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    Politique
  • Anthony Tejero | Crée le 03.12.2023 à 06h59 | Mis à jour le 03.12.2023 à 09h13
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    Sébastien Lecornu sera en tournée dans le Pacifique Sud, dont à Nouméa, entre les 2 et 8 décembre prochains.  Photo Archives LNC / Th.P.
    Le ministre des Armées arrive ce dimanche sur le Caillou. Il y présidera notamment le 8e Sommet régional des ministres de la Défense du Pacifique Sud, avec un objectif clair : ancrer la France dans sa stratégie de développement de l’axe indopacifique. Quels sont les principaux enjeux de cette visite ?

    Que représente l’axe indopacifique ?

    C’est un des sujets qui tient particulièrement à cœur au président de la République Emmanuel Macron : développer l’axe indopacifique et y renforcer le poids de la France. Cette visite du ministre des Armées s’inscrit en plein dans cette volonté. Pour l’État, l’Indopacifique s’impose de plus en plus comme "l’espace stratégique du XXIe siècle", la montée en puissance de la Chine ayant bouleversé les équilibres traditionnels.

    Quelques chiffres expliquent également cette attention toute particulière de l’État à cet axe : 93 % de la zone économique exclusive (ZEE) française est située dans les océans Indien et Pacifique, notamment grâce aux eaux polynésiennes et calédoniennes.

    De Mayotte à Tahiti, en passant par le Caillou, la Réunion et Wallis-et-Futuna, la population française dans la région s’élève 1,65 million d’habitants. Un chiffre auquel s’ajoutent près de 150 000 expatriés français. Enfin, plus de 7 000 filiales d’entreprises y sont implantées et 8 300 militaires y sont déployés en mission.

    "C’est un axe très important puisqu’il concerne directement la vie des Français, il est un lieu majeur pour le transport notamment et c’est une zone de souveraineté à défendre, notamment auprès de ceux qui voudraient venir y piller nos ressources. C’est pour cela que nous la surveillons comme le lait sur le feu", résume le général Yann Latil, commandant supérieur des Forces armées de Nouvelle-Calédonie (Fanc).

    Quel est le rôle de ce Sommet des ministres de la Défense que le Caillou accueille ?

    Sébastien Lecornu vient essentiellement sur le Caillou pour présider le 8e Sommet régional des ministres de la Défense du Pacifique Sud, qui existe depuis dix ans mais est organisé pour la première fois sur un territoire français du Pacifique. À ce titre, le ministre des Armées rencontrera ses homologues des pays membres : Australie, Nouvelle-Zélande, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Tonga et Fidji. "Cette instance multilatérale sert déjà à apprendre à mieux se connaître et à mieux se coordonner sur des thèmes comme la sécurité maritime, le changement climatique ou encore les catastrophes naturelles pour développer notre capacité de réagir, explique le général Yann Latil, exemples à l’appui. C’est important de discuter en amont de ces mécanismes pour bien se coordonner lorsqu’il faut partir en intervention au Vanuatu après un cyclone ou encore aux îles Tonga, à la suite d’une éruption volcanique, en associant nos forces militaires selon des standards communs."

    Pourquoi faut-il parler de renforts et non pas d’une nouvelle base militaire ?

    Contrairement à certaines idées reçues, encore véhiculées depuis le discours d’Emmanuel Macron sur la place des Cocotiers, en juillet, il n’est pas question de construire une nouvelle base militaire sur le Caillou, insistent les Fanc. La stratégie de l’État pour la Nouvelle-Calédonie, dans le cadre de sa stratégie sur l’indopacifique, se tourne donc davantage vers un renfort des moyens matériels et humains de l’armée. "Il est question d’accueillir notamment nos deux nouveaux patrouilleurs (raison pour laquelle le ministre inaugurera le quai de la base navale, lundi) ou encore de faire venir de nouveaux hélicoptères, présente le général Yann Latil. Du côté des effectifs, il y a aujourd’hui 1 650 militaires et civils en Nouvelle-Calédonie et nous devrions avoir entre 200 à 250 effectifs supplémentaires au cours des six années à venir." Ces renforts seront essentiellement déployés sur la base navale de Nouméa, au Rimap de Plum et sur la base aérienne de La Tontouta.

    Où en est l’Académie du Pacifique annoncée par Emmanuel Macron ?

    Lors de sa visite sur le Caillou, le président de la République a notamment annoncé la mise en place d’une académie du Pacifique, à Nouméa, pour "former des militaires de la région". "Il s’agit là d’une annonce présidentielle qui méritait, entre-temps, d’être retravaillée et qui nécessite d’abord au ministre des Armées d’en parler directement avec ses homologues au cours de ce sommet des ministres de la Défense", glisse le commandant supérieur des Fanc.

    La conférence de presse avec Sébastien Lecornu, prévue à l’issue de ce sommet, sera sans doute l’occasion d’en apprendre davantage sur ce projet.

    Quel est le message envoyé par ce déplacement ministériel ?

    Pour les Fanc, cette visite du ministre des Armées "montre l’ancrage français dans le Pacifique et le partenariat que nous souhaitons confirmer auprès de nos pays voisins, et ce, en étroite collaboration avec eux".

    Quel est le programme du ministre ?

    Dimanche 3 décembre

    11h45 : Accueil républicain et honneurs militaires, à la base aérienne 186 de La Tontouta.

    15h15 : Coutume avec les représentants coutumiers des aires coutumières de la Grande Terre au Sénat coutumier.

    Lundi 4 décembre

    À partir de 10h45 : Le ministre se rendra à la pointe de l’Artillerie pour baptiser le quartier " Bataillon mixte du Pacifique " puis le bâtiment de la direction de l’administration sanitaire et sociale " Acôma Nerhon".

    À 12h45 : Inauguration du quai des patrouilleurs, à la Base navale.

    13h30 : Signature d’une convention de promotion des réserves avec la Chambre de commerce et d'industrie de Nouvelle-Calédonie et d’une convention Armées-Territoires avec la province Sud.

    16 heures : Entretien au haussariat avec Richard Marles, vice-Premier ministre et ministre de la Défense de l’Australie.

    17h30 : Honneurs militaires pour l’accueil des délégations du Pacifique Sud, sur la place Bir-Hakeim.

    18h45 : Coutume d’accueil des délégations du Pacifique Sud, au Sénat coutumier.

    Mardi 5 décembre

    8h30 : Accueil des délégations sur le lieu du Sommet régional à la Communauté du Pacifique Sud (CPS) puis ouverture de la réunion des ministres de la Défense du Pacifique Sud.

    À partir de 14 heures : Au Château Royal, entretiens bilatéraux avec Pio Tikoduadua, ministre de la Défense des Fidji ; avec Siaso Sovaleni, Premier ministre et ministre de la Défense des Tonga ; avec M. Win Bakri Daki, ministre de la Défense de Papouasie Nouvelle-Guinée, avec Judith Collins, ministre de la Défense de Nouvelle-Zélande.

    Mercredi 6 décembre

    15h45 : Démonstrations dynamiques par les Forces armées en Nouvelle-Calédonie, au quartier de l’Artillerie.

    18 heures : "Temps d’au revoir avec les délégations", suivi d’un discours de remerciement du ministre des Armées, au quartier de l’Artillerie.

    Aux Philippines et en Malaisie

    Avant de venir sur le Caillou, le ministre des Armées s’arrêtera, le samedi 2 décembre, à Manille, aux Philippines, le temps d’un entretien bilatéral avec Gilberto Teodoro jr, ministre de la Défense du pays, qui sera suivi de la signature d’une "lettre d’intention".

    Une fois son déplacement à Nouméa achevé, le ministre s’envolera pour la Malaisie où il rencontrera à Kuala-Lumpur, le vendredi 8 décembre, le ministre de la Défense, Mohammed Hassan. Un nouvel entretien qui se clôturera là encore par la signature d’une lettre d’intention.

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