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  • © 2016 AFP | Crée le 25.06.2016 à 05h43 | Mis à jour le 25.06.2016 à 05h45
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    Des Vénézuéliens font la queue devant les centres électoraux, au dernier jour de validation des signatures en faveur d'un référendum révocatoire contre le président Nicolas Maduro, le 24 juin 2016 à Caracas

    Des milliers de Vénézuéliens patientaient vendredi face aux centres électoraux, au dernier jour de validation des signatures en faveur d'un référendum révocatoire contre le président Nicolas Maduro, espérant aider l'opposition à organiser cette consultation en 2016.

    A Maracay, à 105 kilomètres au sud de Caracas, la file d'attente s'étendait sur plusieurs pâtés de maisons, sous une chaleur de 30 degrés, a constaté un journaliste de l'AFP.

    "Je ne vais pas pouvoir valider ma signature!", s'exclamait, furieux, Félix Rodriguez, 50 ans, après avoir voyagé en bus pendant deux heures pour venir.

    Fonctionnaire dans la petite ville de Magdaleno, Félix s'était absenté du travail pour venir apposer son empreinte digitale et confirmer ainsi sa signature pro-référendum, enregistrée en avril par l'opposition.

    "J'ai pris un risque", confiait-il, alors que plusieurs dirigeants chavistes (du nom de l'ex-président Hugo Chavez, 1999-2013) ont menacé de licencier les employés publics soutenant le départ anticipé du président Maduro, élu en 2013 jusqu'en 2019.

    Estimant qu'il ne pourrait pas valider sa signature avant la mi-journée, Félix a préféré repartir, frustré de n'avoir pu exprimer son mécontentement face aux difficultés du quotidien, lui qui n'a plus de riz, de farine ni de viande à la maison.

    Depuis lundi, des milliers d'habitants se sont pressés comme lui aux centres électoraux.

    L'opposition de centre droit, majoritaire au Parlement, a besoin que le Conseil national électoral (CNE) légalise 200.000 signatures, sur les 1,3 million déjà pré-validées.

    La coalition de la Table pour l'unité démocratique (MUD) a assuré jeudi avoir atteint, dans 23 des 24 Etats du pays, le minimum requis, équivalent à 1% de l'électorat, avec seulement 200 signatures manquantes dans le 24e.

    "Le total des signatures validées jusqu'à présent est de 326.381. Nous avons surmonté tous les obstacles", s'est réjoui la députée d'opposition Delsa Solorzano.

    Une fois cette étape franchie, le CNE - accusé par l'opposition de jouer le jeu du gouvernement en allongeant les délais - annoncera le 26 juillet si le processus peut suivre son cours.

    - Maduro reste serein -

    Le temps est précieux pour l'opposition : pour provoquer des élections anticipées, elle doit organiser le référendum d'ici au 10 janvier 2017. Sinon, elle n'obtiendrait que le remplacement de M. Maduro par son vice-président, du même parti.

    Si elle a le feu vert du CNE fin juillet, elle devra encore réunir quatre millions de signatures en trois jours pour pouvoir convoquer la consultation.

    Le référendum reste suspendu à l'issue du recours judiciaire déposé par le camp présidentiel, qui demande une annulation pour "fraude" à la signature.

    Il est aussi menacé par les récentes émeutes liées aux pénuries alimentaires, la présidente du CNE, Tibisay Lucena, ayant prévenu que toute violence entraînerait "la suspension immédiate du processus".

    Car le pays pétrolier, dont l'économie s'est effondrée avec la chute des cours, est en ébullition sociale : pillages et lynchages se font plus nombreux, les habitants étant lassés d'une pénurie frappant 80% des aliments et de la pire inflation au monde (180,9% en 2015).

    Ces troubles ont fait au moins cinq morts ces dernières semaines.

    Nicolas Maduro n'a plus que 25% de soutien populaire, selon un sondage de Datanalisis.

    "Le changement ne sera pas immédiat, mais le référendum est une étape", confiait Eugenia Parra, étudiante en pharmacie de 28 ans faisant la queue face à un supermarché de l'est de Caracas.

    Accaparée par les longues heures d'attente pour trouver des aliments, ses études et son travail à mi-temps dans une clinique, Eugenia n'a toutefois pas eu le temps de valider sa signature.

    Près du même supermarché, Ramon Bernay, économiste en retraite de 64 ans, critiquait, lui, "une guerre économique de la bourgeoisie", reprenant les arguments du président qui accuse la droite de créer artificiellement les pénuries pour le déstabiliser.

    Malgré son impopularité, le chef de l'Etat, fort du soutien de l'armée, de la majorité des institutions et d'un noyau dur de chavistes, reste serein : "S'il y a un référendum, nous irons et nous gagnerons, s'il n'y en a pas, la vie politique du pays continuera", affirmait-il jeudi.

    Au référendum, il faudra dépasser son score à l'élection présidentielle de 2013 (7,5 millions de voix) pour le faire partir.

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