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    Sud
  • Julien Mazzoni | Crée le 05.08.2025 à 13h30 | Mis à jour le 21.08.2025 à 17h04
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    L’Adevy, c’est aussi une quincaillerie située au centre du village. Photo DR
    L’Association de développement de Yaté va-t-elle disparaître après près de trente-cinq ans d’existence au service des producteurs de la commune ? Ses membres se battent pour sa survie et déplorent un "abandon" des institutions.

    Longtemps citée en exemple pour son modèle de développement économique en milieu tribal, l’Adevy, l’Association pour le développement de Yaté, est menacée de disparition, après plus de trente ans d’existence. Créée en 1991, la structure accompagne le développement des activités d’agriculture, d’élevage et de pêche sur la commune et gère notamment l’ensemble de la filière cailles, de la production à la commercialisation, en passant par la transformation. Une activité phare qui, jusqu’en 2021, écoulait environ 120 000 volailles chaque année. L’Adevy, qui s’est développée au fil des années, c’est aussi une coopérative agricole dédiée aux petits producteurs et une quincaillerie implantée au centre du village de Waho.

    Mais depuis quelques années, le modèle s’essouffle. Les crises successives (Covid, conflits autour de la mine, 13-Mai…) ont mis à mal les finances de l’association. La commune de Yaté se retrouvant régulièrement isolée, les difficultés d’approvisionnement et d’écoulement des produits, ainsi que les financements en chute libre font que l’Adevy est menacée de disparition.

    "Aidez-nous à sauver cet outil"

    Pourtant, comme le rappelle Gabriel Drémon, son vice-président, "l’Adevy est un outil indispensable. On a aidé les gens à se lancer dans la pêche, l’agriculture, mais aujourd’hui, on se retrouve avec un gros manque à gagner parce que certains n’ont pas joué le jeu, notamment les institutions. Le message que nous voulons faire passer est : aidez-nous à sauver cet outil que nos vieux ont mis en place avec une vraie vision de développement. Il ne doit pas disparaître."

    "La province Sud a suspendu toute subvention depuis des années", affirme Gabriel Drémon et "on a le sentiment d’être lâchés par la nouvelle équipe municipale".

    Pourtant, Raphaël Larvor, directeur du développement économique de la province, indique de son côté que "nous continuons à subventionner le fonctionnement et le maintien de l'effectif de l'Adevy". Pour preuve il rappelle le versement d'une subvention de 6 millions en 2020, puis de deux autres d'1,6 million en 2022 et en 2023. En 2024, une aide exceptionnelle au maintien de l'emploi salarié a été votée, dont la moitié a été effectivement versée, la seconde tranche étant "conditionnée à un suivi de formation et d'accompagnement, mais qui n'a pas pu aller à son terme en raison des événements."

    Quant à la mairie, propriétaire du bâtiment loué par l’Adevy, elle verse bien une subvention annuelle de 12 millions et prend également en charge une partie des frais de carburant, mais la mise aux normes du laboratoire de la filière cailles, exigée par le Sivap, "n’est toujours pas entamée, malgré de nombreux devis présentés. Nous n’avons pas la main dessus, puisque c’est la mairie qui est propriétaire", insiste le vice-président.

    "Le modèle est devenu obsolète"

    "Nous n’abandonnons pas l’Adevy, assure, pour sa part, Éliane Atiti, la première adjointe de la mairie. Mais la structure est en perte de vitesse et il est temps de trouver un nouveau fonctionnement. Nous ne pouvons pas continuer à l’accompagner sous cette forme. Le modèle est devenu obsolète, la structure juridique associative n’est plus viable. Nous voulons que l’activité reprenne, mais autrement," insiste-t-elle.

    Pourtant, jusqu’à la suspension de la filière caille, en raison des évènements de mai 2024, l’Adevy "générait 150 millions de chiffre d’affaires par an", assure Gabriel Drémon. "Même si un toilettage est sûrement nécessaire, concède-t-il, nous avons le soutien des banques, nous leur avons présenté un plan de financement pour relancer l’activité et elles ont confiance en notre modèle."

    Un travail de réflexion jusqu’en octobre

    Un groupe de travail réunissant le conseil d’administration, la commune et un consultant est chargé de trouver un équilibre d’ici au mois d’octobre. En attendant, les réunions se poursuivent. Au-delà de l’avenir des 80 adhérents de l’association et de ses douze salariés, dont plus de la moitié sont actuellement placés en chômage partiel, c’est la conception même du modèle de développement rural et tribal qui se joue sur la commune du Grand Sud.

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