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  • | Crée le 07.03.2023 à 05h01 | Mis à jour le 08.03.2023 à 18h58
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    Des manifestants défilent à Lyon, le 7 mars 2023, contre la réforme des retraites JEFF PACHOUD [AFP]
    Le Sénat a accéléré dans la nuit de mardi à mercredi l'examen du report de l'âge de départ à 64 ans, mesure phare de la réforme des retraites, après une journée de "mobilisation "historique".

    L'intersyndicale qui veut continuer à mettre la pression dans la rue a demandé à être reçue "en urgence" par Emmanuel Macron, mettant en garde contre une situation qui risque de devenir explosive. Pour l'instant, l'Elysée n'a pas répondu directement à cette requête.

    "La porte du gouvernement est plus qu'ouverte", a toutefois indiqué sur RTL le porte-parole du gouvernement Olivier Véran. "On est dans le respect des institutions. C'est la Première ministre et le gouvernement qui sont en train de mener ce texte dans son cheminement parlementaire", a-t-il ajouté.

    La SNCF prévoit une offre de transport légèrement améliorée ce mercredi, avec un tiers des trains en circulation pour les TGV et TER, contre un cinquième mardi.

    Si les syndicats avaient promis de mettre la France "à l'arrêt" le 7 mars, les taux de grévistes sont restés un peu en deçà des records.

    Mais le nombre de personnes dans la rue a dépassé le pic du 31 janvier, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur et de la CGT.

    La police a décompté 1,28 million de manifestants et la CGT 3,5 millions, contre respectivement 1,27 million et 2,5 millions le 31 janvier. L'intersyndicale avance "plus de 3 millions" de manifestants.

    Cette mobilisation "est historique au regard des 40 ou 50 dernières années", a estimé Laurent Berger, le leader de la CFDT.

    Ecartant le risque d'un essoufflement, l'intersyndicale, qui présente toujours un front uni, appelle à deux nouvelles journées d'actions: samedi 11 mars, puis le jour où Sénat et Assemblée tenteront de se mettre d'accord en commission mixte paritaire (CMP) sur le texte. Très vraisemblablement le 15, selon des sources parlementaires.

    Tandis que des grèves reconductibles touchent des secteurs clés de l'économie, l'intersyndicale a estimé que "le silence du président de la République constitue un grave problème démocratique qui conduit immanquablement à une situation qui pourrait devenir explosive".

    L'exécutif compte sur l'adoption de la réforme par le Sénat d'ici dimanche et envisage "un vote le 16 mars" dans les deux chambres.

    La majorité sénatoriale de droite a donné dans la nuit un gros coup d'accélérateur à l'examen de l'article le plus controversé, le report de l'âge légal de départ de 62 à 64 ans.

    Après avoir dégainé un outil de son règlement interne, le Sénat a fait passer à la trappe la majorité des amendements de gauche, qui a fini par quitter l'hémicycle. Les débats reprendront mercredi après-midi sur cet article.

    Cortèges très fournis

    Comme lors des précédentes mobilisations, les cortèges ont été globalement calmes mardi en dépit de quelques heurts entre des manifestants cagoulés et les forces de l'ordre à Paris, Nantes, ou encore à Lyon et Rennes où des canons à eau ont été utilisés.

    A Paris, où le chiffrage du cortège a joué le grand écart entre le décompte de la CGT (700.000) et la préfecture de police (81.000), 43 personnes ont été interpellées.

    Les taux de grévistes restaient un peu en deçà des meilleurs scores enregistrés depuis le début du mouvement, chez les cheminots (39% contre 46,3% le 19 janvier) comme chez les enseignants et à EDF (47,65% des salariés en grève selon la direction, contre 50% le 19 janvier).

    Dans la fonction publique d'Etat dans son ensemble, près d'un agent sur quatre était en grève, contre 28% lors de la première journée d'action le 19 janvier.

    Partout en France, les cortèges ont été très fournis.

    Le nombre de manifestants se situait entre 6.000 (préfecture) et 30.000 (CGT) à Nice, entre 13.000 et 23.000 à Bayonne, entre 20.500 et 55.000 à Grenoble.

    A Marseille, la CGT a fait état de 245.000 manifestants (contre 205.000 le 31 janvier), 30.000 selon la préfecture (40.000 le 31 janvier).

    Les Français restent très majoritairement opposés dans les sondages au report de l'âge légal de départ, même s'ils pensent qu'il sera mis en œuvre in fine.

    Coupures sauvages

    Les actions se poursuivent: le secrétaire général de la CGT Energie, Sébastien Ménesplier, a prévu une "semaine noire" dans le secteur, avec des baisses de production principalement dans le nucléaire.

    Les expéditions de carburants étaient toujours bloquées mercredi matin à la sortie des raffineries du groupe TotalEnergies en France, afin de protester contre le projet de réforme des retraites du gouvernement, a affirmé à l'AFP la CGT-Chimie.

    Selon Eric Sellini, élu national de la CGT-Chimie qui a appelé à une grève reconductible, "les gros sites d'expédition de TotalEnergies sont à l'arrêt.

    Et dans le gaz, trois des quatre terminaux méthaniers que compte la France ont été mis à l'arrêt pour "sept jours" lundi par les syndicats.

    "Si la réforme est adoptée, il est peu probable que la mobilisation se maintienne à ce niveau", anticipe une source gouvernementale, qui table sur un désengagement des syndicats réformistes.

    Face "à la situation de blocage", Emmanuel Macron doit "trouver une sortie par le haut", "ou bien une dissolution" de l'Assemblée nationale, "ou bien un référendum", a plaidé Jean-Luc Mélenchon (LFI).

    Jeudi, le trafic sera à nouveau "perturbé", selon la SNCF: tous ses syndicats ont lancé une grève reconductible.

    sl-eva-we-mac-chl-lby/grd/hr/mlb/sde/vk


    Des manifestants protestent à Annonay (Ardèche), contre la réforme des retraites, le 7 mars 2023 OLIVIER CHASSIGNOLE [AFP]


    Manifestation contre la réforme des retraites à Rennes, le 7 mars 2023 FRED TANNEAU [AFP]


    La raffinerie Exxon-Mobil à Port-Jérome, près du Havre, le 7 mars 2023, où les expéditions de carburant sont bloquées Lou BENOIST [AFP]

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