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  • © 2019 AFP | Crée le 21.06.2019 à 13h53 | Mis à jour le 21.06.2019 à 13h55
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    Des femmes manifestent contre la remise en liberté provisoire des membres de "La Meute", le 22 juin 2018 à Valence (est de l'Espagne) JOSE JORDAN-afp/AFP/Archives

    La plus haute instance judiciaire espagnole se penche vendredi sur l'affaire de "La Meute" - cinq hommes ayant abusé d'une jeune fille et filmé leurs actes - qui a été le détonateur l'an dernier de manifestations féministes massives dans le pays.

    La Cour suprême va devoir trancher définitivement la question au coeur de l'affaire: y a-t-il eu viol, au regard du droit espagnol qui exige des preuves d'intimidation ou de violence ?

    La condamnation des cinq hommes pour abus sexuel - et non pour viol -, considérée comme trop clémente par une bonne partie de l'opinion, puis leur remise en liberté provisoire en juin 2018 avaient entraîné d'énormes manifestations en Espagne.

    Depuis, le gouvernement socialiste a annoncé sa volonté de réformer le code pénal pour introduire la notion de consentement sexuel explicite, sur le modèle de la Suède, où tout acte sexuel sans accord clair est considéré comme un viol.

    Cinq magistrats de la Cour suprême, dont deux femmes, vont examiner les recours en cassation présentés par l'accusation et la défense lors d'une audience publique qui débute à 10h30 (8H30 GMT).

    Selon un porte-parole de la Cour, la décision pourrait "être connue le jour même".

    La victime n'a jamais souhaité apparaître en public. Les cinq accusés, dont deux anciens militaires, ne sont pas cités à comparaître.

    Ces cinq hommes, qui se surnommaient "La Meute", sont accusés de viol collectif en juillet 2016 à Pampelune (nord), en pleines fêtes de la San Firmin. Moins d'un quart d'heure après avoir rencontré la jeune femme, ivre, ils lui avaient fait enchaîner fellations et rapports sans préservatifs dans l'entrée d'un immeuble, avant de voler son téléphone et de la laisser à moitié nue.

    S'en vantant sur un groupe WhatsApp, ils avaient diffusé des images de leurs agissements: une preuve utilisée contre eux durant les procès mais aussi contre la victime, qui dut justifier sa passivité apparente.

    - "Moi, je te crois" -

    En avril 2018, ces cinq hommes ont été condamnés à neuf ans de prison pour abus sexuel - aggravé d'abus de faiblesse - mais non pour viol. Une décision confirmée en appel en décembre.

    Tout en relevant "la disproportion des forces" entre ces hommes âgés de 24 à 27 ans et leur jeune victime, soumise à "l'humiliation qu'ils lui imposaient", la juridiction d'appel n'a pas non plus retenu le viol.

    Malgré l'avis contraire de deux des cinq juges, favorables à une condamnation pour viol, ce tribunal a conclu qu'il n'y avait pas eu violence et qu'il était trop difficile de déterminer s'il y avait eu intimidation, accordant aux accusés "le bénéfice du doute".

    D’innombrables adolescentes avaient participé au printemps 2018 à une série de manifestations, criant "moi, oui je te crois" à l'attention de la victime.

    "S'il y a cinq hommes autour de toi et que tu résistes, tu peux en mourir", s'indignait ainsi Laura Hincapié, Madrilène de 18 ans.

    - 18 ans requis -

    Le parquet général semble du même avis.

    "Il est inadmissible de forcer le droit à l'extrême en exigeant des victimes des attitudes héroïques qui les conduiraient à endurer un plus grand mal", a-t-il écrit.

    Evoquant "une intimidation suffisante pour annuler la volonté de la victime", le parquet demande la reconnaissance du viol et un doublement de la peine initiale: 18 ans de prison contre chacun des accusés; deux de plus pour le voleur du portable.

    Pour les accusés, l'avocat Agustin Martinez a sollicité "un acquittement", ayant toujours affirmé qu'il s'agissait de relations sexuelles consenties entre adultes.

    Les plaintes pour viol sont en nette hausse en Espagne: 1.702 ont été enregistrées en 2018, 22,7% de plus qu'en 2017, selon le gouvernement.

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