Rien n’arrête le groupe de bénévoles qui imagine, chaque année, la programmation du Blackwoodstock. Les deux annulations en 2023 – notamment pour raisons financières – et en 2024 – pour des raisons de sécurité – n’ont pas eu raison de leur enthousiasme ni de leur énergie. Après une édition spéciale anniversaire pour les 10 ans en 2022 pendant trois jours avec plus de 2 000 festivaliers, le Blackwoodstock prend à nouveau ses quartiers au Fort Teremba, à Moindou, à partir de vendredi 31 octobre et jusqu’à dimanche 2 novembre. Sous une forme "plus réaliste en termes de calibrage", certes, mais tout aussi qualitative et enjouée. "Ça a été assez facile de le préparer malgré les deux ans d’interruption, parce qu’on en avait très envie", témoigne Fabienne Herault, tout sourire.

Deux invités Australiens et deux Français

L’événement revient avec "la même identité" et ses spécificités : "on est les seuls à proposer un camping, un village et une programmation quasiment sans interruption sur deux jours", poursuit la présidente de l’association. S’il n’y a pas de tête d’affiche comme en 2022 – "On ne pouvait pas" –, deux groupes australiens de punk rock, C.O.F.F.I.N. et Being Jane Lane, originaires de Sydney et Brisbane, seront présents. "Ils sont bien énergiques, ça déménage sur scène et c’est contagieux", s’exclame Fabienne Herault. Il y aura également deux invités français, Monsieur R, "du post-rock un peu psyché et planant, qui apportera une touche d’originalité et de poésie" et Astaffort Mods, qui propose un concept. "Ils feront onze performances sous des noms différents, qui seront d’ailleurs inscrites au Guinness des records, car c’est une première de faire onze concerts sur un même festival. Ce sont un peu des troubadours."

Certains artistes sont déjà arrivés sur le territoire. Ils en profitent pour découvrir la Nouvelle-Calédonie avant de se diriger vers Bourail et l’auberge de jeunesse de Poé, où ils seront logés. A priori ravis de participer au Blackwoodstock. "On est agréablement surpris. Après deux ans d’arrêt, on se rend compte que les groupes se parlent entre eux, qu’ils sont contents de venir ici et de vivre une expérience avec un public joyeux et qui bouge. Je pense que la bonne réputation d’accueil dont on bénéficie nous sert", se réjouit Fabienne Herault.

Pour tous les goûts

Au total sur le week-end, plus de trente concerts sont prévus sur trois scènes, de quoi profiter d’une expérience musicale "riche et variée", avec la présence de nombreuses formations locales aux styles divers. Il y aura, comme de coutume, la fanfare Malawi, une scène électro, du folk et du crossover. En plus de la musique, le Fort Teremba va accueillir des matchs d’impro, des spectacles de théâtre, de l’acroyoga, un bar à jeux, des jeux de plateau et de rôle, un food court, un bar, un nakamal ou encore un marché d’artisans locaux, des expositions et des installations artistiques. Un système de covoiturage est également proposé via la page Facebook Blackblackcar.

Une dizaine de bénévoles s’affairent depuis lundi à aménager le village éphémère et les différents espaces sur le site de 11 hectares. Ils seront secondés par une centaine de collègues de vendredi à dimanche, afin de veiller au bon déroulement du festival. 48 heures d’un événement musical qui, à n’en pas douter, va faire vibrer la Brousse pendant deux jours.