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  • © 2020 AFP | Crée le 30.05.2020 à 21h05 | Mis à jour le 30.05.2020 à 21h10
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    Le logo du Paris Saint-Germain, sacré champion de France après l'arrêt de la saison 2019-2020 pour cause de pandémie de coronavirus, photographié au Parc des princes avant un match de Ligue 1 opposant le PSG à Lille le 2 novembre 2018. FRANCK FIFE-AFP/Archives

    Seule grande ligue de foot à ne pas redémarrer sa saison, la France, qui cravache pour réduire l'écart économique et sportif la séparant de ses voisins, voit ses espoirs de remontée sérieusement se compliquer. La fin de l'illusion d'un "Big 5" des championnats européens ?

    Au pays des champions du monde, les dernières estimations de la Ligue (LFP) faisaient état de "plus de 500 millions d'euros" de pertes à redouter à cause de l'arrêt du championnat, dont plus de 200 millions en droits TV, selon un dirigeant du foot français.

    Jean-Michel Aulas, le président de Lyon vent debout contre cette fin de saison anticipée, a même noirci le tableau. "Tout ceci va nous amener vers une catastrophe économique: 700, 800, 900 millions d'euros de pertes au 30 juin pour les clubs", a-t-il martelé en début de semaine sur France Info.

    Un tel argument a semble-t-il davantage porté hors de France. En reprenant leur championnat, les clubs d'Allemagne espèrent sauver 300 millions d'euros de droits TV en terminant la saison. En Angleterre, c'est près de 850 millions d'euros...

    Mais il n'y a pas que les droits TV et les dégâts pourraient être lourds pour la L1.

    "Cette perte de revenu peut se mesurer aussi sur les effets d'image, sur les sponsors, les partenaires et les clients des clubs qui seront longtemps sans activité", développe Loïc Ravenel, collaborateur scientifique au Centre international d'études du sport de Neuchâtel (Suisse).

    - "Manque d'exposition" -

    L'arrivée cet été sur le marché du diffuseur Mediapro, principal responsable de l'explosion des droits TV domestiques en France (1,217 milliard d'euros annuel promis jusqu'en 2024 pour les championnats de France), devait propulser les clubs français dans une autre dimension...

    Elle viendra surtout combler les pertes, d'autant qu'il faudra ponctionner au contrat 224,5 millions d'euros sur quatre ans, correspondant au montant du prêt garanti par l'Etat souscrit par la Ligue pour soulager les trésoreries.

    Et l'avenir des droits TV, internationaux notamment, n'est pas rose pour la "Ligue des Talents" à l'arrêt, face notamment à une Premier League anglaise qui exposera ses matches et ses stars ces prochaines semaines.

    "Déjà que la L1 était assez peu diffusée à l'étranger, avec cette situation où tous les concurrents sur les marchés tels que l'Asie seront diffusés, cela risque d'être plus difficile de renégocier des droits à la hausse", estime Loïc Ravenel.

    Ce spécialiste s'attend aussi à une "diminution de la valeur des joueurs" et à des clubs français "en position de faiblesse" au moment de vendre.

    D'autres voix, comme celle de Bernard Caïazzo, président du syndicat Première Ligue regroupant la majorité des écuries de Ligue 1, soulignent au contrait qu'il fallait "espérer" que les championnats voisins reprennent afin qu'ils puissent acheter en France.

    - L'indice UEFA en dégringolade -

    Seules vitrines françaises de l'été à venir: le Paris SG et Lyon, encore engagés en Ligue des champions. Des exploits de ces deux clubs, si la C1 s'achève bien au mois d'août, sauveraient la face sportive du foot français.

    Car cette saison, hormis ces deux équipes, le football hexagonal a fait pâle figure, avec en tout et pour tout une seule victoire à se partager entre Lille (C1), Rennes et Saint-Etienne (Ligue Europa), piteusement éliminés des Coupes d'Europe.

    Pas l'idéal pour espérer à terme disposer de plus de deux billets directement qualificatifs pour la C1 au jeu du fameux indice UEFA.

    A cette date, et en attendant la fin des compétitions européennes, la France, 5e à ce classement UEFA, a vu l'écart la séparant du "top 4" plus que doubler depuis le début de saison. Désormais, elle figure bien plus proche du Portugal, 6e, que de l'Italie, 4e...

    "De base, ce concept de +Big Five+ est une construction intellectuelle même si les chiffres montrent que la France est plus près des quatre grands championnats que des ligues +secondaires+", pointe Loïc Ravenel.

    "L'augmentation des écarts existait déjà avant la crise, peut-être qu'ils s'accentueront un peu avec cette concurrence faussée", poursuit-il. "Mais la crise peut aussi signer le point de départ d'une meilleure régulation des marchés, où la France, de par sa formation et la jeunesse de sa Ligue par exemple, aurait des atouts à faire valoir".

    En attendant, l'été fera la part belle au "Big 4". Et la France devrait être la cinquième roue du carrosse...

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