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    Nouvelle Calédonie
  • Charlie Réné / charlie.rene@lnc.nc | Crée le 22.02.2018 à 04h30 | Mis à jour le 22.02.2018 à 09h11
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    Les moutons Dorper de Port-Laguerre. La station zootechnique vend les mâles (béliers) aux éleveurs pour qu’ils puissent développer la race dans leur troupeau. Les femelles (brebis) sont généralement gardées pour mettre bas de petits (agneaux), qui perpétu Photos Charlie Réné
    Agriculture. Les moutons ne courent pas les champs en Calédonie, où la demande, en viande d’agneau notamment, ne faiblit pas. Pour développer la production, la province Sud vient de finir une série de transferts d’embryons « en frais » sur des brebis locales. Une première.

    Des horaires à rallonge, des gestes minutieux, des enjeux importants… Hier, la station zootechnique de Port-Laguerre a poussé un « ouf » de soulagement au sortir d’une « longue quinzaine ». Au terme d’un protocole engagé le 5 février, près de 200 embryons ont été transférés sur des brebis calédoniennes. « On avait déjà effectué des transferts par le passé, mais ceux-là ont été faits “en frais??, pointe Romain Bonnefond, responsable de la station. Au lieu de les recevoir congelés, les embryons ont été produits sur place. C’est une première dans le pays ».

     

    La Dorper, future reine des troupeaux

    Une première pilotée par la province Sud, en partenariat avec l’Upra, avec un objectif clair : dynamiser la filière ovine. Car les moutons - béliers ou brebis - sont historiquement rares dans les pâturages du Caillou. Et pourtant, les Calédoniens sont friands de leur viande, notamment celle d’agneau. Résultat : la production locale, surtout vendue en direct par de petits producteurs, ne couvre que 2 % de la consommation. Le reste est importé. Un déficit que la Politique publique agricole provinciale espère réparer : la Ppap vise les 30 % d’autosuffisance en 2025. « C’est très ambitieux, c’est vrai, mais il y a un vrai marché », assure Romain Bonnefond.

    Qu’est-ce qui coince ? De l’avis général, « il est très compliqué, en Calédonie, de trouver les bons animaux pour développer son élevage ». Le principal chantier porte donc sur la génétique. « Il y a un consensus pour développer la Dorper, une race qui vient d’Afrique du Sud, reprend le responsable. Elle est adaptable, désaisonnée, délainée, ce qui est important pour les pâturages d’ici où on trouve des piquants… Et surtout elle a de très bonnes qualités bouchères ». Quand un agneau Wiltshire, race « historique » du Caillou, doit être élevé pendant 6 à 7 mois, un Dorper atteint les 30 kg et « peut partir à l’abattoir » en moins de quatre.

     

    Spécialistes australiens

    Dans certains élevages, des béliers Dorper sont déjà en reproduction depuis plusieurs années. « Mais il faut cinq ou six générations pour atteindre une race pure. Avec ces transferts, on accélère la cadence », précise Joseph Castegnaro, de Poya, un des deux éleveurs, avec Daniel Guépy, de La Foa, à avoir envoyé des bêtes à Port-Laguerre ces derniers jours. Après 10 jours de « synchronisation des chaleurs », par un traitement hormonal notamment, les brebis Dorper de la station zootechnique ont été inséminées avec de la semence de béliers australiens. « 5 à 7 jours plus tard, on peut récolter des embryons “pur race?? qui sont implantés sur les receveuses : une centaine de brebis des éleveurs et 80 de chez nous », détaille le responsable de la station zootechnique.

    À la sortie de la bergerie, les brebis sont tranquillisées et désinfectées, et dans le laboratoire attenant, le vétérinaire australien David Osborne vérifie l’état de préparation de chaque animal. Quand la brebis est prête, sa collègue embryologiste, l’œil dans le microscope, récupère dans une seringue un embryon prélevé quelques heures plus tôt. Il est injecté dans l’utérus d’une receveuse, après une incision rapidement recousue. Quelques secondes plus tard, le pas d’abord un peu maladroit, l’animal rejoint son troupeau.

    « Dans 45 jours, on vérifiera si l’embryon se développe bien », reprend Romain Bonnefond. Au bout de cinq mois de gestation, une partie des brebis mettront bas des agneaux 100 % Dorper. Ils seront bien sûr orientés vers la reproduction. Et peut-être vendus à des éleveurs ovins en devenir. Ils sont beaucoup sur les rangs.

     

     

    500 tonnes.

    C’est l’estimation de la consommation annuelle calédonienne de viande de petits ruminants, surtout de l’agneau. Elle est satisfaite à 98 % par l’import et le marché a tendance à se développer.

     

    Transferts moins chers

    Les transferts embryonnaires sont courants dans le milieu de l’élevage pour travailler sur la génétique. Mais dans la plupart des cas, les embryons arrivent congelés, souvent d’Australie, ce qui demande une logistique importante. Les transferts « en frais » permettent de diviser les coûts par trois, mais aussi d’augmenter le taux de réussite : si l’opération a bien été menée, près de 70 % des receveuses donneront naissance à un agneau de pure race Dorper, contre seulement 50 % avec des embryons congelés.

     

    « La demande est déjà là »

    Les transferts embryonnaires sont courants dans le milieu de l’élevage pour travailler sur la génétique. Mais dans la plupart des cas, les embryons arrivent congelés, souvent d’Australie, ce qui demande une logistique importante. Les transferts « en frais » permettent de diviser les coûts par trois, mais aussi d’augmenter le taux de réussite : si l’opération a bien été menée, près de 70 % des receveuses donneront naissance à un agneau de pure race Dorper, contre seulement 50 % avec des embryons congelés.

     

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