblées à Banjarmasin sur l’île de Bornéo et à Yogyakarta, dans le centre du pays. "Notre objectif principal est de réformer le Parlement. Nous espérons que (les députés) viendront nous rencontrer. Nous voulons leur parler directement", a témoigné à l’AFP Nafta Keisya Kemalia, étudiante, s’interrogeant : "Veulent-ils attendre que la loi martiale soit instaurée ?".

    Un chauffeur de mototaxi écrasé par un véhicule de police

    Les manifestations ont débuté lundi 25 août pour protester contre des indemnités de logement attribuées aux députés et considérées comme trop élevées, mais aussi pour dénoncer les difficultés économiques. Les protestations ont dégénéré après la mort jeudi 28 août d’un chauffeur de mototaxi écrasé par un véhicule de police à Jakarta et dont une vidéo est devenue virale.

    Les Nations Unies ont réclamé lundi 1er septembre l’ouverture d’enquêtes rapides, approfondies et transparentes sur la mort des six manifestants au cours de rassemblements violemment réprimés par les forces de l’ordre. "Nous suivons de près la vague de violences en Indonésie dans le contexte des manifestations au sujet des allocations parlementaires, des mesures d’austérité et de l’usage disproportionné de la force par les forces de l’ordre", a déclaré Ravina Shamdasani, du bureau des droits de l’homme de l’ONU.

    Dimanche, le président a tenté de répondre aux revendications des manifestants, en annonçant la suppression d’une indemnité très décriée qui devait être versée aux députés. Lundi, Prabowo Subianto a rendu visite à des policiers blessés dans un hôpital où il a stigmatisé les manifestants. "La loi prévoit que si vous voulez manifester, vous devez demander la permission, et la permission doit être accordée, et cela doit se terminer à 18 heures", a-t-il martelé.

    Des officiers de police arrêtés

    Lundi, Agus Wijayanto, en charge de la "responsabilité" au sein de la police nationale, a indiqué qu’une enquête avait révélé des actes criminels commis par deux officiers, dont le conducteur de la camionnette qui a percuté de moto-taxi. Au total, sept officiers ont été arrêtés. Les deux qui comparaîtront mercredi 3 septembre devant un tribunal d’éthique "pourraient être révoqués", a indiqué Agus Wijayanto.

    Lundi, la police a installé des points de contrôle dans toute la capitale tandis que des militaires ont effectué des patrouilles dans toute la ville et déployé des tireurs d’élite. Les rues de la métropole, habituellement encombrées, étaient plus calmes que d’habitude, de nombreuses entreprises et administrations ayant prié leurs employés de travailler à domicile.

    Pillages

    "Le gouvernement indonésien est un désastre. Le cabinet et le Parlement n’écoutent pas les appels du peuple", a témoigné Suwardi, 60 ans, vendeur de snacks. Aux incidents lors de manifestations se sont ajoutés ces derniers jours des pillages de maisons de plusieurs députés et de la ministre des Finances, Sri Mulyani Indrawati.

    Ces manifestations sont les plus massives et violentes depuis l’arrivée au pouvoir de Prabowo Subianto en octobre. Les tensions l’ont forcé à annuler un déplacement officiel prévu cette semaine en Chine pour un défilé militaire commémorant la fin de la Seconde Guerre mondiale.

    Samedi, la plateforme de réseaux sociaux TikTok a annoncé suspendre pour "quelques jours" sa fonctionnalité "live" (direct) en Indonésie, "en raison de l’escalade de la violence lors des manifestations".

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