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  • De notre correspondante, Nadège Bège, avec J.-F.G. | Crée le 22.03.2018 à 04h25 | Mis à jour le 22.03.2018 à 08h23
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    Les membres de la liste « Intérêt communal de Bourail » ont pris la décision de démissionner en bloc, faisant tomber du coup le conseil municipal. Photos N.B.
    Bourail. Hier après-midi, le conseil municipal était convoqué pour adopter le compte administratif 2017 et le budget 2018 de la commune. A la surprise générale, le groupe « Intérêt communal de Bourail » a démissionné, mettant ainsi fin à la mandature actuelle.

    Dix-huit dossiers étaient inscrits à l’ordre du jour de la séance du conseil municipal prévue hier après-midi en mairie. Une séance de travail ordinaire qui devait permettre aux élus d’adopter le compte administratif 2017, ainsi que le budget primitif 2 018. Il en fut tout autrement.

    A la surprise générale, après que Brigitte El Arbi, la maire, a ouvert la séance et fait l’appel, Patrick Robelin, du groupe « Intérêt communal de Bourail », a demandé, et obtenu la parole. « Madame le maire, nous avons un courrier à vous transmettre et une déclaration à vous faire ». Et ce dernier d’annoncer la démission de son groupe, provoquant ainsi la chute du conseil [Lire ci-dessous].

     

    « Amateurisme municipal »

    « Nous démissionnons ce jour pour mettre un terme à cette gabegie et éviter la mise en faillite programmée de la collectivité qui montre les premiers signes d’une gestion cavalière en reportant sur l’exercice 2 018 les dépenses engagées en 2017 ». Et l’élu de l’opposition de rajouter : « Mettons fin à l’amateurisme municipal ! »

    Selon le porte-parole du groupe « Intérêt communal de Bourail », chiffres à la clé, le montant des investissements réalisés est passé de 783 à 278 millions de francs. Mise en cause également, l’épargne brute de la commune, qui a également diminué de 58 % entre 2013 et 2018.

    Les constructions du lotissement SIC de la colline aux perruches, du restaurant de Téné, de la nouvelle gendarmerie, ainsi que les études pour l’assainissement de Poé sont quelques-uns des projets qui auraient dû être lancés ou achevés, selon l’élu. « Pire, certaines de ces réalisations indispensables pour les Bouraillais ne sont pas inscrites au budget 2 018 », affirme Patrick Robelin. « Malgré nos alertes répétées et nos recommandations, notamment lors de l’explosion du groupe « Uni dans la diversité », l’exécutif est autiste, fait la sourde oreille et ne remet pas en cause sa gestion municipale », a conclu l’élu démissionnaire. « Nous refusons de rester les bras croisés. C’est pourquoi nous avons décidé de claquer la porte, de démissionner et d’offrir à Bourail la chance de se relever, d’aller de l’avant et d’avoir des projets. Il est de notre responsabilité d’agir ». Avant de lever la séance, Brigitte El Arbi a tenu à préciser que, depuis qu’elle était à la tête de la commune, il n’y avait jamais eu autant d’investissement dans les bâtiments communaux. Et de citer en exemple la rénovation du Picaj, du cinéma, de la bibliothèque, des écoles…

     

    « Des finances saines »

    « Entendre des choses comme cela, ça me désole. Chacun prendra ses responsabilités », a-t-elle lancé. La maire n’a pas tenu à s’exprimer davantage, à chaud, sur ces démissions qui mettent fin à sa mandature.

    Plus combative, Maïré Nozeran, adjointe au maire, a prévenu : « Nous avons des finances saines et nous sommes même cités en exemple à l’Association des maires. Nous n’avons pas à rougir de notre action. Au contraire, nous sommes déjà prêts à repartir en campagne. »

     

     

    La Roche-Percée, le dossier de trop?

     

    Maître Milliard avait prédit ces départs lors du procès au tribunal correctionnel d’un habitant de Bourail jugé jeudi pour avoir construit illégalement une habitation sur son terrain de la Roche-Percée.

    Dans leur déclaration, le groupe liste « Intérêt communal de Bourail », a reproché à la majorité municipale sa gestion de dossiers à enjeux majeurs. Tels que celui des constructions sur la Roche-Percée. « L’exécutif instruit à charge, mais ne se constitue pas partie civile lors des procédures au tribunal. La majorité communale expose ainsi au minimum dix-neuf familles à la démolition de leur habitation, alors même qu’il n’y a aucune solution de relogement à Bourail, par défaut de lotissement », martèle Patrick Robelin.

    « En ce moment, il y a un mouvement de colère dû au dossier des constructions illégales de la Roche-Percée. Il faut savoir que deux élus [démissionnaires] sont concernés directement. Ce qui motive à faire tomber le conseil. Cet acte est injuste et complètement irréfléchi », juge Maïré Nozeran, adjointe au maire. « Chaque maire a évité d’en parler mais nous, on s’attaque au problème, car il y a de véritables risques. »

     

     

    De la dissension à la démission

     

    De nombreux désaccords étaient apparus l’année dernière lors des conseils municipaux. Des élus de la majorité sont allés jusqu’à voter contre plusieurs délibérations. Lors du conseil du 31 mai, un groupe d’élus a annoncé, par courrier au maire, la création d’un nouveau groupe baptisé « Renouveau ». Brigitte El Arbi a donc décidé en août de retirer la délégation de signature à quatre des adjoints de ce groupe.

    En septembre, huit membres de « Renouveau », sur les neuf du groupe, ont quitté le conseil municipal. Pas assez pour que les Bouraillais retournent aux urnes, puisqu’il faut que plus d’un tiers des sièges soient vacants. Or, le conseil de cette commune de près de 5 000 habitants compte vingt-sept sièges. Les groupes menés par Patrick Robelin (quatre sièges), Nadir Boufeneche (deux) et Julien Boanemoi (deux) ont décidé à ce moment-là de donner une deuxième chance à la maire. Peu favorables à organiser des élections partielles deux ans avant les prochaines échéances, prévues en 2020. Ils s’étaient donné jusqu’à la fin de l’année pour voir si les dossiers avancent.

    Avec quatre élus démissionnaires, la ligne rouge du tiers est aujourd’hui dépassée. Des documents doivent encore être transmis au haut-commissariat pour un contrôle de légalité qui confirmera le retour aux urnes. Si la légalité est confirmée, Bourail connaîtra le même scénario que l’île des Pins, Ouégoa et Hienghène. Des « élections partielles » pour le renouvellement intégral du conseil devront être organisées.

     

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