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  • © 2020 AFP | Crée le 02.04.2020 à 18h01 | Mis à jour le 02.04.2020 à 18h05
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    Des bénévoles de la Banque alimentaire de Washington préparent des cartons de nourriture, le 1er avril 2020 Alex Edelman-AFP

    La pandémie de coronavirus pèse lourd sur les banques alimentaires américaines qui manquent de bénévoles, confinés chez eux, pendant que les dons se tarissent et que le nombre de demandes de repas augmente.

    "Des gens ont encore plus faim qu'avant et d'autres doivent se mobiliser, aider et ne pas avoir peur", affirme Rob Britton, un volontaire qui remplit des cartons de nourriture à la Banque alimentaire de la région de Washington (CAFB).

    Le gigantesque entrepôt de l'organisation, qui centralise les produits à destination des associations partenaires, sonne pourtant vide.

    A cause des mesures de précaution sanitaire pour éviter la propagation du virus, le nombre de bénévoles présents pour décharger la nourriture, l'entreposer ou remplir les cartons est passé de 100 à 40 par jour.

    Il reste les moins angoissés ou les plus motivés, comme Courtney Thornton. "Le bénévolat est une partie importante de ma vie", dit-elle. "En ce moment, des gens perdent leur emploi et ils ont besoin de toute l'aide possible".

    La Banque alimentaire fournit environ 400.000 repas par an dans la région de Washington. Mais depuis le début de l'épidémie et l'arrêt de nombreuses entreprises, "des milliers" de personnes licenciées ou en chômage technique sans salaire ont besoin de manger, explique à l'AFP Radha Muthiah, la présidente de la CAFB.

    Dans le même temps, "les dons de nourriture ont baissé de 50%, voire 75% selon les donateurs ces dernières semaines", ajoute-t-elle, qualifiant cette situation de "dramatique". Pour compenser, la Banque doit acheter elle-même les produits qu'elle va distribuer.

    La situation est similaire pour les associations partenaires de la Banque alimentaire, comme "Food & Friends", alors que les mesures de confinement sont de plus en plus strictes. Plus de 85% des Américains sont appelés à rester chez eux.

    "Les restrictions sur les déplacements non essentiels continuent d'augmenter et nous savons qu'elles vont avoir un impact sur les trajets que nos bénévoles vont choisir de faire", explique sa responsable, Carrie Stoltzfus.

    - "Chaque dollar compte" -

    L'association cuisine et porte des repas à domicile à plus de 2.800 personnes, dont certains souffrent de maladies graves et ne peuvent pas se déplacer, autour de la capitale américaine. Avec une maladie aussi infectieuse que le Covid-19, ces clients sont un groupe à hauts risques.

    La fermeture des universités a porté un autre gros coup à Food & Friends, qui accueille habituellement en mars de nombreux étudiants pour des activités communautaires pendant leurs vacances de printemps.

    Il a donc fallu modifier les plannings et l'organisation du travail.

    Depuis lundi, le nombre de personnes présentes dans un même atelier a été limité pour respecter la distance sanitaire et les espaces de travail sont séparés d'1,5 mètre, précise Mme Stoltzfus.

    Les bénévoles se succèdent à 15 minutes d'intervalle pour prendre les paniers-repas et la distribution va être limitée à une fois par semaine, contre trois habituellement.

    Carrie Stoltzfus salue ses "incroyables" volontaires qui continuent de venir, et remercie ceux qui "ont déjà pris la difficile décision" de rester chez eux.

    Et l'argent, nerf de la guerre contre la crise alimentaire, vient aussi à manquer. Les campagnes de levée de fonds prévues jusqu'en juin, qui auraient permis de rassembler un million de dollars, ont été annulées pour cause de coronavirus.

    "Les temps sont durs pour tout le monde et chaque dollar compte", dit-elle.

    "Nous avons besoin de financements pour acheter les produits et les porter à ceux qui en ont besoin", renchérit Radha Muthiah, de la CAFB.

    "Nous avons été intelligents pour adapter notre modèle de distribution", affirme Mme Muthiah, qui se concentre désormais sur "les produits de base".

    "Ce n'est plus la cerise sur le gâteau, mais juste le gâteau que nous voulons distribuer", dit-elle, alors que les effets de la crise se font déjà sentir dans la population défavorisée, la plus vulnérable.

    Mme Muthiah s'inquiète aussi des effets "à moyen et à long terme de cette crise sanitaire et économique", qui devraient se faire sentir selon elle au moins jusqu'en 2021.

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