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  • © 2016 AFP | Crée le 01.09.2016 à 20h42 | Mis à jour le 01.09.2016 à 20h45
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    Le Brésilien Thiago Braz da Silva lors des Jeux de Rio, le 15 août 2016

    Thiago Braz, champion olympique du saut à la perche chez lui au Brésil, et Renaud Lavillenie, l'or de Londres fondu en argent à Rio sous les huées du public, se retrouvent jeudi en terrain neutre à Zurich.

    Mais le jour d'avant néanmoins, chacun a tenu à garder ses distances et jouer son rôle.

    Détenteur de la marque planétaire (6,16 m) depuis 2014 et assuré d'une 7e Ligue de diamant remportée en autant d'éditions - autre record -, Lavillenie, 30 ans en septembre, reste le "Napoléon" de la perche.

    Le Français le rappelle au détour de la conférence de presse réunissant le podium des Jeux 2016: lui a déjà franchi 6 mètres et plus à 19 reprises, depuis 2009.

    Son "pote" du Mississipi Sam Kendricks, troisième à Rio, insiste d'ailleurs sur la constance du Français à plus de 5,85 m: "des barres occasionnelles pour ses adversaires, qui l'ont fait chuter à tour de rôle aux Mondiaux (le seul titre qui manque à Lavillenie)".

    Thiago Braz (22 ans), 6,03 m pour l'or de Rio, son premier "6 mètres", n'a pas encore cette dimension. "Cette saison, j'ai peu sauté en compétition. On était centrés sur les Jeux. En 2017, je serai plus souvent présent. Non pas que je doive battre à chaque fois Lavillenie, mais pour donner de la continuité à mes résultats", souligne le jeune Brésilien.

    Pour Vitaliy Petrov, déjà mentor et entraîneur de Serguei Bubka, la saison de son élève prodige devait s'arrêter sur l'extase des Jeux.

    "Mais il (Petrov) a un peu changé d'avis et m'a demandé si je me sentais capable de continuer. Je termine par trois concours: à Zurich, puis à Berlin et au Liechtenstein", répond Braz, natif de Marilia dans l'Etat de Sao Paulo.

    "Depuis notre rencontre en 2010, il (son coach) a cru en moi. Il m'a fallu du temps pour fixer la technique", ajoute le médaillé d'or olympique.

    - Tranquille -

    Formé à l'école du technicien ukrainien, qui l'a voulu avec lui depuis un an et demi au centre de la perche à Formia, près de Rome, Thiago Braz, champion du monde juniors en 2012, est un bel athlète (1,86 m) tranquille.

    "Cette tranquillité qui me caractérise, ça ne cadre pas avec le Brésil ? Je tiens cela de mon père qui n'était pas sportif. Est-ce que je suis élève de l'école russe ? Bien sûr, mais avec beaucoup de Brésil et un peu d'Italie aussi. Notre obsession, ce n'est pas de battre Renaud Lavillenie et les perchistes français, mais simplement sauter le plus haut possible", remarque Braz.

    Il assure: "Lavillenie reste un adversaire. Qu'il gagne ou pas, cela ne change rien pour moi. Je dois faire mon job. Maintenant, je souhaite qu'on ait de bons rapports".

    Le Brésilien a réconcilié son pays avec l'athlétisme, fût-ce au prix des sifflets à l'encontre de Lavillenie.

    "J'ai essayé de calmer le public quand cela a commencé et ça a un peu fonctionné. Mais ils ont repris de plus belle. Moi, j'étais prêt pour un grand résultat. A 6,03 m, j'ai pris la grosse perche que je n'avais utilisée qu'une seule fois auparavant, à Leverkusen. Renaud Lavillenie n'avait pas pensé à ce scénario. En tant qu'athlète professionnel, il aurait dû être préparé à tout. Moi je ne pouvais rien changer", s'est défendu le jeune perchiste.

    - "J'étais perdu" -

    Et d'évoquer l'émotion de gagner à domicile. "Des moments incroyables, j'étais perdu. Alors j'ai improvisé un tour d'honneur. Au Brésil, il n'y a pas de culture de l'athlétisme, de la perche. On ne pensait pas trop à moi pour une médaille. Et maintenant ils ont découvert une autre histoire. Ils croient trop en moi. Je dois garder les pieds sur terre et travailler encore plus."

    "Je suis assailli par les enfants qui me demandent comment on saute avec une perche. C'est étrange, cette célébrité soudaine. On m'a sorti de ma tranquillité", dit-il encore.

    Thiago Braz a succédé dans le coeur des Brésiliens au superbe Joaquim Cruz (champion olympique du 800 m en 1984 à Los Angeles, devant Sebastian Coe).

    "J'en ai entendu parler, on a une histoire un peu semblable, avec une expérience déjà dans le basket avant de se consacrer entièrement à l'athlétisme", sourit l'athlète qui a intégré il y a trois mois le groupe sportif de l'armée de l'air brésilienne.

    Joaquim Cruz, lui-aussi, tranchait par sa force tranquille.

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