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  • © 2019 AFP | Crée le 22.03.2019 à 00h23 | Mis à jour le 22.03.2019 à 00h25
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    Dans la zone inondée de Buzi au Mozambique, le 20 mars 2019, après le passage du cyclone Idai ADRIEN BARBIER-AFP

    "Il faut les secourir, les tirer de là": des milliers de personnes étaient toujours bloquées dans des zones inondées jeudi en Afrique australe, attendant anxieusement les secours après le passage la semaine dernière du cyclone Idai, qui a fait au moins 356 morts.

    Au Mozambique, 15.000 personnes ont besoin d'être "secourues immédiatement", a prévenu le ministre mozambicain de l'Environnement Celso Correia. "Elles sont bloquées sur des maisons, sur des toits", a-t-il expliqué à l'AFP depuis Beira (centre), la deuxième ville du pays, dévastée par le cyclone Idai.

    Ces 15.000 personnes "ne sont pas en forme. Elles sont en vie (...) mais on a besoin de les secourir, de les sortir de là", a-t-il encore dit.

    "C'est une lutte contre la montre. Chaque minute compte", a-t-il insisté, alors que des "milliers d'autres sont bloquées sur des zones plus élevées, sur des petites îles".

    Le bilan du cyclone Idai, qui a balayé en fin de semaine dernière le Mozambique puis le Zimbabwe, a encore grimpé jeudi pour atteindre 356 morts, selon des sources officielles.

    Au moins 217 personnes sont mortes au Mozambique et 139 au Zimbabwe, deux pays où les rescapés continuaient jeudi à enterrer leurs morts.

    En début de semaine, le président mozambicain Filipe Nyusi avait prévenu que le bilan pourrait monter à plus de 1.000 morts.

    "On ne peut pas croire qu'on soit encore en vie (...). On a eu très peur quand la tempête a commencé", a témoigné une survivante de 16 ans, Mariamo Humberto, toujours sous le choc.

    "Les autres années, j'ai connu des tempêtes. Mais c'est la première fois que je vis ça", a expliqué Julia Luis, mère de trois enfants qui a tout perdu. "Je dois recommencer ma vie", a-t-elle ajouté dans le village de Praia Nova (centre) en ruines.

    - Décrue -

    Au total, 350.000 personnes vivent actuellement dans des zones inondées au Mozambique, selon Maputo. Au Zimbabwe voisin, ce sont 200.000 personnes qui sont touchées par les inondations et le cyclone Idai, selon les Nations unies.

    "C'est la pire crise humanitaire dans l'histoire récente du Mozambique", a estimé la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR).

    La décrue s'est toutefois amorcée au Mozambique, a constaté jeudi Celso Correia. "A certains endroits, le niveau de l'eau atteignait jusqu'à 11 mètres, et il a baissé de trois mètres", a-t-il déclaré.

    Avec l'accalmie météo, les secours sont parvenus à sauver mercredi quelques 3.000 personnes bloquées sur des terres de lande étroites, entourées d'eau, sur des toits ou sur des arbres, a précisé le ministre.

    Mais compte tenu de l'ampleur de la catastrophe, les secours peinent encore à répondre aux besoins énormes.

    "Nous n'avons rien mangé", a expliqué Mariamo Humberto à Paria Nova.

    Le Programme alimentaire mondial (PAM), qui compte venir en aide à 600.000 personnes dans la région, a commencé ses distributions de nourriture à Beira et ses alentours et dans la ville de Dondo, à 45 km plus au nord-est. Mais la zone inondée est immense.

    "Nous travaillons 24 heures sur 24 pour nous assurer que nous apportons de la nourriture et des médicaments" aux sinistrés "afin d'éviter des morts dus au maladies", a encore expliqué Celso Correia.

    - Risques de choléra -

    "Le déplacement d'un grand nombre de personnes et les inondations provoquées par le cyclone Idai augmentent significativement les risques de paludisme, de typhoïde et de choléra", a prévenu Matshidiso Moeti, directeur régional pour l'Afrique de l'Organisation mondiale pour la santé (OMS).

    A Beira, ville d'un demi-million d’habitants, le principal hôpital, dont la toiture a été partiellement endommagée, ne peut fonctionner qu'à 40% de ses capacités.

    Mais dans les rues, la vie reprenait très progressivement son cours jeudi, une semaine après le passage du cyclone.

    Des voitures circulaient de nouveau sur certaines routes devenues praticables. Le réseau téléphonique, totalement interrompu pendant plusieurs jours, fonctionnait de nouveau par intermittence.

    Au Zimbabwe en revanche, les conditions dans le district de Chimanimani (est) restent "très mauvaises", selon le porte-parole du PAM, Hervé Verhoosel.

    "Environ 90% du district a été endommagé de façon importante", a-t-il ajouté. Au moins huit ponts et une centaine de maisons ont été détruites dans cette région montagneuse.

    L'arrivée du cyclone avait été précédé pendant plusieurs jours de très fortes pluies au Mozambique et au Malawi, faisant au moins 122 morts. Le Malawi a cependant été épargné par Idai.

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