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  • © 2016 AFP | Crée le 11.07.2016 à 09h12 | Mis à jour le 11.07.2016 à 09h15
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    L'attaquant portugais Cristiano Ronaldo (c) exulte depuis le banc à l'issue de la finale de l'Euro, le 10 juillet 2016 au Stade de France

    Cristiano Ronaldo l'imaginait autrement, mais il a remporté presque sans jouer le premier titre du Portugal, sorti en larmes sur une civière avant même que la finale contre la France (1-0 a.p.) n'ait vraiment commencé. Revenu sur le banc avec le genou bandé, serrant les dents, les larmes aux yeux, il s'est comporté comme le vrai coach de la Seleçao haranguant ses partenaires, les poussant jusqu'à l'exploit.

    Un violent choc avec Dimitri Payet a à nouveau fait pleurer Cristiano dans une finale d'Euro. Inconsolable en 2004, à 19 ans, après la défaite à Lisbonne contre la Grèce, il a encore souffert à 31 ans, jetant l'éponge et son brassard de capitaine. Mais ses larmes ont séché à la fin.

    Car même sans son guide, qui l'avait portée jusque là, la Selecçao s'est inventé un destin, menée par Nani, remplaçant naturel de CR7 au poste d'attaquant comme de capitaine, et par le remplaçant du remplaçant, Eder, le buteur (109). Ronaldo qui aime tant les projecteurs aura été l'acteur malheureux le jour où s'est réalisé son plus grand rêve. Remportera-t-il un quatrième Ballon d'Or en boitant?

    Il n'a donc toujours pas marqué contre une grande nation, mais il a la coupe. Contre l'Allemagne (4 matches), l'Espagne (4 matches), l'Angleterre (4 matches), la France (5 matches), l'Italie (2 matches), le Brésil (3 matches) et l'Argentine (2 matches), CR7 est toujours resté muet.

    Cristiano Ronaldo Dos Santos Aveiro enlumine son magnifique palmarès d'un titre international, plus difficile à remporter avec le Portugal qu'avec l'Espagne, l'Italie ou la France, les autres nations latines, toutes couronnées à l'Euro.

    En club, son CV reste un des plus beaux, avec 3 Ligues des champions (2008, 2014 et 2016), deux Mondiaux des clubs (2008, 2014) et trois Ballons d'Or (2008, 2013 et 2014).

    - Il a tenté l'impossible

    Le terrible abandon, pour le Portugal, qui perdait son guide, s'est joué en trois actes.

    A la 7e minute, le Madrilène s'écroule en hurlant sur un contact très dur genou contre genou avec Payet. Sa rotule gauche a pris de plein fouet le Réunionnais, un geste involontaire mais qui aurait pu valoir un coup franc. L'arbitre Mark Clattenburg n'a rien sifflé.

    Pendant qu'il se faisait soigner sur la touche, les supporters portugais se sont tus. Mais le pire restait à venir.

    Si Ronaldo est très vite revenu sur le terrain, il s'est laissé choir dix minutes plus tard sur la pelouse, en pleurs. Un des papillons de nuit qui s'étaient invités au Stade de France est venu se poser sur son cil droit, noir présage en plein milieu du deuxième acte.

    Paul Pogba et Blaise Matuidi sont venus le réconforter, son partenaire Nani est venu lui parler en douceur, une main derrière sa puissante nuque de colosse au genou d'argile. Le médecin de l'équipe avait une main sur son genou douloureux.

    Ronaldo a tenté l'impossible. Il s'est fait soigner, debout sur le bord de touche, entouré de quatre membres du staff. Son entraîneur Fernando Santos lâchait quelques fois la direction des opérations pour lui parler.

    - En vedette malgré tout

    Le coin rouge sang du stade entonnait un vibrant "Cristiano Ronaldo" sur l'air classique de Seven nations army ("Po popo po popo poooo").

    Héroïque, l'idole est revenue sur le terrain, le genou lourdement bandé (20), pour le troisième et dernier acte.

    Sur sa première tentative d'accélération un peu sérieuse (23), il semble à l'arrêt. Il se rend à l'évidence, fait signe à son banc, jette son brassard et replonge dans de lourds sanglots.

    La civière vient le chercher, Nani, l'éternel second, récupère le brassard, et le Stade de France, Bleus et Rouges confondus, lui offre une vibrante ovation debout.

    Sifflé par la majorité bleue du Stade de France dès son premier ballon, il était bien l'homme craint. Il n'est pas interdit de penser qu'il y avait un peu de soulagement aussi dans l'hommage des supporters français, qui ont vite déchanté.

    A la fin du temps réglementaire, il est venu encourager ses coéquipiers, et a joué sa partition quand même. Car il y avait un quatrième acte, avec CR7 en fantôme.

    Après le but, il a bondi du banc comme les autres remplaçants, et a passé les dernières minutes debout dans la zone de l'entraîneur, en vedette malgré tout. Il a harangué ses supporters, l'arbitre, replacé les joueurs, secoué son entraîneur, et la chanson "Cristiano Ronaldo" est repartie de plus belle.

    Et surtout, après cette longue soirée si frustrante, c'est lui qui a levé la coupe dans le ciel de Saint-Denis, à deux pas du tombeau des rois de France.

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