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  • AFP | Crée le 07.02.2024 à 10h14 | Mis à jour le 05.04.2024 à 06h50
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    Triple champion olympique en canoé entre 2000 et 2012, Tony Estanguet est le président du comité d’organisation des Jeux de Paris-2024. Photo Archives AFP
    Il veut des JO "exemplaires" mais se retrouve au cœur d’investigations du parquet national financier : le président du comité d’organisation des Jeux de Paris-2024, Tony Estanguet, est visé par une enquête sur les conditions de sa rémunération, pour laquelle il nie toute responsabilité.

    La rémunération du président de l’organisation des Jeux Olympiques de Paris en question. Une enquête visant Tony Estanguet a été confiée à la police judiciaire parisienne la "semaine dernière", a dit mardi à l’AFP une source proche du dossier. Contacté, le parquet national financier (PNF) a indiqué ne pas souhaiter "communiquer à ce stade sur l’existence d’une éventuelle enquête préliminaire relative à la rémunération de Tony Estanguet".

    "Je ne décide de pas de ma rémunération ni de son cadre", s’est défendu en début de soirée le triple champion olympique de canoë (2000, 2004, 2012), en marge de l’inauguration de la piscine Annette Kellerman à La Courneuve, près de Paris.

    "Je fais confiance à ce qui a été décidé à l’époque" de sa prise de fonction en 2018, a-t-il assuré à quelques journalistes, expliquant "le système qui a été décidé, c’était que je ne pouvais pas être salarié et qu’il fallait créer une structure ad hoc qui facture chaque mois au comité d’organisation".

    270 000 euros bruts annuels

    Tony Estanguet a perçu une rémunération annuelle de 270 000 euros (plus de 32 millions de francs) bruts jusqu’en 2020, selon des chiffres communiqués par le Cojo dès 2018, année à laquelle il a pris ses fonctions. Cette rémunération était ensuite susceptible d’évoluer dans une limite de 20 %, en fonction de certains critères de performance, avait précisé l’instance à l’époque. Mais "le montant de la rémunération n’a pas bougé depuis", a assuré le directeur général délégué du Cojo Mickaël Aloiso.

    Sollicité mardi par l’AFP, le Cojo, faisant part de son "étonnement" à l’annonce de l’ouverture de l’enquête, a argué que "le cadre de la rémunération du président du comité d’organisation" était "très strictement encadré".

    Il a en outre rappelé que son patron n’était pas salarié du Cojo, une association de type loi 1901 financée à 96 % par des fonds privés et qui bénéficie d’une dérogation, le caractère lucratif lui ayant été "confirmé par un rescrit fiscal". Ce statut implique que ses dirigeants ne sont "pas soumis" à un plafond de rémunérations, a-t-il ajouté.

    "Travailleur indépendant"

    Le fait que Tony Estanguet ne soit pas salarié du comité d’organisation découle de son mandat de président, selon l’instance. "On voulait le salarier au moment de la création du Cojo mais, après avoir sollicité l’Urssaf, il est apparu que ce n’était pas possible", a résumé son directeur général délégué.

    "Avoir un contrat de travail aurait créé un lien de subordination avec quelqu’un au-dessus de lui, ce qui n’a pas de sens juridiquement", a précisé Blandine Sorbe, ancienne magistrate à la Cour des Comptes et directrice déléguée au Cojo. "On a eu des échanges avec l’administration sociale et le contrôleur général et financier qui représente le ministère des finances au sein de l’association […]", des échanges qui ont abouti à la solution du régime "de travailleur indépendant".

    "Experts indépendants"

    Tony Estanguet, via une société qu’il a créée, perçoit donc sa rémunération sous forme de bénéfices non commerciaux. Le Cojo a aussi fait valoir que la rémunération de l’ancien sportif "a été décidée et validée par le premier conseil d’administration du comité d’organisation le 2 mars 2018, qui a statué en son absence, de façon souveraine et indépendante".

    Le montant de la rémunération a été décidé sur proposition d’un "comité" ad hoc composé "d’experts indépendants chargés de s’assurer de la pertinence de notre politique de rémunération", a-t-il souligné, ajoutant que les "modalités de versement" de la rémunération de Tony Estanguet "ont été validées par le contrôleur général économique et financier, après consultation de l’Urssaf".

    "Le montant des factures inhérentes à cette rémunération fait l’objet d’un audit annuel" par une "cellule interne indépendante de l’exécutif du comité d’organisation" ainsi que "d’un examen par le comité des rémunérations", a insisté l’instance. Une démarche, qui répond, dit-elle, "à une volonté de transparence".

    "Montage atypique"

    Début 2021, deux rapports de l’Agence française anticorruption (AFA) sur l’organisation des JO (26 juillet-11 août) notaient des "risques d’atteintes à la probité" et de "conflits d’intérêts". Dans l’un de ces rapports, l’AFA évoquait le cas de l’entreprise de Tony Estanguet, pointant un "montage atypique dans le cadre d’une association de loi 1901".

    L’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (28 août-8 septembre) de Paris fait déjà l’objet de trois autres enquêtes financières distinctes, notamment pour des soupçons de favoritisme et de détournements de fonds publics lors de l’attribution des marchés.

    La question des rémunérations des principaux dirigeants du comité d’organisation était devenue sensible dès l’attribution des Jeux à Paris par le CIO en septembre 2017. Le Canard Enchaîné avait évoqué à cette époque un salaire de 450 000 euros annuels pour Tony Estanguet, immédiatement démenti par l’intéressé.

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